Journal de bord de l'Harmattan |
Sat, 26 May 2018 22:00:00 - 37°02’N 53°11’W N° 1145 - Les petits travaux de beau temps
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 23h00 en France
Bonjour Ă tous,
Aujourd’hui c’est grand beau temps, soleil, quelques petits nuages blancs pour agrémenter ce ciel bien bleu, pratiquement pas de vent. La mer est plate, bien sage avec seulement une légère houle résiduelle. Depuis hier soir j’avance moteur au ralenti à une moyenne d’environ 3,5 Nœuds.
Dans ces temps modernes où tout doit aller vite les grands voyages en voilier sont un peu anachroniques. Là on prend son temps, on n’est pas pressé, on fait avec la météo. C’est ce qui m’attire, c’est ce que j’apprécie, quel contraste avec ma vie professionnelle où j’ai passé et où je passe encore mon temps à courir.
C’est le temps idéal pour entreprendre tous les petits travaux de nettoyage, d’entretien et même pour exécuter toutes les petites réparations que demande en permanence un voilier qui vit une vie d’aventures. Entre autres j’ai passé une partie de ma matinée à faire de la couture.
C’est de ma faute. Lorsque j’ai fait exécuter ma capote à Piriapolis en Uruguay, j’ai demandé au moins une dizaine de fois à Adriana d’utiliser du fil résistant aux UV. J’étais persuadé qu’elle n’utilisait pas ce fil malgré ses réponse positive mais j’aurais dû lui demander de me montrer la bobine.
C’est nul à mon âge de m’être fait avoir ainsi. D’un autre côté si ce n’était pas le bon fil je n’avais pas le temps d’attendre qu’elle l’approvisionne. J’aurais dû, comme pour le reste, le fournir.
Souvent les gens se plaignent du travail des artisans. Ils oublient un peu vite leur responsabilité de donneur d’ordre. Il faut au départ définir par écrit exactement ce que l’on souhaite (c’est ce que j’avais fait) mais il faut ensuite contrôler très régulièrement les travaux en cours d’exécution.
Si l’on n’en est pas capable il faut se faire aider, payer par exemple un maître d’œuvre dont c’est le métier s’il est question de travaux dans le bâtiment. Dans tous les cas l’artisan a sa responsabilité mais la nature humaine veut que très souvent il essaiera de faire au plus vite au moindre coût quitte à duper le client.
Aussi, si l’on ne veut pas passer son temps aux tribunaux ou bien ressasser son insatisfaction il faut agir en amont avec vigilance et pugnacité. Maintenant le fil est totalement bouffé par les UV et à la moindre contrainte il casse. L’hiver prochain je vais devoir emprunter la machine à coudre professionnelle de mon frère et refaire toutes ces coutures au coin du feu.
Et puis j’ai cuisiné. Je me suis occupé de cuire tous les morceaux de viande fraîche achetés aux Bermudes et dont la date limite était déjà dépassée de deux jours. J’ai ainsi quatre repas que je vais prendre avec la grosse boîte de légumes pour couscous offerte par Chloé à Cuba.
Puisque je parle de Chloé, voici des nouvelles de Zekreet. Filipp a réparé son étai à Miami et finalement, il a décidé de ramener le bateau en Europe en ralliant les Açores. J’espère le voir avant de repartir. Chloé a préféré rentrer en avion. Je la comprends bien après toutes les émotions qu’elle a subi.
Je n’ai jamais vraiment vu les traces de la pollution au milieu des océans. En fait c’est microscopique et beaucoup plus insidieux. Mais depuis ce matin je vois en permanence des bouteilles vides en plastique. Ce n’est qu’après déjeuner, en y regardant de plus près que je découvre que ce sont des méduses toutes gonflées avec une petite voile sur le dessus. Elles sont belles, blanches, parfois roses, cela fait longtemps que je n’en avais pas vu.
Sans vent je n’ai pas avancé beaucoup aujourd’hui. Je suis ce soir à 1158 Miles de Faial soit 85 Miles de route utile sur les dernières 24 heures. Mon compteur journalier indique 82 Miles.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
|
© 2009-2024 Jean Louis Clémendot |