Journal de bord de l'Harmattan
Dimanche 06 Octobre Ă  17h00 TU, 19h en France - A Port Saint Louis du RhĂ´ne
N° 1237 - Simplification



Bonjour Ă  tous,

C’est l’époque où les plaisanciers viennent passer le weekend à travailler sur leur bateau. Ils arrivent dans la journée du vendredi et repartent le dimanche soir. Bientôt ils ne viendront plus du tout, attendant les premiers beaux jours pour faire leur réapparition.

Mais je n’ai pas ce rythme, les travaux nécessaires sur Harmattan ne me le permettent pas. Après 70 000 Milles nautiques parcourus en une douzaine d’années soit l’équivalent de plus de trois tours du monde (Le diamètre de la terre à l’équateur est de 21 639 Milles nautiques et un tour du monde par la mer doit être au minimum de 21 600 Milles nautiques selon les organismes officiels) le bateau nécessite un refit complet.

C’est l’occasion de repenser les fondamentaux. J’ai pensé ce bateau il y a une petite vingtaine d’années, puis j’ai réalisé tous les travaux avant de partir pour mon premier tour de Méditerranée en 2007. Depuis beaucoup de choses ont changées, d’une part la technologie à évoluée et d’autre part j’ai eu l’occasion de tester à fond toutes les options que j’avais pu prendre lors de la reconstruction initiale.

La plupart de ces options se sont révélées excellentes mais une question se pose sur mon chauffage à circulation d’eau. Il est trop complexe, il n’a jamais marché. Il faut dire que l’équipe Webasto en France est composée d’une bande de voleurs incapables. Je ne vais pas en dire plus, il y aurait un livre à écrire. Les milliers d’euros d’investissement ont défilés en pure perte.

J’ai ainsi dû passer un mois et demi dans les canaux de Patagonie sans aucun chauffage. Heureusement Harmattan est construit avec une isolation exceptionnelle. La structure de la coque fait 9cm d’épaisseur !!!! En partant de l’extérieur la stratification fait 22mm puis il y a 57mm de mousse à structure fermée, puis à nouveau une stratification de 6mm et pour finir un contreplaqué de 5mm. Le roof quant à lui fait 58mm d’épaisseur avec une stratification de 16mm, 33mm de mousse, 4mm de stratification et toujours un contreplaqué de 5mm.

Autant dire qu’une simple bougie serait à même de chauffer le bateau. J’ai donc décidé de simplifier et de démonter tout mon chauffage, chaudière, radiateurs, tuyauteries, absolument tout. Je vais me contenter de réinstaller deux aérothermes à l’entrée du carrée (le moteur se trouve juste derrière cette cloison). Comme dans une voiture ces aérothermes seront alimentés par l’eau chaude du moteur et ce sera amplement suffisant.

J’avais un parc de batteries de servitude de 1000Ah. Mais les progrès en matière de panneaux solaire ont été énormes sur ces 20 dernières années. J’ai réalisé mon premier tour du monde sans panneaux solaires mais j’en ai installé deux en 2015, avant de partir pour l’Amérique du Sud. J’avais alors réduit mon parc de batteries de servitude à 700Ah.

Une partie des batteries est installée dans la coursive tandis que le reste se trouve dans la salle machine. La température dans ce lieu fermé peut monter à 70° et ce n’est pas très bon pour les batteries. Les panneaux solaires étant de plus en plus performants d’une part et ne voulant plus de batteries dans ma salle machine, je vais réduire mon parc à 330Ah ce qui sera suffisant si j’améliore l’isolation de mon petit frigo (le grand est très bien isolé).
J’ai donc réalisé de grands travaux dans ma salle machine, j’ai démoli à la scie sabre tous les bacs à batteries qui n’ont plus d’utilité. Cela me donne encore plus de place et c’est très bien ainsi. Encore une fois c’est de la simplification.

Cet après-midi j’ai mis en eau mon tout nouveau réservoir. Il me semble étanche mais je vais attendre demain matin pour tirer une conclusion définitive. Ensuite il ne me restera plus qu’à le peindre.

Et puis j’ai fait de la maçonnerie. J’ai acheté deux sacs de 5Kg de mortier, une truelle et j’ai rebouché le trou à l’avant de la quille, souvenir de la rencontre avec un récif aux Baléares sur le chemin du retour. J’ai l’habitude, lors de l’achat du bateau il y avait déjà un trou que j’ai dû reboucher au mortier.

J’ai bien rigolé en pensant à mon copain Régis. Avec son bateau entièrement en carbone où chaque gramme est évalué. S’il m’avait vu jeter mon mortier à la truelle sur ma quille il aurait eu une attaque ! Mais nos programmes sont totalement différents, lui c’est la course, moi c’est la grande croisière.

A bientĂ´t
Jean-Louis


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