Journal de bord de l'Harmattan |
Jeudi 10 Octobre Ă 9h00 TU, 11h en France - Dans le TGV entre Aix en Provence et Paris N° 1238 - Il est certains Esprits …
Bonjour Ă tous,
« Il est certains esprits … », j’adore ce poème, je suis certain que vous en connaissez au moins quelques vers. Il fait partie du recueil « L’art poétique (Chant 1) », œuvre de Nicolas Boileau daté de 1674. Nicolas Boileau était un véritable recteur, il a posé les règles de la littérature de qualité. J’aime à lire et à relire ces passages car au-delà de l’écriture ils peuvent s’accorder avec la plupart des activités humaines, surtout si celles-ci sont créatives et qu’elles cherchent la perfection.
« Il est certains esprits dont les sombres pensées » « Sont d’un nuage épais toujours embarrassées ; » « Le jour de la raison ne le saurait percer. » « Avant donc que d’écrire, apprenez à penser. » « Selon que notre idée est plus ou moins obscure, » « L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. » « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, » « Et les mots pour le dire arrivent aisément. » « … » « Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse, » « Et ne vous piquez point d’une folle vitesse » « … » « Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage, » « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage : » « Polissez-le sans cesse et le repolissez ; » « Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. »
Que c’est beau ! Que de sagesse dans ces quelques vers ! Le goût d’écrire m’est venu sur le tard. Comme la faim vient en mangeant, le plaisir de communiquer, le plaisir des mots, le plaisir de la narration, le plaisir de décrire a grandi en moi avec la pratique. Mon blog m’a énormément apporté, c’est encore une des retombées positives de ma maladie.
Je le fais pour vous mais avant tout pour moi. Durant ces longues journées, ces semaines qui se suivent, seul au milieu de l’océan, que j’ai aimé penser avant d’écrire. Ma vie professionnelle trépidante ne m’avait jamais laissé le temps de me poser pour réfléchir, réfléchir sur moi-même, sur la vie, sur le monde, sur mille sujets plus passionnants les uns que les autres.
Cette introversion, ces différentes réflexions m’ont fait grandir énormément, je suis beaucoup plus sûr de moi, j’ai acquis des certitudes dans de nombreux domaines, quelque part une certaine forme de sagesse est venue en moi. C’est l’écriture de mon blog qui m’a apporté toutes ces bonnes choses et finalement c’est bien à ma maladie que je le dois.
Nous vivons une époque où savoir écrire apporte énormément dans la vie de tous les jours. Mais, même au-delà de l’écriture, je suis persuadé que beaucoup gagneraient à suivre ces quelques conseils de Nicolas Boileau. Il faut prendre le temps de réfléchir avant d’agir. Pour ma part les problèmes, les sujets, les solutions m’apparaissent toujours avec une bien plus grande clarté après une nuit de repos.
Et puis relire plusieurs fois son texte, contrôler son travail, le peaufiner, le retravailler, le parfaire apporte toujours énormément de plaisir. Bien sûr nous vivons une période où les choses vont très vite, où l’on n’a le temps de rien, où l’on recherche la rentabilité maximale mais sans remettre vingt fois sur le métier son ouvrage le reprendre quelques fois est indispensable.
Si j’avais suivi ces quelques conseils je n’aurais pas eu à rouvrir mon réservoir d’eau après m’être aperçu avoir oublié de pratiquer des ouvertures dans les parties hautes des cloisons afin de permettre à l’air de s’échapper lors du remplissage.
A bientĂ´t Jean-Louis |
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