Journal de bord de l'Harmattan |
Mardi 23 mai 2023, Ă 17 h TU, 19 h en France. - Ŕ Cormeilles en Vexin N° 1347 - Une mĂ©decine humaine
Bonjour Ă tous,
C’était lors d’une de mes visites à l’hôpital Saint Louis. Je devais me faire enlever un petit cancer de peau. Dans ce service, les secrétaires de l’accueil sont toujours très désagréables. Lorsque j’arrive, l’une d’elles me dit assez méchamment « Assaillez-vous, monsieur, on vous appellera ». Je m’exécute et j’attends. Le temps passe, la salle d’attente se vide et je commence à m’inquiéter.
Midi arrive et je me décide à affronter le dragon. « Ha ! on vous a oublié » et elle ajoute aussitôt pour se justifier « Mais l’erreur est humaine, ça arrive à tout le monde ». Je suis sidéré. Pour la petite histoire, la chirurgienne qui devait m’opérer vient de partir !
Il faut être tolérant, oui l’erreur est humaine, qui n’en a pas fait ? Cependant elle doit rester tout à fait exceptionnelle. Les très bons en font peu, les moyens en font et les mauvais en font beaucoup. Dans tous les métiers, on peut constater que les très bons sont rares, que les moyens forment le gros des troupes et que, malheureusement, il y a quelques mauvais.
On voudrait que la médecine fasse exception à cette règle. On n’accepte pas de rencontrer des moyens (et encore moins des mauvais), on voudrait n’avoir à faire qu’à des très bons. Ce n’est pas possible, la médecine est humaine, elle implique de nombreuses erreurs que certains ont du mal à accepter.
A 73 ans j’ai énormément fréquenté les hôpitaux. J’y ai vu des gens exceptionnels, des très bons et c’est toujours un bonheur pour moi de les rencontrer. Mais, forcément, j’ai dû subir des moyens, des personnes qui n’étaient pas au top dans leur profession.
Voici quelques exemples : ma greffe de rein ne s’est pas très bien passée et la chirurgienne a même oublié une aiguille dans mon ventre, les urgences me diagnostiquent une infection urinaire et me renvoient chez moi alors que j’ai la COVID, mon néphrologue change mes médicaments antirejet et je perds mon greffon, les urgences me diagnostiquent une gastroentérite alors que je suis en train de perdre mon greffon … J’ai encore quelques exemples sous le coude.
Au sujet de ma forme, elle s’améliore de jour en jour. Je me force à bouger. Vendredi j’ai marché 2,5 kilomètres et j’ai fait 4,2 kilomètres samedi. C’était un Everest, mais je sens que c’est bon pour moi, même s’il me faut plusieurs jours pour récupérer.
Cependant, j’ai toujours ce problème de cathéter. Normalement une dialyse dure 20 minutes pour vider et dix minutes pour remplir le ventre, soit une trentaine de minutes. Mais mon ventre ne se vide pas bien et mes dialyses durent entre une heure et une heure et demie. Comme je fais quatre dialyses par jour, je n’ai qu’une heure et demie entre chaque dialyse.
J’ai passé des radios et nous avons découvert que le cathéter est plié à 90 degrés. Il va donc falloir rouvrir ce ventre pour le replacer correctement. C’est encore une erreur que je dois accepter. Mais cette fois je vais essayer de choisir un bon, un chirurgien qui est réputé pour cet acte si particulier.
En attendant, j’enchaine tous les examens, les scanners, les radios, les dopplers … afin de constituer mon dossier prégreffe. J’ai décidé de m’inscrire sur la liste de Caen, car c’est toujours là que les délais pour être greffé sont les moins longs.
A bientĂ´t Jean-Louis |
|
© 2009-2024 Jean Louis Clémendot |