Journal de bord de l'Harmattan |
Mardi 13 fĂ©vrier 2024, Ă 16 h TU, 18 h en France. - A Cormeilles en Vexin N° 1360 - Objectif Spitzberg
Bonjour Ă tous,
Il y a 30 ans, lorsque mon cardiologue découvre par hasard que ma créatinine est extrêmement élevée, il m’adresse à un néphrologue. Je découvre alors la néphrologie et les patients allongés sur des lits pendant des heures, reliés à la machine. Immédiatement je comprends qu’un jour je serais dialysé. Quel choc !
Passer un jour sur deux à l’hôpital, pour moi qui ne peux vivre que totalement libre, est inimaginable. Je me dis alors qu’en attendant, je dois profiter à fond de la vie, qu’une fois que je serais dialysé ma vie sera finie.
Et puis, le moment venu, je découvre la dialyse péritonéale et je comprends rapidement que je continuerais à vivre totalement libre, que je pourrais profiter toujours à fond de mes passions et de ma vie. Pendant quinze ans j’avais pensé que le jour où je serais dialysé ma vie serait finie et contradictoirement, ma première période de dialyse a été la plus belle période de ma vie.
Il y a un an j’ai dû choisir à nouveau ma méthode de dialyse. Hémodialyse à l’hôpital, dialyse à domicile, dialyse péritonéale, j’ai dû peser les pour et les contre. La dialyse péritonéale semblait plus difficile en raison de mon âge et du fait que j’ai déjà été dialysé en DP. On me conseillait la dialyse à domicile.
Avec la dialyse à domicile, le patient est équipé d’une petite machine de dialyse et, en général, il se connecte tous les jours pendant 2 heures. Cette méthode est maintenant plébiscitée par les utilisateurs, elle apporte beaucoup plus de liberté que l’hémodialyse en centre. Cependant la liberté n’est pas totale, il y a la machine et les dialysât à transporter, ce n’est qu’une liberté toute relative.
J’ai subi l’hémodialyse à l’hôpital pendant deux mois. Quelle contrainte ! Ce n’est pas pour moi. J’ai la chance d’avoir pu repartir en dialyse péritonéale et j’ai bien l’intention de profiter de la liberté qu’elle m’apporte.
Mi-juin je pars deux semaines sur la ligne de l’Express Côtier Norvégien. On embarque à Bergen sur le MS Trollfjord puis on longue la côte norvégienne en desservant les petites villes au fond des fjords.
On navigue en mer de Norvège jusqu’à couper le Cercle Polaire Arctique, puis on arrive aux îles Lofoten. On continue au nord jusqu’à atteindre le mythique Cap Nord en mer de Barents. Ensuite, navigation plein nord jusqu’au fameux archipel des Svalbard où nous rejoignons Ny-Alesund, le but de notre voyage, sur la fabuleuse île du Spitzberg. Nous revenons ensuite à Bergen en stoppant de port en port.
J’ai repris contact avec Sonia de l’AURA, l’organisme qui me livre les poches de dialyse. Elle a été super performante en me faisant livrer des poches de dialyse dans des marinas partout dans le monde. Les poches m’attendront à l’hôtel, charge à moi de les acheminer au navire. J’ai l’accord de la compagnie de navigation pour monter mes poches à bord.
Maintenant j’ai trop hâte, Francine et moi avons toujours rêvé d’effectuer ce voyage mythique. Lofoten, Svalbard, Spitzberg … que ces noms sont beaux, qu’ils me font fantasmer !
A bientĂ´t Jean-Louis |
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