Journal de bord de l'Harmattan |
Dimanche 16 juin 2024, Ă 17 h TU, 19 h en France, 19 heures en Norvège. - A bord du Trollfjord, latitude 63°6’ N - longitude 7°50’ E N° 1370 - Andalsnes
Bonsoir Ă tous,
Le voyage se poursuit, les paysages sont de plus en plus beaux et le soleil devient presque omniprésent. Je retrouve de plus en plus l’ambiance de la Patagonie.
Depuis le départ, le bateau se faufile entre les îles, les îlots, les simples cailloux et les hauts fonds. C’est impressionnant, ici la ligne droite n’existe pas. Parfois le danger est signalé par une simple perche. Merci la cartographie et le GPS. Par moment on passe dans d’étroits goulets où la falaise abrupte n’est qu’à quelques dizaines de mètres de chaque côté du bateau.
Le voyage est très calme, dans ces eaux protégées, les tempêtes et les vagues n’existent pas. Mais cette nuit, vers 2 heures, un léger roulis a réveillé le marin que je suis lorsqu’on a doublé le cap Vestkapp avant de revenir dans le fjord au bout duquel est situé le village d’Andalsnes, 2 500 habitants. En revanche, à partir de ce soir, nous allons être en mer ouverte et, malgré d’énormes stabilisateurs qui se déploient de chaque côté du bateau, la navigation peut devenir un peu moins confortable.
Nous sommes arrivés à Andalsnes ce matin vers 8h30. Je m’étais levé à 7 heures afin de passer une poche « de nuit ». Cela m’a permis de profiter à fond de l’escale, en me permettant de ne passer la seconde poche qu’à 15h30 et la troisième à 19h . Après le petit déjeuner nous sommes partis à terre et avons emprunté la télécabine pour grimper au Romsdalstrappa, une plateforme à plus de 700 mètres d’altitude proposant un point de vue magnifique. Nous nous sommes promenés dans des sentiers assez faciles avant de redescendre et faire un tour en ville.
Puis le bateau a appareillé un peu avant 14 heures, direction Traena, un tout petit archipel assez éloigné des côtes norvégiennes. Nous y arriverons vers 15 heures et en repartirons vers 19 heures demain. Nous devrions passer le cercle polaire arctique demain soir.
Nous commençons à voir des sommets enneigés et, par moment, des cascades vertigineuses tombent dans la mer. Les fermes piscicoles sont partout. Elles sont composées d’environ une dizaine d’énormes cages rondes qui vont jusqu’à 20 mètres de profondeur. Une seule ferme peut contenir jusqu’à 200 000 saumons. C’est énorme et, parait-il, ça rapporte très bien.
Comme partout dans le monde, les habitudes du pays nous marquent. Pour commencer, parlons de la literie. Même dans les lits doubles, il y a deux couettes, une pour chacun. Chacun a deux oreillers, un oreiller réellement monumental et un autre normal. Et puis il y a l’heure des repas. A Bergen, le midi, il y a très peu de restaurants ouverts. Souvent ils ouvrent à 13h, 15h et parfois 16h. Le norvégien déjeune très peu, en revanche le repas principal est le dîner qui se prend de bonne heure. Sur le bateau, notre restaurant ouvre à 18 heures et ferme dès 20 heures.
Le soleil qui ne se couche plus beaucoup nous perturbe un peu. Le soir nous n’arrivons pas à nous coucher, car nous avons l’impression d’être en milieu d’après-midi. Ce matin je me lève en pleine forme en ayant l’impression d’être en milieu de matinée. Malgré des rideaux épais aux baies vitrées, la lumière du soleil pénètre dans la chambre. Je regarde l’heure, il est 4 heures ! Aujourd’hui la température est de 22 degrés et il fait soleil. Le plus chaud de la journée sera vers 22 heures !
Pendant l’été, le norvégien profite à fond de la nature, il se lève très tôt et se couche très tard. En revanche, pendant les six mois de nuits hivernales, il est beaucoup moins actif. C’est une vie très particulière, totalement différente de notre métro-boulot-dodo.
A bientĂ´t Jean-Louis
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