Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 19 Aug 2010 08:00:00 - 168°18 E 17°44 S
N° 181 - Au mouillage Ă  Port Vila

10H00 H en France, 19 heures heure du bord,

Bonjour Ă  tous,

Que c’est bon la civilisation !
Comme d’habitude les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Hier c’était l’horreur et aujourd’hui cela ressemble beaucoup au bonheur.

Je vais vous le faire dans l’ordre chronologique. On est hier soir, je viens juste de vous envoyer la news et je pratique la dernière dialyse de la journée. Depuis le matin je la vie mal cette journée, beaucoup de vent (entre 20 et 27N), pile sur l’arrière comme d’habitude et puis une très grosse houle. Je suis sous grand voile pleine et artimon plein. J’ai passé la journée dans le cockpit à régler en permanence mon cap afin de suivre le vent pour éviter l’empannage.
Je suis un peu chagriné car je me suis aperçu qu’un chandelier bouge. C’est une écoute de génois qui l’a forcé. Je n’aime pas quand il y a des problèmes sur mon bateau.
Je fais donc cette dialyse et comme c’est la journée des problèmes, pour une fois cela ne se passe pas bien. D’habitude en une demie heure c’est fait, là j’y suis depuis trois quart d’heure et cela ne veux pas rentrer, la poche est encore aux deux tiers pleine. Cela m’énerve, je sais que je devrais être dans le cockpit mais que faire pour que cela aille plus vite ? Rien !

Tout d’un coup, une vague plus grosse et plus méchante que les autres soulève le bateau et le mets en travers. Vlan ! Comme un coup de canon, tout tremble, je sais que la catastrophe est arrivée. Le pilote se mets à hurler, le bateau penche énormément. J’attrape mes deux poches sous le bras et je grimpe difficilement dans le cockpit. Je constate immédiatement que l’on a empanné et que le bateau est maintenant en travers du vent. Je rétablie promptement la situation et commence à faire le point des dégâts. Le chariot de grand voile s’est envolé et les billes sont parties à la mer. Je ne peux rien faire pour l’instant et maintenant que la situation est sécurisée je redescends finir ma dialyse et me débrancher pour pouvoir gérer la crise.

Une fois libéré, je remonte à la manœuvre. Il faut que j’affale cette grand voile sans faire plus de dégâts. Je dois en premier lieu sécuriser la bôme. J’allume mes projecteurs de barre de flèche, ils ont trinqués eux aussi, sur les quatre un seul fonctionne. J’ai mis le moteur en route et il me faut une demi-heure pour arriver à mes fins. Maintenant à l’artimon. Je veux affaler celui-ci quand je me rends compte que lui aussi a trinqué, la bôme n’est plus fixée au mat.

Je suis furieux. Je le voyais venir ce problème. C’est de ma faute aussi de toujours vouloir naviguer avec ma grand voile plutôt qu’avec le génois, je ne suis pas en course, je n’avais qu’à jouer la sécurité. De toute façon j’ai bien compris la leçon cette fois et maintenant je ferais comme Moitessier et sa bande, uniquement des voiles d’avant dans les alizés.

La journée n’est pas finie, je rentre de nuit dans port Vila sous une pluie fine. Ce n’est pas très agréable. A 0h15 je jette l’ancre dans la zone de quarantaine. Heureusement que j’ai 100 mètres de chaîne car il y a 30 mètres de fond. Avant de me coucher je veux allumer mon feu de mouillage mais la palette de l’interrupteur me reste dans les doigts. C’est trop pour aujourd’hui, je me jette dans ma couchette.

Ce matin, après une bonne nuit je suis en forme, je monte sur le pont et découvre l’endroit. C’est très joli. Comme il pleut souvent il y a de magnifiques pelouses. Il y a également plein de jolies maisons et des paillotes.
Je range mes voiles et commence à gonfler mon annexe quand un gas des douanes vient me chercher avec son bateau. Très sympa il me fait faire le tour des services et me ramène ensuite sur Harmattan. Je suis tout de suite séduit par l’ambiance. La plupart des gens parlent français et c’est agréable. Les gens sont aimables et très souriants. Nous sommes plusieurs à être arrivés dans la nuit et je m’aperçois que tout le monde à ses ennuis. Un à explosé son spi, un autre à son désalinisateur en panne… Cela relativise un peu les miens.

Etant administrativement en règle, je décide de bouger le bateau et d’aller plus près de la ville dans un endroit avec moins de fonds. Je mets le moteur en marche, je remonte l’ancre et je commence à faire route quand je vois arriver une annexe avec un homme et une femme qui me fond des grands signes et j’entends « Jean Louiiiis «

Je n’en reviens pas, ce sont Chloé et Jacques du bateau Tangaroa. On a travaillés côte à côte sur nos bateaux respectifs à Port Saint Louis du Rhône. Ils sont arrivés hier. Je les invite au restaurant et nous allons au steak house local manger des steaks tartares avec des frites et de la bière pression. Je leur raconte mon aventure. Que c’est bon de communiquer lorsque l’on est resté 20 jours seul en mer.

Je demande à Jacques s’il a des outils et je lui raconte mes histoires de bômes. Il me rappel alors qu’il est gréeur, quelle chance. Je n’en reviens pas. Du coup ce soir l’artimon est réparé et cette fois on a remplacé les rivets pop par des vis dans le mât. Beaucoup plus solide. On a également démonté totalement le hale bas. C’est un défaut de conception. Il y aurait dû avoir un trou dans le bas pour laisser échapper l’eau.

Demain Jacques va monter en haut du mât et me vérifier et régler tout le gréement. Aujourd’hui c’était un jour de paradis. Cela compense.

Je m’aperçois que je n’ai pris aucune photo. Je me rattraperais demain.

Bonne journée, à demain.

Jean Louis


"coucou,

et oui, comme d'habitude, Ă  fond, Ă  fond, Ă  fond, ........
tu m'as bien fait rire aujourd'hui, aussi bien avec la leçon tirée de tes problèmes de voile mais aussi avec la rencontre de tes amis, voisins de chantier à Port St Louis.
Le monde est petit....
Bisous et bonne continuation
Marie"


Envoyé par Marie le 19-08-2010 à 21:07



"''ouh gars ! Ko men va d'puis c tan. Nou e t ion quec jours a EVian. Bo cou d' 1000 au compteur''. Style ''routage métro''. Vous continuez a nous faire rêver très passionnant. Cours d' histoire, de géographie, de cuisines. Nous ressentons en lisant vos commentaires votre moral un peu bas puis un rayon de soleil et le voilà au beau fixe. Continuez de nous faire rêver belle aventure ! AUjourd hui a Cormeilles nous avons eu enfin une belle journée tellement belle que nous avons mange ce soir sur la terrasse. La nouvelle maison du bas de la rue est maintenant habitée. Mais la rue Chaudar est toujours aussi calme. Je ne me vois pas finir mes jours dans ce coin. Patrick est d' accord avec moi. Il préfère la mer et moi aussi. A bientôt sur votre livre de bord. Maryse "

Envoyé par Maryse MARIE le 19-08-2010 à 23:32



"Hurrah! Super, cette rencontre entre "vieux voisins"! De grosses bises pour Chloé et Jacques, dont on suit les "news" aussi avidement que les tiennes. De grosseS biseS de la belle Sardaigne, les "autres vieux voisins" de Port Nap"

Envoyé par petra et berti le 20-08-2010 à 16:14

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