Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 06 Feb 2011 12:00:00 - 98° 23’ 231E 07°57’ 786N N° 279 - Retour Ă la civilisation
13H en France, 19 heures heure du bord, Sà -wà t-dii, bonjour à tous, Nous voici de retour au 21eme siècle, sur la marina de Phuket. Retour difficile et dangereux, encore une fois l’aventure. Après avoir fait un bon restaurant, retour à l’hôtel pour prendre les valises puis nous demandons un taxi pour l’aéroport. Les portiers de l’hôtel, toujours aussi sympa, négocient pour nous. Ils écartent les trois premiers taxis qui se présentent et finissent par sélectionner le taxi ad hoc. Le prix correspond, nous embarquons. Très vite nous comprenons que nos chances d’arriver en vie à l’aéroport sont fortement compromises. Le chauffeur dort littéralement au volant. Au début nous pensons qu’il est seulement fatigué, c’est vrai qu’il est musulman, avec 4 femmes les nuits doivent être courtes. Mais nous comprenons très vite qu’il y a autre chose, il a peut être abusé sur le bétel. Il zigzag en permanence sur les trois voies de circulation, se fait klaxonner continuellement, manque le trottoir de peu et l’instant d’après nous nous retrouvons carrément sur la chaussée opposée. Le chauffeur essaie de réagir, il se verse une bouteille d’eau sur la tête, se frotte la nuque mais rien n’y fait. Quand le feu passe au vert, il reste planté là , nous sommes obligés de le secouer pour qu’il se réveil et reparte. Il crache sans arrêt par la fenêtre, Francine est verte. Le voyage nous semble durer très longtemps et nous ne commençons à respirer que quand nous passons enfin sous le portique d’entrée dans l’aéroport. Autre surprise avant de pouvoir aller à l’enregistrement, il faut payer une taxe de 5 dollars par passagers. Nous faisons tous les fonds de tiroir, donnons notre reste de dollars, notre reste de Kyat et nous devons compléter avec des Bahts. Du Myanmar il me restera cette vision de trottoirs dans un état calamiteux, grouillant de gens dans des odeurs nauséabondes. Tous les dix mètres, une petite cantine, équipée de ces tables très basses et de ces petits tabourets en plastic que l’on trouve habituellement en France dans les écoles maternelles. Et puis, un peu partout, sur ce qui reste de trottoir, des gros groupes électrogènes alimentant un hôtel, un restaurant ou un immeuble plus cossu se mettent en marche plusieurs fois par jour pour pallier aux coupures de l’électricité publique. L’avion part avec 20 minutes de retard, cela craint car Jacky et moi n’avons qu’une heure à Bangkok pour changer d’avion. Avec le passage à l’immigration nous arrivons trop tard pour prendre l’avion de 20h30. Pas de problèmes, il y en a un à 21h15. Comme c’est toujours la même compagnie nous ne nous inquiétons pas. Grosse surprise, pour prendre cet avion il faut payer une amende. Ce n’est que 40€ mais je suis ulcéré de cette injustice. Non seulement c’est de leur faute puisque notre précédent avion avait 20 minutes de retard mais en plus nous n’avons eu aucun dédommagement pour les 7 heures de retard lors de notre voyage aller. La compagnie s’appelle Air Asia, c’est vrai que c’est une compagnie low cost mais il devrait y avoir quand même un minimum de règle sur ce marché. Arrivés à Phuket, encore un problème de taxi pour rejoindre la marina. Nous nous retrouvons dans une autre marina alors que nous avons bien précisé « Boat Lagoon marina ». Le chauffeur monte dans les tours immédiatement, nous insulte et je pense qu’il va nous débarquer là et que nous allons en venir aux mains. Nous comprenons qu’il est sous l’emprise d’une substance qui le chauffe anormalement. Après moult noms d’oiseaux de part et d’autre, il comprend qu’il est seul, que nous sommes deux et que nous n’avons pas l’intention de nous laisser faire. Il fini par repartir et nous conduit au bon endroit. En sortant du taxi je précise à Jacky en plaisantant de ne surtout rien oublier à bord. Nous posons nos valises au bateau et filons dans un restaurant qui est sur le point de fermer car on approche de minuit. Jacky commence à sortir toutes ses affaires de son sac à dos. Je lui demande ce qu’il cherche : « Mon téléphone » Il faut se rendre à l’évidence, il l’a oublié ……..dans le taxi !!!! Du coup, il doit se rendre à l’aéroport ce matin de bonne heure et passer la matinée là bas pour retrouver le fameux chauffeur qui étant à jeun va beaucoup mieux aujourd’hui et lui rends son téléphone. C’est dimanche, il fait une chaleur épouvantable et il faut gratter le bateau. C’est très dur, très physique. Ce matin je m’y colle pendant que Jacky est à l’aéroport, et cet après midi c’est lui qui gratte, il est tout bleu, on croirait un martien. Pendant ce temps j’attaque la distribution du moteur principal. Au moment de remonter la courroie neuve que j’ai acheté chez Galli à Marseille, le concessionnaire Volvo Penta qui m’a vendu mon moteur, je découvre quelle est deux fois moins large et deux fois moins longue que l’ancienne. Je suis furieux, que c’est nul ! Dès demain matin je dois me mettre en chasse de la bonne courroie. Si je n’en trouve pas je serais obligé de remonter la vielle pour aller jusqu’au Sri Lanka. L’aventure continue ! Voilà pour aujourd’hui. A bientôt. Jean Louis |
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