Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 08 Feb 2011 12:00:00 - 98° 23’ 231E 07°57’ 786N N° 282 - La libertĂ©
13H en France, 19 heures heure du bord, Sà -wà t-dii, bonjour à tous, Quoi de plus important que la liberté. D’ailleurs la peine maximum qui est censé punir les fautes les plus terribles n’est-t-elle pas dans les pays civilisés la privation totale de liberté. « Liberté », c’est le mot de la langue française que je préfère. C’est pour moi la valeur fondamentale d’une existence réussie. Dans un pays totalitaire je serais prêt à mourir pour obtenir la liberté. Je ne peux trouver mon épanouissement que dans une liberté totale, la liberté d’expression bien entendu, la liberté d’agir, la liberté de se tromper, la liberté de prendre des risques, la liberté d’espace, la liberté de voyager sans aucunes frontières. Mais cela va bien plus loin, on ne peut être heureux dans un monde libre qu’en prenant soin d’accorder aux autres une liberté absolue, cela s’appelle la tolérance. Rien ne me répugne plus qu’une personne intolérante. C’est dans la pratique de la voile que j’éprouve au plus haut niveau le sentiment de liberté. Rod Stewart ne chante-t-il pas cette merveilleuse chanson « I am sailing to be free » ? La voile c’est s’affranchir de toutes contraintes, ce n’est pas comme naviguer avec un moteur, il faut du gasoil, il peut tomber en panne … Avec un voilier, on hisse les voiles et c’est parti, on peut naviguer au bout du monde et on ne doit rien à personne. On est aussi libre que l’air, comme l’oiseau qui plane dans les courants ascendants. C’est cette recherche de liberté qui ne me fait aimer que le voyage, la croisière côtière ne m’intéresse pas, la sortie à la journée avec la contrainte de devoir rentrer le soir ce n’est pas pour moi. Quand on parle de liberté, on ne peut omettre la mère de toutes les libertés, la liberté financière. Il n’y a pas de réelles libertés sans liberté financière, ce n’est qu’une fois libéré des contraintes financières que l’on peut atteindre la plénitude dans ce domaine. Depuis mon adolescence je n’avais qu’un but, atteindre le stade où j’aurais suffisamment de revenus pour ne plus me soucier d’avoir à gagner de l’argent pour vivre. J’ai eu la chance d’avoir une réussite professionnelle qui m’a permis de faire fortune, la chance mais également le travail, j’ai travaillé souvent 16 heures par jours et 7 jours sur 7 pendant de nombreuses années. Je pense que l’on ne peut pas vivre au jour le jour, il faut se projeter très loin et essayer d’organiser son parcourt terrestre, tout simplement pour réussir sa vie. Quand j’ai appris, il y a une quinzaine d’année, qu’un jour je serais dialysé, cela a été terrible. Je ne connaissais de la dialyse que l’hémodialyse et je savais que je devrais être enfermé, branché sur une machine un jour sur deux. J’ai pensé que ma vie s’arrêterait là . Fini ma si précieuse liberté, fini mes rêves de voyage et d’aventures, fini ma raison même de vivre. Et puis j’ai découvert la dialyse péritonéale, je n’ai pas compris immédiatement que c’était « LA » solution, « MA » solution. Aujourd’hui, après plus d’un an et demi de vie sous dialyse, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les médias ne se battent pas plus pour faire connaître au grand public cette méthode de dialyse qui apporte réellement la liberté, une liberté totale, finie l’enfermement, fini la punition qu’est la privation de liberté. Cette méthode de dialyse devrait être proposée systématiquement à tous les futurs dialysés, sans arrières pensées mercantiles, les néphrologues devraient être beaucoup plus incisifs sur le fait que seule cette méthode permet de conserver une totale liberté, une qualité de vie égale à une personne non dialysée. L’insuffisance rénale chronique n’est pas un délit, tout le monde à droit à la liberté, cela devrait être la norme. Pour que cette méthode de dialyse se développe il faudrait que le personnel médical comme le grand public accepte la notion de risque. Que peut valoir une vie où l’on reste enfermé. C’est vrai que l’idéale serait de faire ses dialyse dans une pièce stérile, mais il y a l’idéale et la vie de tous les jours, prenons soin de ne pas boquer les malades chez eux, laissons les vivre leur vie même si c’est au prix de quelques risques. Je suis persuadé que l’hémodialyse est la solution dans un certains nombre de cas, mais la dialyse péritonéale devrait être le choix numéro un pour la majorité des malades. Ici, les travaux continuent, c’est peinture et mécanique. Peinture pour Jacky, mécanique pour moi. Il fait toujours aussi chaud, 32 degrés dans le bateau à 8 heures du soir ! Travailler dans le compartiment moteur par une telle chaleur est très éprouvant. J’ai ainsi perdu plusieurs litres de sueur dans l’après midi. Peut être une nouvelle méthode de dialyse à développer ? Hier soir nous avons branché chacun notre ventilateur, cela nous à permis de passer enfin une bonne nuit, pas trop chaude et sans moustiques. Nous sommes tellement contents que nous leur avons donné du grade, ce sont maintenant des « climatiseurs ». Dans un magasin du port j’ai trouvé une rame pour remplacer celle perdue à Koh Lanta. Voilà pour aujourd’hui. A bientôt. Jean Louis |
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