Journal de bord de l'Harmattan |
Sat, 03 Sept 2011 16:30:00 - 80° 13’E 6° 02’N N° 346 - Les secrets du bonheur
18H30 en France, 22H00 heure du bord 80° 13’E 6° 02’N
Bonjour Ă tous,
Quel moment de bonheur énorme cet après-midi quand le petit néon de présence secteur sur le groupe électrogène s’est allumé. Cela peut paraître anodin, mais après tant d’inquiétudes, après tant de doutes et après tout ce travail, c’est quasi miraculeux.
Hier au soir j’étais extrêmement satisfait de l’avancement des travaux, fourbu mais heureux. Et puis, juste avant d’aller dîner, je me dis que je ferais bien de faire tourner le groupe une heure ou deux afin de recharger les batteries pour la nuit. Je le démarre et ne comprends pas ce que j’ai pu oublier, il ne produit pas d’électricité. Je cherche, ne trouve rien alors je l’arrête puis le redémarre à nouveau sans plus de succès.
J’en suis bouche bé. Il a fonctionné la veille une grande partie de la journée, je l’ai arrêté normalement, alors pourquoi ne veut-il plus produire d’électricité. C’est une catastrophe et mon moral en prend un sacré coup, la soirée n’est pas très gaie. Je cogite toute la nuit. Il peut y avoir plusieurs causes, la pire étant que la génératrice soit HS mais je n’y crois pas car c’est bien le fait de l’avoir arrêté puis remis en marche qui a provoqué la panne. Je pencherais plutôt vers la boite de contrôle de l’excitation. Cette boîte gère la phase de démarrage du groupe et il se pourrait que quelque chose ait lâché pendant le fonctionnement normal, ce qui expliquerait qu’il ne veuille plus démarrer correctement.
Ce matin, les batteries ayant, de façon urgente besoin d’un coup de charge, je décide de démarrer le moteur principal. Rebelote, il me refait le coup de la clef qui ne commande plus rien. Je suis dans de beaux draps, plus de groupe, plus de moteur principal et pas de prise de quai. Je bataille à nouveau un bon moment pour mettre en marche ce récalcitrant avant d’attaquer la boîte de contrôle du groupe. Je me dis alors que je ne partirais d’ici qu’au mieux à la fin de la semaine prochaine. Trouver le composant, l’expédier par colis express, il faut bien une semaine complète. Lorsque j’arrive à ouvrir cette boîte, je vois trois condensateurs énormes, d’environ 5 cm de diamètre et 15 de long. Je constate immédiatement que l’un d’entre eux a explosé. Je sais que l’origine de mon problème est là . Je le dépose et regarde les schémas. Ils sont deux identiques montés en parallèle. Je me dis que si je le retire, cela va peut-être fonctionner. Mais non, toujours rien.
Que faire ? Si j’approvisionne ce condensateur et que dans huit jours je m’aperçois que la panne est toujours là , j’aurais des raisons d’être fou furieux. Tout d’un coup, je me souviens que j’ai un kit « Grande croisière », une mallette avec quelques pièces de premier secours. Je n’y crois pas trop car dans mon souvenir la mallette est très grosse mais très légère et il n’y a que quelques éléments dans le fond. Je vais certainement y trouver une roue à aube, des fusibles, peut-être des filtres et des courroies. Après avoir vidé le coffre où elle se trouve, je l’ouvre et miracle, il n’y a qu’une pièce de rechange mis à part les consommables énumérés plus haut et c’est strictement la pièce qui vient de me lâcher alors qu’il y a bien plus de mille pièces dans cet appareil. Je n’en reviens pas, pour un coup de chance c’est un coup de chance.
Mais mon bonheur est de courte durée car je constate rapidement que si le composant électrique a les mêmes caractéristiques, sa forme physique est différente, il est plus gros, plus long et surtout la vis faisant partie du culot qui sert à le fixer ainsi qu’à le mettre à la masse fait 12 mm de diamètre alors que, sur le précédent, celle-ci ne fait que 6 mm. Je râle, c’est quand même incroyable, les choses auraient pu être parfaites d’un bout à l’autre. C’est maintenant plusieurs heures de boulot pour démonter la boîte, la porter en ville et trouver un mécanicien pour agrandir le trou avant de la remonter dans la salle machine.
Puis vers 15 heures, tout est remonté, je n’y crois pas trop mais je me lance et encore une fois le miracle, le néon orange s’allume. Un bonheur immense m’envahi et je me dis alors que le bonheur c’est facile, qu’il suffit de réussir des petits challenges pour être heureux. C’est déjà ce que j’ai voulu transmettre dans mon premier livre « La passion de réussir ». La réussite est, j’en suis persuadé une des clefs du bonheur.
Dans les périodes difficiles, quand le monde ne semble plus tourner rond, quand la crise économique sévit, lorsque la valeur des biens est menacée, on se tourne comme par réflex vers des attentes beaucoup moins tangibles, beaucoup plus immatériels.
Actuellement, la recherche des voies pour accéder au bonheur est de mode. Le Dalaï Lama vient à Toulouse animer une conférence sur l’art du bonheur, des émissions de télévision foisonnent, ayant pour thème le bonheur: « Que du bonheur », « Nos années bonheur », « Leurs secrets du bonheur »...
Tout le monde aspire au bonheur, certains paraissent l’avoir trouvé, d’autre par contre semblent ne jamais devoir le rencontrer et le recherche désespérément. Pour ma part, je fais résolument parti de la première catégorie. Je trouve ma vie merveilleuse et je ne l’échangerais contre aucune autre. Le matin, quand je me lève, j’ai hâte de vivre cette nouvelle journée qui va m’apporter ses petits moments de bonheur. Naturellement je m’interroge, autour de moi je vois tellement d’insatisfaits, de mécontents, de malheureux qui trouvent la vie particulièrement injuste et qui désirent autre chose.
« Le bonheur, on ne le trouve pas, on le fait. Le bonheur ne dépend pas de ce qui nous manque, mais de la façon dont nous nous servons de ce que nous avons. » a écrit Arnaud Desjardins. Un autre a écrit « Il est inutile de chercher le chemin du bonheur car le bonheur c’est le chemin »
Je suis en totale osmose avec ces citations, je pense que le bonheur, tout comme la confiance en soi, ne dépends que de notre façon de voir la vie. C’est à chacun d’effectuer le travail sur soi nécessaire à cet état d’esprit. Quoi que l’on fasse, la vie se charge de répartir les malheurs et les difficultés, tout le monde est à un moment ou à un autre touché par la maladie, les difficultés professionnelles ou familiales, le deuil … Ce n’est pas une raison pour se replier et se lamenter. Tout le monde a également des moments de bonheur, à chacun de les savourer et de tout faire pour les provoquer.
C’est samedi soir et tout va bien, j’estime pouvoir m’accorder une petite récompense. Je demande à mon « Tuk tuk driver » de me conduire à la plage et plus exactement au « Tartaruga ». Je recommande cet endroit à tous ceux qui auraient l’occasion de passer par le Sri Lanka et par la ville de Galle. Ici tout est parfait, le cadre en tout premier lieu, les tables sont installées dans le sable, juste au bord de la mer avec le ressac comme bruit de fond. Des torches éclairent les lieux et une musique agréable est diffusée. Toute la jeunesse de Galle se retrouve ici et les filles sont belles. Je m’offre une ventrée de « Jumbo Prawns », ce n’est pas cher (environ 10 euros) et particulièrement délicieux. Pour moi c’est le meilleur des crustacés, cela rappelle la langouste mais en beaucoup moins sec, c’est divinement préparé, un régal.
Demain il me reste à mettre à poste l’artimon et surtout à nettoyer tout le bateau. Du boulot en perspective. Je vais me coucher car je suis mort de fatigue. A demain.
Jean Louis |
"Bravo Jean-Louis, je suis contente pour toi! Et merci pour la belle phrase de M. Desjardins, vous avez tout Ă fait raison, vous deux!"
Envoyé par petra le 05-09-2011 à 10:56
"Bonjour Amiral. Heureux de vous savoir à bord même si tout n'est pas rose pour le moment. Mais pourquoi avoir choisi la voile si on passe son temps à réparer la mécanique ? Rien ne fonctionne au solaire ou à l'éolien ? Vive Costa Croisières ! Amitiés. GD"
Envoyé par GD le 05-09-2011 à 16:20
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