Journal de bord de l'Harmattan
Fri, 02 Sept 2011 16:30:00 - 80° 13’E 6° 02’N
N° 345 - Un petit chantier naval

18H30 en France, 22H00 heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Les travaux se poursuivent avec des hauts et des bas. Tout est à tester, tout est à réparer. Le gros problème c’est l’oxydation qui rend les contacts résistifs et qui soude les pièces entre elles.

Un seul exemple, le moteur principal. Après une heure et demie de travail pour résoudre les multiples problèmes qui l’empêche de démarrer, il daigne enfin renaître à la vie. Quel bonheur tout à coup. Hélas de courte durée car maintenant il va falloir encore travailler pour solutionner ce qui l’empêche de s’arrêter !

Rien n’a une fin, tout se ligue pour me mettre à l’épreuve. Ce soir je veux démarrer le groupe électrogène pour recharger un peu les batteries. Il démarre bien mais ne produit plus de 230 V alors qu’il a fonctionné correctement toute la journée d’hier. Encore quelque chose qui va devoir être solutionné avant de partir. Je me demande parfois comment font les navigateurs n’ayant aucun esprit technique. Dans les ports, on peut toujours trouver un bon bricoleur, cela coûte, c’est tout. Mais en mer, comment font-ils ? Souvent je me dis que cela frise l’inconscience.

Malgré tout, les choses avancent, ce matin j’ai vidé toutes mes poches de dialyse, une centaine, avant de les mettre à la benne. Je ne me sens pas très bien, je sais que dans le monde certains vendent leur maison pour pouvoir s’offrir un mois de dialyse, un mois de survie. Quel dommage de n’avoir pu en faire profiter quelqu’un ! Le bateau étant sous douane, je ne peux rien sortir du port.

Ensuite j’ai remis en marche le moteur principal ainsi que le propulseur d’étrave.
Cet après-midi, après une petite sieste, je me suis attaqué à un gros morceau : la remise à poste de la grand voile. J’ai fini avec la nuit. Quel soulagement de me dire que ça, c’est fait. Elle est très lourde, dans les cinquante kilos je pense, et pour moi qui ne suis loin d’être à 100% de ma forme, c’est un travail rude et pénible.

Au niveau des voiles, il me reste l’artimon et la trinquette à remettre à poste. Ce sont des petites voiles et ce sera beaucoup plus facile. Je suis déçu que ce groupe ne fonctionne plus car je commençais à me dire que demain soir une bonne partie du travail aurait été derrière moi.

Un autre chantier va consister à nettoyer tout le bateau. Pour l’extérieur, j’ai un petit Karcher et c’est très pratique. Malgré tout il me faut du 230 V ainsi qu’une connexion à mon circuit d’eau douce car je n’ai pas de robinet à ma disposition. Pour l’intérieur, il faut uniquement de l’huile de coude.

Ensuite j’ai divers petits travaux dont la remise en place de ma girouette en tête de mât. J’espère avoir tout fini dimanche soir, faire mon avitaillement lundi et partir mardi.

Je ne mange pas au bateau, je vais en ville midi et soir. Un repas tout compris me revient entre 6 et 7 euros, 10 euros si vraiment je me lâche. Cela ne vaut pas le coût de s’en priver. D’une part c’est un moment de détente et en plus j’ai l’impression de faire une bonne action car un repas est offert à mon « Tuk tuk driver ». J’ai mon propre « Tuk tuk driver », il s’appel « Chuta » Je lui téléphone lorsque je quitte le bateau et il m’attend au poste de sorti.
Pour traverser la ville, m’attendre pendant que je mange et me ramener au port, il me prend 3 euros ! Il a un rêve énorme, comme de posséder une Ferrari pour un européen, lui c’est de posséder une paire de tennis. Cela revient en permanence, il voulait même que je lui offre les miennes lorsque je vais partir. Malheureusement je n’ai que cette paire de chaussure. J’ai fait l’erreur d’en acheter une paire neuve avant de venir, tout le monde m’interpelle pour me demander le prix en dollars et me féliciter pour mes magnifiques tennis. Etonnant ! Un autre monde.

A bientĂ´t.

Jean Louis


"Bonjour Mon Capitaine,
Courage, mais vous y arriverez.
En ce qui concerne le matériel de dialyse, j'ai eu le même sentiment renforcé par le fait que c'est grâce à cela que Lou-Anne est restée en vie ! Merci Baxter. Mais quelle liberté, quelle joie, quel bonheur de profiter d'une vie "normale".
Remettez vite en route l'Harmattan pour votre plus grand plaisir.
A bientĂ´t
Nicolas et la petite famille.
PS : Demain, c'est pour Lou-Anne la rentrée des classes. Les médecins ont donné le GO soit 1 mois et demi après la greffe."


Envoyé par MULLIER le 04-09-2011 à 12:33

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