Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 20 Sept 2011 13:30:00 - 71° 08’E 11° 19’S N° 363 - Nuit de folie
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Quelle nuit les amis, quelle nuit ! Lorsque je vous laisse hier au soir, je viens de prendre le deuxième ris dans la grand voile et j’avais déjà deux ris dans le génois. Cela calme momentanément le jeu et Harmattan file entre 6,5 et 7 nœuds au près bon plein.
A cette allure, c’est déjà une belle vitesse pour Harmattan. En vent arrière, on est confortable à 8 nœuds mais pas au près.
Très vite le vent forcit et la vitesse repasse au dessus de 7, puis de 8 nœuds. C’est très impressionnant, je ne peux pas dormir, je suis trop à l’écoute de mon bateau. Je ressens chacun des ses mouvements, j’écoute attentivement chacun de ses bruits afin de déceler un bruit anormal. J’ai le sentiment d’être lancé dans un train fou. En permanence l’eau défile sur le passe-avant tribord et de grosses vagues viennent se fracasser sur le flanc bâbord faisant trembler toutes les structures de la coque de la poupe à la proue. Elles s’élèvent alors et retombent en gros bouillons sur le pont, noyant tout.
Le panneau de pont zénithal du carré, a été malencontreusement tordu en mer Caraïbe et n’est plus étanche. Du coup, à chaque grosse vague qui s’écrase, la couchette de quart a droit à une douche d’eau salée. Très désagréable. L’eau rentre également par la descente que j’ai pourtant fermée, ainsi que par le pied de mât et par les chandeliers. Tout est trempé. La gîte est importante et les mouvements brusques.
A 4 heures, n’y tenant plus, je m’aventure dans le cockpit et prends le troisième ris dans le génois. Cela calme un peu les choses et me permet de prendre un peu de repos.
Puis en milieu de matinée, le vent prend un peu plus d’est et la situation devient plus confortable. A midi, je peux même déjeuner dans le cockpit après avoir lutté pour arriver à faire cuire une portion de coquillettes.
La récompense de cette situation difficile est la distance parcourue aujourd’hui : 164 Miles !
Pierre-Yves m’annonce une dépression pour lundi prochain au nord du dix huitième parallèle. J’espère lundi matin avoir franchi le dix neuvième parallèle et laisser cette méchante dépression derrière moi.
A bientĂ´t
Jean Louis |
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