Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 21 Sept 2011 13:30:00 - 68° 53’E 13° 17’S N° 364 - Nuit blanche
15H30 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Hier midi, j’ai voulu me faire une petite récompense, je me suis offert un café. Bon, je l’ai peut-être fait un peu séré. Comme je n’avais bu ni café ni thé depuis trois semaines, l’effet a été explosif. Je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit. J’avais les yeux comme des boules de loto. Que la nuit fut longue ! Ce qui est le plus rageant, c’est que le bateau avançait dans le confort et que j’aurais vraiment pu profiter de ce moment de repos. Avec l’âge, je supporte de moins en moins la caféine mais comme j’aime toujours autant boire un café, je me fais souvent avoir.
Ici c’est le rythme des grandes traversées, que j’aime cela ! De l’eau, des vagues, du vent, un beau ciel avec quelques nuages et un petit bateau tout seul au milieu de cette immensité. Quel sentiment de solitude extrême, quelle tranquillité et quelle plénitude à la fois.
Je vie à l’intérieur du bateau car dehors les vagues envahissent souvent le pont. Les hublots et les panneaux de pont doivent rester fermés, sinon gare à la vague traitresse. Il fait doux, 27 degrés dans la journée mais la nuit il fait un peu frais et je me couvre les jambes avec un duvet. Je dors dans le carré, sur la couchette sous le vent. C’est beaucoup plus confortable qu’à l’avant où je suis trop secoué. Je lis beaucoup, en ce moment je termine « Sous les vents de Neptune » de Fred Vargas. J’écris un peu également, je fais mon courrier et je travail un petit peu.
Les journées filent à toute vitesse et je n’ai pas le temps de m’ennuyer. Je passe également beaucoup de temps à admirer la mer, ces vagues, quel beau spectacle ! J’aime la mer et j’aime quand elle est en colère. Par grande tempête, il m’arrive de faire 150 km en voiture pour aller admirer la mer déchaînée à Dieppe.
Quand elle me donne un peu de répit, qu’elle renonce pour quelque temps à envahir le cockpit, je sors, m’allonge sur les coussins et médite en la regardant respirer. Cela me fait du bien, cela me repose, cela me détends. Par contre une couture de la capote a lâché et je ne peux plus fermer la porte bâbord, c’est par là que rentrent le vent, la pluie et les vagues. Dès qu’une vague me repère, elle me saute dessus et je dois rentrer.
C’est parti, je viens d’envoyer le manuscrit de « Vents Contraires » à l’édition. J’ai enfin réussi à terminer la dernière relecture et les dernières corrections. Quel travail ? C’est un peu comme un accouchement, on est content d’en avoir terminé. Maintenant il n’y a plus qu’à attendre.
Encore une journée d’exception avec 178 Miles au compteur, difficile de faire mieux. Cela nous met dimanche soir à quelques dizaines de miles au nord de l’île Maurice. J’espère ainsi éviter la dépression annoncée par Pierre-Yves.
A bientĂ´t
Jean Louis |
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