Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 31 Oct 2011 16:00:00 - 40° 46’E 28° 17’S N° 387 - Encore la calmasse
17H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
C’est encore la calmasse, comme je regrette le bon temps des alizés. Ce parcourt est vraiment l’apprentissage de la zen attitude, de cette patience qui n’a jamais été mon fort.
Je me couche hier soir pour une longue nuit réparatrice. Le moteur ronronne gentiment à 1000 tours minute, il n’y a pas de vent et la mer est plate.
Puis, vers 1h30, je suis réveillé par le bruit de l’eau sur la coque. Je sors pour découvrir un bon vent de NW. Je mets le bateau sur la trajectoire, règle les voiles pour un près serré et retourne me coucher. Je me rendors immédiatement mais cela ne dure pas longtemps car le vent tourne lentement CCW (Counter Clock Wise, « dans le sens inverse des aiguilles d’une montre », je ne comprends pas pourquoi nous autres français n’avons pas quelque chose de plus simple pour dire cela). Je suis rapidement réveillé par le bruit du génois qui claque et je dois me lever pour aller reprendre 5 degrés au cap.
Le reste de la nuit se passe ainsi, 5 degrés par 5 degrés. A 6 heures le vent est plein ouest et a beaucoup faiblit. Comme le courant me tire par les pieds, je n'avance plus. Le vent n’est pas assez fort pour me déhaler et je tire des bords à 180 degrés, plein sud, plein nord pour ne pas reculer.
Au moment de me coucher, hier au soir, je repère le feu de mat d’un voilier sur mon arrière bâbord. Je pense que c’est le voilier que j’ai aperçu de l’autre côté de Madagascar. Nous faisons route ensemble toute la nuit et je le perds au lever du jour. Peut être le reverrais-je prochainement ?
Il ne fait pas beau, le ciel est tout gris, et il pleut un peu de temps en temps, une journée de mois de novembre mais avec 27 degrés. Dans le bateau il fait sombre et c’est l’ennuie qui s’installe. J’en ai mare d’écrire, j’en ai mare de lire, j’en ai mare de tout, ce qui me va c’est l’action et pas cette attente dans ce climat triste et morose. Le bateau dérive doucement, j’ai quand même mis un peu de moteur pour passer la ligne des 41° E. Cela uniquement pour garder le moral. Depuis ce matin 6h j’ai battu un record, seulement 17 miles au compteur. Puis tout à coup, à 17 heures, je sens le bateau qui s’ébranle, je sors et constate au compas (j’ai éteins tous les instruments pour économiser l’électricité) que le vent a tourné SW en se renforçant autour de 15N. C’est le bonheur, je rallume les instruments, règle le cap, rentre la trinquette, sors le génois et nous voilà partis à 6,5N plein ouest.
Ce vent de SW a sauvé ma journée.
Au compteur ce soir 75 miles seulement, il va falloir ajouter un jour à la date d’arrivée prévue.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
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