Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 02 Nov 2011 17:00:00 - 36° 06’E 27° 35’S N° 389 - Quelle grosse bĂŞtise !
18H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Comme vous pouvez le constatez, j’ai franchi les 37°30’ E, j’ai donc changé de fuseau horaire et je suis maintenant sur l’heure sud africaine. A nouveau je n’ai plus qu’une heure de décalage avec la France.
Oui, quelle grosse bêtise, je n’ose même pas vous l’avouer. Quelle bille ! Cela concerne ma santé. Le problème important de cette traversée était le risque de déclarer une infection urinaire comme lors de ma traversée entre le Sri Lanka et La Réunion. Cela peut très vite dégénérer et, sans le traitement approprié, se terminer fatalement.
Heureusement, dans ma précédente traversée, j’avais l’antibiotique ad hoc et cela ma permis de vaincre cette infection. Il avait donc été décidé avec mes néphrologues, que je parte avec le même médicament.
Bien entendu, je surveille de très près tout signe pouvant indiquer une infection, douleur à la vessie, picotements, envie d’uriner un peu plus impérieuse … Je bois beaucoup et je prends ma température plusieurs fois par jour. Elle est en permanence parfaite et cela me rassure pour quelques heures. En fait je suis souvent inquiet et je me rends compte que cela n’est pas justifié. Mais comme il s’agit de ma vie, je ne peux m’empêcher d’être très attentif.
C’est ce qui m’est arrivé hier. J’étais inquiet et j’ai pris ma température plus souvent que d’habitude. La nuit, comme je dors extrêmement peu, je gamberge. Vers deux ou trois heures du matin, tout d’un coup, je me pose la question : « où sont donc mes antibiotiques ? »
Cela me tiens éveillé, j’ai beau fouiller partout dans ma mémoire, je ne me vois pas les ranger dans le bateau. Au bout d’une demi-heure, je n’y tiens plus, je me lève et j’allume. Ils ne sont pas dans mon sac à médicaments, là où ils auraient dû se trouver, ils ne sont pas non plus dans mon sac à dos. Je passe une demi-heure à fouiller le bateau, introuvables.
Je suis catastrophé, je me recouche et j’essaie de reconstituer mon parcours depuis la pharmacie. Je me vois très bien en train de ressortir avec un petit pochon et le mettre dans le coffre de la voiture. Cette voiture n’est pas une voiture de location, c’est la voiture d’une copine de ma cousine et il y a un peu de bazar dans le coffre.
En arrivant au bateau, ma cousine me dit « descend, je vais te passer les sacs » et elle n’a pas vu ce petit pochon. Moi je n’ai pas contrôlé si j’avais bien les médicaments et ils ont été oubliés dans le coffre. Je m’en veux, je suis entièrement responsable, je n’arrête pas de me traiter de bille. J’aurai dû les mettre immédiatement dans mon sac à dos lorsque le pharmacien me les a donnés. Maintenant c’est moins grave car je suis près de l’arrivée mais cela aurait pu être catastrophique.
Cela me fait encore une fois réfléchir sur le manque de fiabilité de la nature humaine. On n’est pas parfait, il faut bien faire avec et tout le monde peut se tromper, faire une erreur, oublier quelque chose. C’est pour cela qu’il faut être tolérant, l’erreur est humaine. Cela me ramène à cette civilisation du zéro danger. Je suis tout à fait contre, comment accepter cette tendance actuelle à tout interdire, à forcer l’humanité à vivre dans un monde aseptisé où le risque n’existe plus et où la liberté individuelle n’est plus d’actualité. Nous ne somme pas des enfants irresponsables, c’est à chacun de déterminer la part de risques qu’il veut prendre. Par contre, c’est aussi à lui de l’assumer.
Je suis contre toute cette jurisprudence dans laquelle on n’a pas tenu compte de la responsabilité individuelle de celui qui, un jour, a décidé de prendre un risque. Par exemple, au début qu’elle était à La Réunion, ma cousine pouvait, lors d’éruptions, aller au bord du cratère et assister à ce spectacle magnifique. Elle m’a montré des photos splendides qu’elle a fait elle-même. Hors, un jour, un malheureux a pris un risque de trop et est tombé dans la lave à 1200 degrés, il a été grillé instantanément. Procès, on a jugé l’état responsable. Le résultat est que maintenant, en cas d’éruption, la zone est fermée et on ne peut plus y assister ! Et où est la responsabilité personnelle, personne ne l’avait obligé à y aller tout de même.
Egalement je suis contre tous ces procès fait aux médecins. S’il y a eu une véritable faute oui, mais pas s’il s’agit d’une simple erreur humaine. La justice est extrêmement fautive, en particulier aux états unis. Cela va à l’encontre du bien des malades, plus personne ne prends de risque de peur de se faire poursuivre.
Il est 8h30 du matin, la journée commence bien. Je suis en forme aujourd’hui.
Petit retour en arrière, à 5h, je me rends compte que le vent est en train de tomber, je me lève, déroule le génois en totalité et fait sauter les deux ris de ma grand voile mais rien n’y fait, on n’avance plus.
Comme il faut recharger les batteries, je vais faire d’une pierre deux coups en mettant en marche le moteur principal. Je tourne la clef, rien. Quelque part je suis content car le fait que cela ne fonctionne plus du tout va m’aider à trouver cette panne intermittente.
Je m’y mets immédiatement, de façon à régler cela avant le petit déjeuner. Elle est facile, ce sont les cosses au niveau du démarreur qui sont totalement oxydées. Pourtant j’ai mis en place ce démarreur neuf à Tahiti. C’est fou comme ces six mois passés au Sri Lanka, pendant la mousson, dans une atmosphère chaude et humide ont abimés mon bateau. Je fais une réparation provisoire car enfermé dans cette sale machine alors que le bateau danse en tout sens ne me convient pas très bien et je rajoute une ligne sur la liste déjà longue des réparations à effectuer à Durban.
C’est une belle journée mais le vent s’est levé en milieu de matinée SW force 4 à 5. Je l’ai en plein dans le nez et suis obligé de tirer un bord WNW. Je suis déjà très au nord de ma destination mais si je pars sur l’autre bord, je descends plein sud alors qu’il est prévu un vent du nord pour demain après midi. Il vaut mieux que je prenne des miles vers l’ouest aujourd’hui et demain, ce vent va me permettre de redescendre sur Durban.
Aujourd’hui 91 miles au compteur.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
"Juste un petit bonjour amical, tout a l air d aller bien a part la frayeur de l oubli des medocs, tout a fait d accord avec toi pour ce qui concerne la responsabilisation des gens et la deresponsabilisation "legale", elle provient de toutes les attaques des "profiteurs.." amities L autre JL "
Envoyé par JeanlouisPierrefeu le 03-11-2011 à 19:22
"courage jean louis vous allez en sortir vousdonnez des émotions ;;;;a vos fidéles lecteurs toejours e union roselyned"
Envoyé par roselynedemeestere le 04-11-2011 à 10:11
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