Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 12 Jan 2012 18:00:00 - 32° 04’E 28° 47’S
N° 405 - Putain d’injecteurs

19H00 en France, 20H00 heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Je savais que cela allait ĂŞtre difficile mais je ne pensais tout de
même pas que l’épreuve était de ce niveau. J’ai travaillé toute la
journée sur mon moteur et ce soir seuls deux injecteurs ont été
démontés. Malheureusement c’est les plus facilement accessible !

J’ai commencé ce matin par bourrer l’espace se trouvant sous les
injecteurs avec du papier essuie tout de façon à ne pas risquer de
voir disparaître dans les fonds du bateau qui sont tout à fait
inaccessibles les petites pièces ou les petits joints. Riche idée, car
plusieurs fois j’ai dû aller à la pêche dans mon papier essuie tout.

Ensuite, j’ai démonté la tuyauterie de récupération de gasoil puis les
tuyauteries d’alimentation entre la pompe à injection et les
injecteurs. Tout cela s’est fait sans problème grâce à ma protection
papier.

Le démontage des fourchettes de fixation des injecteurs a été un peu
plus compliqué car les vis étaient bloquées. J’ai été obligé de faire
un bricolage avec des colliers éléphants pour avoir un bras de levier
suffisant.

Ensuite il « suffit » de tirer sur les injecteurs pour les retirer. Cà
c’est la théorie car dans la pratique j’en suis fort loin. Mes
injecteurs sont comme soudés dans la culasse. L’extrémité de
l’injecteur se présente comme un rond d’acier avec deux méplats. On
peu les prendre avec une clef plate ou une clef Ă  molette si on arrive
Ă  passer Ă  travers tous les tuyaux de gasoil qui sont nombreux Ă  cet
endroit.

J’essaye mais c’est impossible. J’ai peur de tout casser car je n’ai
jamais fait cela. Je fini par trouver une solution, je prends une
douille longue de 21 (Celle prévue pour démonter les bougies). Je vais
ensuite acheter une lame de scie que je coupe en petits bouts de 3
centimètres et que je colle à l’intérieur de la douille sur deux côtés
opposés grâce à de l’époxy rapide. Puis à l’aide d’un bras de levier
de 80 centimètres, j’arrive à débloquer un injecteur. Il n’est pas
sorti pour autant malgré force WD40, il me faut encore batailler deux
heures avant de le voir enfin libre.

Il fait maintenant presque nuit, j’aimerai bien en faire un deuxième.
Celui-ci, une fois débloqué grâce à mon outil spécial, s’extrait en
quelques minutes.

Pour les deux derniers, cela va ĂŞtre beaucoup plus difficiles car ce
sont ceux des extrémités, ils sont collés à un bossoir qui va
m’interdire d’utiliser mon outil miracle et la clef à molette ne peut
pratiquement pas passer. A chaque jour suffit sa peine, je suis mort,
je verrai cela demain.

Le constructeur préconise de démonter les injecteurs tous les 600
heures pour les réviser et les tarer. Les miens ont 3000 heures et ils
n’ont jamais été démontés. Je paye certainement aujourd’hui le fait de
ne pas avoir pris le temps d’effectuer cet entretien.

Je n’aime pas trop faire de la mécanique. Même si rien ne m’arrête et
que je sois capable de tout faire, ce n’est pas mon kif. Il faut
souvent batailler beaucoup pour arriver à ses fins. C’est salissant et
pas très motivant. En plus, dans ma salle machine je suis accroupi, ce
soir j’ai très mal à un genou et malgré l’installation d’un
ventilateur, il y fait une chaleur épouvantable. J’ai passé la journée
avec la sueur qui me coule en permanence dans les yeux. On ne voit
plus rien, cela pique et les yeux pleurent. RĂ©sultat, il faut
s’essuyer et le travail n’avance pas.

Maintenant qu’il fait nuit, il fait moins chaud, c’est très agréable.
Le temps est magnifique, il ne pleut pas, on se croirait dans le midi
en plein été. Je dors tous hublots et capots de pont grands ouverts,
c’est le bonheur.

Voilà pour aujourd’hui, Je vais dîner rapidement et hop, au lit.

A bientĂ´t.

Jean Louis


"Hi Captain,

Je comprends et ressens parfaitement ce que tu nous expliques...j'ai l'impréssion d y etre dans cette salle machine par 30°...Entre la position de torture et la sueur dans les yeux, c'est assez horrible...mais on ne doute pas une seconde de ton succès car je sais que tu ne vas pas te laisser emmerder par 2 derniers injecteurs aussi récalcitrants qu'ils soient...
Bon courage captain...une petite bière à la fin pour fèter l'évenement??

Jacky"


Envoyé par Jacky Peudevin le 13-01-2012 à 10:26

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