Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 25 Jan 2012 19:45:00 - 31° 02’E 29° 52’S N° 418 - Comme dans l’ancien temps
20H45 en France, 21H45 heure du bord 31° 02’E 29° 52’S
Bonjour Ă tous,
Aujourd’hui on revient un siècle en arrière, on va « tirer » Harmattan hors de l’eau. C’est pour 15 heures, j’ai le temps de faire encore quelques travaux.
Dès le petit déjeuner terminé et la vaisselle faite j’entreprends de vérifier l’état du filtre principal. Il a environ 24 heures de fonctionnement et horreur, il est rempli de boue. Je le nettoie à l’essence et le remets en place. Il faut absolument que je trouve un moyen de filtrer tout mon gasoil et de repartir avec ce problème dans les rétroviseurs. Merci Dan de m’en avoir remis une couche. A ce propos, merci à tous ceux qui m’envoient des petits mails d’encouragement, cela m’aide énormément.
Je n’ai plus l’habitude de faire de la mécanique. Quand j’avais 20 ans, comme tous les jeunes je n’avais pas d’argent et j’étais forcé de mettre les mains dans le cambouis. Ma première voiture était une 203 décapotable 4 portes, puis ce fut la DS19. Quand il fallait refaire un moteur ou changer une boîte, quel travail ! Heureusement, on était deux à s’y coller puisqu’avec mon frère jumeau on était en permanence ensemble.
Ensuite je suis devenu plus raisonnable …. ou plus faignant, je me suis contenté de 2CV. Au pluriel car j’en ai eu plusieurs. Je me souviens étant en déplacement à Madrid, je rentrais à 23h. Ma femme avait rapporté dans le train un embiellage et deux bidons d’huile. Elle avait nettoyé toutes les pièces dans le garage à vélo de l’immeuble et en arrivant nous avons remonté le moteur. Je nous revoie à 3 heures du matin, entrain de traverser la résidence avec le moteur dans une brouette pour le porter à la voiture. A 7H nous partions au travail en 2CV ! Il fallait être totalement fou. Il n’est pas étonnant que cela m’ai dégouté de la mécanique.
A l’époque je n’ai connu que les moteurs à essence et c’est maintenant que je découvre les moteurs diésel. Jusqu’à présent je n’avais jamais eu à changer un injecteur par exemple. C’est bien car j’apprends, et tant que l’on apprend, la vie est passionnante. Une fois mon entreprise créée, à l’âge de 30 ans, je n’ai plu eu le temps de faire de la mécanique.
En ce moment souffle un coup de vent de Sud Ouest, force 6 avec des rafales à 30 Nœuds. En général cela dure 36 heures et, si l’on va vers le Sud, il est conseillé de partir juste à la fin du coup de vent de Sud Ouest, c'est-à -dire demain matin. Trop court pour moi, il faudra que j’attende la prochaine fenêtre.
Il est maintenant 21h, Harmattan est à sec. Ce matin j’ai rencontré sur le ponton un australien qui parle français, il s’est proposé pour m’aider. Je suis content car avec ce vent, quitter le ponton va s’avérer délicat. Il arrive à 15h et nous larguons les amarres. Il y a un plan incliné qui descend assez loin dans la mer. Sur ce plan une remorque a été descendue. Le but est de se positionner au dessus de la remorque et d’attacher le grand mat de chaque côté de la remorque de façon à ce que le bateau repose sur sa quille et ne se couche pas.
La manœuvre est assez délicate. Cela semble un peu de l’amateurisme, Roy a l’habitude de sortir des sloops mais pas des ketchs à ce qu’il me semble. Sur un ketch le grand mat est très en avant et du coup le bateau est trop en arrière sur la remorque. Il faut batailler pas mal pour arriver à trouver une solution.
Tout en haut du plan incliné sont fixé au sol deux énormes poulies, sur la remorque il y a également deux poulies semblables et sur le côté de la rampe inclinée, un moteur électrique entraine un énorme winch. Une corde de très gros diamètre passe dans toutes ces poulies et deux aides manœuvre le winch. Tout ce système tire la remorque vers le haut de la rampe et progressivement le bateau sort de l’eau.
Malheureusement je découvrirais plus tard que l’avant de la quille a heurté le fer de la remorque produisant un « pock » de 2 centimètre de profondeur environ. Ce n’est pas très grave mais il va falloir le réparer et c’est du temps à passer.
Dès le bateau sorti je me jette dessus. Je gratte la coque des deux côtés et je commence à le passer au Karcher. Je suis arrêté à 20h par l’alarme de mes médicaments antirejet. C’est l’excuse pour arrêter de travailler, d’ailleurs il fait nuit depuis longtemps et je n’y vois plus rien. Je suis mort de fatigue, j’ai mal aux épaules et je ressemble à un Stroumf car l’antifouling est bleu. Jacky connaît cela très bien.
Une bonne douche, un dîner léger et je suis à nouveau avec vous mais pas très longtemps car je veux commencer entre 5 et 6h demain matin.
En faisant le tour du bateau j’ai repéré que les boulons qui tiennent le safran sont un peu desserrés. Il va falloir que je vérifie cela.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
"Helo Captain,
Je vois que tu vas jouer les shtroumps à ton tour. C'est quand même impressionnant de voir ce qui se passe sur une coque en à peu près 1 an... Je vois également que tu meubles bien ton temps entre l'electricité, les filtres et maintenant le grattage et le peinturage. Prends tu le temps de te taper une petite bière de temps en temps?? En parlant de bière un petit proverbe de troquet breton " Ceux qui boivent pour oublier sont priés de payer d'avance..merci." Bon courage captain. Jacky"
Envoyé par Jacky Peudevin le 26-01-2012 à 20:24
"Salut l ami, bravo pour la sortie d eau sportive. Pour le gazole, comme tu t en souviens peut etre il n m est arrive exactement la meme chose. Finalement, la mort dans l ame ou plutot dans le portefeuille, j ai balance tout le gazole pollue, Cela coute moins cher en fin de compte qu un arret moteur en position critique, avec le bateau potentiellement sur les cailloux.. Amities et bon courage , JL "
Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 26-01-2012 à 21:56
|
© 2009-2024 Jean Louis Clémendot |