Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 05 Mar 2012 19:00:00 - 5° 43’W 15° 55’S N° 458 - Un bon en arrière dans l’histoire
19H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Quelle chance de pouvoir passer visiter cette île ! C’est réellement un grand bon en arrière dans l’histoire.
Lorsque je longe la côte hier au soir, je suis frappé par toutes ces falaises qui tombent à pic dans la mer. Saint Hélène est une île volcanique qui jaillit du fond de la mer en élevant des murailles infranchissables sur tout son pourtour. La roche est marron foncée avec beaucoup de rouge. Vu de la mer il n’y a aucune végétation.
J’ai beaucoup de chance, j’arrive quelques minutes avant la nuit dans James Bay où sont déjà mouillés une quinzaines de voiliers dont 5 ou 6 français. Je jette mon ancre assez près du rivage, par 17 mètres de fond, devant Jamestown. J’envoie environ 45 mètres de chaîne et tout à coup tout s’arrête, le guindeau est en panne. Cela me chagrine, j’aurai voulu envoyer au moins soixante dix mètres car les fonds tombent très vite à 30 mètres puis bien plus.
La VHF crépite, on m’appelle, c’est Olivier, sur un bateau français qui me souhaite bienvenue. Tout le monde m’attend ici, le Consul veut profiter de mon arrivée pour organiser avec tous les français une visite des sites Napoléoniens. Ils m’attendaient plus tôt et du coup cela ne va pas être possible ce lundi.
Le temps de ferler la grand voile, de réparer le guindeau (c’est encore un problème d’oxydation) et il est déjà 22h mais cela me permet de renvoyer 25 mètres de chaîne et de dormir tranquille. Je n’ai plus qu’à préparer le dîner et le prendre en regardant cet énorme escalier éclairé de 700 marche (j’exagère encore, il y en a 699) qui mène à la ville haute. Lorsque je me jette dans la couchette je m’endors immédiatement.
Ce matin c’est la tournée des formalités. Je hèle le taxi d’eau. Pour débarquer c’est rock’n roll. Un portique surplombe le bord du quai et des cordes à nœuds pendent. Le quai est recouvert régulièrement par les vagues, il faut choisir son moment, attraper la corde à nœud, sauter sur le quai et s’éloigner bien vite avant la prochaine vague.
Je suis tout de suite frappé par les fortifications. Cet endroit est le seul où l’on peut accoster, bien que ce soit difficile. Il y a d’énormes fortifications avec fossé et murs de plusieurs mètres d’épaisseurs dans lesquels s’ouvrent des fentes qui laissent passer la gueule des canons. Il y a également des casemates sur les deux montagnes qui encadrent le port. Cette île est absolument imprenable.
Avant de pouvoir effectuer les formalités, il faut passer à la banque car c’est payant. Elle se trouve en haut de la rue principale (qui ne fait que deux cents mètres de long. Quelle ambiance ! J’ai l’impression d’être retourné dans le temps. Cette « ville » ne fait qu’environ deux cents mètres de large, elle est encadrée par deux montagnes dont la pente est très raide et monte en pente douce en s’enfonçant à l’intérieur des terres. Ce ne sont que des maisons d’époque avec des plaques commémoratives, c’est un vrai musé à ciel ouvert.
Les habitants, et les anglais puisque cette île est anglaise, peuvent remercier Napoléon Bonaparte, c’est lui qui fait venir ici les quelques touristes et la population exploite ce filon.
Les touristes sont essentiellement issus des voiliers qui passent et c’est une source de devises importante. Il faut payer pour avoir le tampon de l’immigration (16€), payer pour avoir jeté l’ancre devant le port (30€). Pour obtenir des Livres Saint Hélène, une « charge » de 5% est prélevée. C’est énorme.
Je suis rapidement frappé par la gentillesse des gens, dans la rue, dans les administrations, dans les magasins, partout les gens sont gentils, tout le monde me dit bonjour, même les ouvriers en plein travail sur la route. Si je m’arrête pour regarder mon plan, immédiatement quelqu’un vient vers moi et me demande ce que je cherche. On ne m’explique pas le chemin, on me dit « follow me » et on me conduit où je veux aller. C’est incroyable et c’est tellement bon.
L’atelier de voilerie est en haut de la « ville » (en fait c’est une ville qui a la taille d’un petit village). Cela me paraît sérieux, la couturière me promet mon génois pour jeudi soir, je ne peux exiger mieux. Je dois donc l’apporter. Pour cela il faut arriver à le faire rentrer dans son sac puis porter celui-ci à quai avant de trouver un taxi pour le déposer à la voilerie. Du coup je vais démonter la capote car il y a deux coutures à refaire.
J’ai rendez vous avec le Consul demain matin. Cela va être intéressant.
Ha ! Encore un problème, c’est maintenant le couvercle du premier filtre du désalinisateur. Le bouton de purge s’est envolé et il va falloir que je bricole quelque chose car sinon je ne pourrais plus faire d’eau.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
"cher jean-louis,
c'est avec l'Ambassadeur que tu trinqueras en prem. pour ton Anniversaire, Quel honneur !!!!!!!"
Envoyé par jeanine Barbier le 06-03-2012 à 17:32
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