Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 12 Mar 2012 19:00:00 - 7° 26’W 9° 19’S N° 465 - Marseille
20H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Le cadeau d’anniversaire que m’ont fait l’équipage de Geronimo, Thierry et Florence, la trilogie de Jean Claude Izzo est pour moi un cadeau magnifique car l’auteur est né, a vécu et est mort à Marseille. Les actions, des enquêtes de Fabio Montale, se passent à Marseille une ville qui occupe une place particulière dans mon cœur.
Je ne peux pas dire pourquoi, mais j’aime Marseille, c’est pour moi la plus belle ville du monde. Je retrouve dans ces livres le vieux port avec ses restaurants et son ferry boat, le quartier du Panier, la Bonne Mère, le Prado, l’Estaque et surtout les Goudes et le bout du bout du monde, la calanque de Callelongue avec ses petits bungalows accrochés à la roche et son restaurant si accueillant.
Il y a également cette superbe rade, le Frioul où j’aime tant jeter mon ancre dans les petites criques et me promener, la calanque de Sujiton et puis celles d’En Vau et de Port Pin. Comme tous ces endroits me manquent, que j’ai hâte de retrouver la Méditerranée.
Lorsque je me promène place aux Huiles, je ne peux m’empêcher de penser à tout ce que ces vieilles pierres ont vue, à tous ces marins qui sont passés ici du temps où les voiliers n’avaient ni moteurs ni GPS. Qu’il devait être beau ce vieux port rempli de galions, quelle fête cela devait être lorsqu’un navire marchand arrivait du bout du monde chargé d’épices, de tissus, d’or, de café, de cacao, de tous ces trésors qui ont fait la fortune des armateurs.
Hier au soir l’alizé s’est essoufflé, ne permettant plus au génois de rester gonflé. Je l’ai enroulé et j’ai poursuivi sous grand voile seule, en plein sur la route. Cela m’a permis de tenir une moyenne de 4N mais au prix d’un roulis très important qui m’a fait passer une nuit difficile.
En milieu de nuit j’ai traversé plusieurs grains qui à chaque fois ont déclenchés l’alarme. Puis à 5h30, encore une alarme, cette fois c’est un cargo, mon premier depuis Cape Town. Il est passé sur mon arrière, avec une route perpendiculaire à la mienne. Il venait d’Amérique du Sud pour aller en Afrique.
Ce matin un grain important m’a obligé à prendre un ris dans la grand voile avant de faire tomber totalement le vent. En début d’après midi, il souffle à nouveau gentiment mais sans mon spi, le speedomètre ne monte pas plus haut que 4,5N.
Globalement les jours se suivent et se ressemblent, la mer est belle, il fait chaud, le matin et le soir il y a des nuages mais dans la journée le ciel est bleu et le soleil tape. A bord c’est farniente et décontraction. Je n’ai qu’une chose à faire, laisser passer le temps.
Je découvre à l’instant que mon congélateur (que j’utilise en mode frigo) ne fait plus de froid. C’est la circulation de l’eau de mer qui sert à refroidir l’échangeur qui ne se fait plus. Je transvase tout son contenu dans le frigo (que j’avais arrêté parce qu’il chauffait). Je branche l’onduleur et mets un ventilateur sur le compresseur du frigo. Voilà du travail pour demain. C’est fabuleux un bateau, on ne s’ennuie jamais !
Je suis ce soir à 1190 Miles de Conakry en Guinée, mon prochain Way Point, et j’ai parcouru 127 Miles sur les dernières 24 heures.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
"Cher Jean-Louis, La trilogie d'Izzo est un bonheur pour qui connaît Marseille (et même pour qui ne la connaît pas). C'est une promenade permanente dans un contexte d'enquête policière, bien écrite. Du bon polar. En attendant de venir boire un verre au Bar de la Marine... Je t'embrasse !"
Envoyé par Sophie GABET le 14-03-2012 à 15:45
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