Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 29 Mar 2012 19:00:00 - 20° 40’W 13° 43’N N° 482 - Les poissons volants
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
J’ai passé des heures sur la delphinière, à l’avant du bateau à regarder les poissons volant partir en éventail, effrayés par ce monstre qui leur arrive dessus. Maintenant je sais comment cela fonctionne.
Il y en a de toutes tailles, des bébés de quelques centimètres jusqu’aux plus grands qui peuvent aller jusqu’à une trentaine de centimètres. En fait ils ne volent pas, ils se contentent de planer.
Ce vol est un moyen de défense contre une agression. Ils se mettent à frétiller vivement de la queue, ce qui les propulse hors de l’eau comme n’importe lequel des poissons. Ils sortent alors leurs fines ailes qui sont placées très en avant du corps. Et ils planent. Leur position est la tête plus haute que la queue, dans un angle d’environ 30 degrés par rapport à l’horizontale.
Et ils continuent de frétiller. A un moment, la force de gravité fait que la queue va à nouveau entrer en contact avec l’eau et ils vont être à nouveau propulsé, et ainsi de suite. Ils peuvent ainsi parcourir jusqu’à 200 mètres avant de regagner leur élément naturel.
Je me pose la question de savoir s’ils voient au loin pendant leur vol. Je fais ce rapprochement car, en Afrique du Sud, j’ai appris que le grand requin blanc serait le seul poisson suffisamment intelligent pour sortir la tête hors de l’eau afin de regarder au loin ce qu’il se passe.
Sinon, tout va bien à bord. A la tombée de la nuit le vent a un peu faiblit, la mer s’est aplatie et j’ai encore une fois dormi comme un bébé, gentiment bercé par les mouvements doux du bateau.
Puis, ce matin le vent a forcit à nouveau, la mer s’est formée et c’est encore une journée éprouvante qui s’achève, j’ai l’impression de l’avoir passé dans un shaker. Je suis fatigué et je pense que je vais encore bien dormir cette nuit.
Je ne vais pas pouvoir arriver demain avant la tombée de la nuit, aussi en début d’après midi j’ai commencé à ralentir en prenant un ris dans la grand voile. J’en ai pris un deuxième en milieu d’après midi que je viens de libérer car comme hier, le vent mollit un peu en soirée. Je préférerais arriver de jour, donc samedi en tout début de journée.
Comme il y a du vent, malgré l’absence de mon génois, je n’utilise pas le moteur, je l’économise ainsi que mon gasoil. J’ai quand même fait tourner le groupe électrogène pendant 3 heures.
Bien que je ne trouve pas cela très beau, je vais peut-être installer des panneaux solaires. J’y réfléchi. Mon frère en a installé, il est ravi comme tous ceux qui en ont. Mon problème est esthétique, je ne voudrais pas ruiner la ligne de mon bateau.
Plus que 179 Miles pour Praia, 126 Miles au compteur sur les dernières 24 heures.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
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