Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 31 Mar 2012 20:00:00 - 23° 30’W 14° 55’N
N° 484 - Porto da Praia



22H00 en France, 19H00 heure du bord

Bonjour Ă  tous,

Quel bonheur ce matin de retrouver mes amis du Jangada !

Hier soir, après avoir pris le troisième ris dans la grand voile, le
bateau filait toujours Ă  plus de 6N, me faisant arriver au milieu de
la nuit. Du coup, avant de me coucher j’ai affalé totalement la grand
voile laissant Harmattan sous trinquette et artimon. La vitesse est
ainsi tombée entre 3,5 et 4N, permettant une arrivée entre 7 et 8
heures du matin.

Comme tous les soirs, à la tombée de la nuit, le vent a faiblit et la
mer s’est aplatie. Finalement j’ai passée une super nuit et à 6h du
matin j’étais à seulement 10 Miles de Porto da Praia. Cela m’a laissé
le temps de me faire une toilette et de manger un bout rapidement et
c’est à 8 heures que je suis entré dans le port.

Immédiatement Olivier m’a appelé sur la VHF et m’a indiqué
l’emplacement où je pouvais jeter l’ancre. 22 jours de mer pour
environ 2400 Miles, ce n’est pas le parcourt le plus long en distance
mais c’est le plus long en temps. Pour traverser les 3000 Miles de
l’Atlantique j’avais mis 21 jours et pour les 3000 Miles du Pacifique,
seulement 17 jours. Mon frigo est absolument vide, il ne reste que
deux Ĺ“ufs !

Une fois l’ancre mouillée, nous passons un moment à la VHF, Olivier
m’explique un peu comment cela fonctionne ici, la procédure pour les
formalités … Un peu plus tard, la VHF crépite à nouveau, c’est Adeline
qui me propose de venir à bord de Jangada pour faire petit déjeuner.
J’accepte avec plaisir et après 22 jours de solitude en mer c’est un
immense bonheur de me retrouver parmi eux.

Le temps de ranger le bateau, ferler les voiles, sortir l’annexe, la
gonfler, démonter le carburateur et nettoyer le circuit d’essence du
moteur hors bord qui n’a pas servi depuis des mois et il est déjà midi
aussi je déjeune à bord.

Cet après-midi, je vais à terre faire les formalités. Il y a un
distributeur de billet, j’en profite pour sortir des Escudos. Au Cap
Vert, il faut payer un gardien pour que ni l’annexe ni le moteur hors
bord ne soient volés. Cela me coûte 20€ !!!!
A l’immigration on me demande 25€. Bien entendu je n’ai pas la
monnaie, l’agent non plus, je laisse 30€ et je dois faire mon deuil
des cinq euros. Après coup mon copain me dira que cela a été pareil
pour lui.

Je prends ensuite un taxi pour monter en ville, il y a au maximum un
kilomètre. Je fais quelques courses et je redescends, encore 20€. J’ai
vraiment l’impression de me faire plumer. Après m’être informé, un
aller en ville coûte normalement 2€. Quel accueil !

Lorsque je reviens Ă  mon bateau, une grosse vedette de la police
maritime tourne autour d’Harmattan. Ils sont six à bord et veulent
m’accoster, ils s’y prennent comme des manches et manquent de
m’arracher un bossoir. Ensuite pendant une heure, à quatre, ils
fouillent tout le bateau, tapant avec un manche Ă  balaie sur les
cloisons et sur les planchers, ils cherchent manifestement une
planque. Je dois avoir une gueule de contrebandier. N’ayant pas
trouvés leur bonheur, ils finissent par repartir en emmenant mon
passeport et l’acte de francisation du bateau que je dois aller
récupérer au poste lundi matin. Cela suffit pour aujourd’hui, je crois
que question accueil ils ne pouvaient pas faire mieux.

Après un apéro sympa sur Harmattan avec mes amis, je vais me préparer
vite fait un petit dîner avant de me jeter dans ma couchette pour une
grande nuit bien méritée.

A bientĂ´t.

Jean Louis

(PS : Photo de la livraison des crĂŞpes en haute mer)


"Bon sejour, et encore bravo pour ce trajet pas evident. amities JL"

Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 02-04-2012 à 09:35

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