Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 3 Apr 2012 20:00:00 - 24° 59’W 16° 53’N N° 487 - Mindelo
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Virile la dernière étape de cette aventure. Toute la nuit, l’alizé a soufflé dur et la houle de NE s’en ai donné à cœur joie. Je me demande toujours comment le bateau fait pour résister à un pareil traitement. C’est vraiment le jouet de la mer, il est secoué vivement dans tous les sens. Quand les vagues le frappent on dirait qu’il se heurte à des rochers et lorsque la mer l’envoie en l’air, au moment ou il retombe on a l’impression qu’il s’écrase sur une dalle en béton. Tant que l’on n’a pas vécu cela, on ne peut pas croire que la mer soit aussi dure que du béton.
A chaque fois j’ai l’impression que le bateau va se disloquer, s’éclater en mille morceaux. Tout tremble, tout vibre, si quelque chose n’est pas correctement saisie, cela vole à travers le bateau. Dans la couchette, on est extrêmement chahuté, par moment on a l’impression d’être en apesanteur puis on est projeté dans un sens ou dans un autre. Très difficile de se reposer dans ces conditions.
Au moment d’aller me coucher, j’entends un petit bip bip, cela vient du cockpit. Je sors et découvre que le pilote a mis les pouces sans déclencher l’alarme. C’est très ennuyeux. Il y a un message « Drive Stoped ». Je le remets en marche et dix minutes plus tard cela recommence. Je n’entends le bip bip que très faiblement du carré, aussi je décide de m’installer pour la nuit dans le cockpit. Le problème se reproduit deux fois puis plus rien. A trois heures du matin je décide d’aller dormir mais c’est impossible, je suis trop stressé par ce problème et le bateau saute beaucoup trop. La nuit est longue. Finalement je trouverai la cause en milieu de matinée, quelqu’un a serré la molette de blocage de la barre à roue.
Par contre avec ce vent viril, le bateau va vite. J’arrive sous le vent de Sao Vicente à 14 heures. Malheureusement ce n’est pas fini, il faut remonter le canal entre Sao Vicente et Santo Antao. C’est un véritable venturi, les vents y sont d’une rare violence. Je me présente avec juste ma trinquette et mon artimon. Immédiatement le bateau se couche et la manœuvre qui sert à étarquer la bordure de la trinquette se rompt. Je n’ai plus qu’à remonter au moteur, il me faut deux heures.
Quel bonheur de me retrouver à l’abri dans un port. La marina est grande mais il y a très peu de bateaux. Je vais immédiatement à la pompe faire le plein de gasoil. Le quai est mal foutu, il manque un coin de protection laissant une cornière à nu. En repartant je constate 5 trous dans ma coque fait par la cornière. Cela gâche un peu ma joie.
Quelle aventure, trois mois pour effectuer le trajet entre le Nord Est de l’Afrique du Sud et le Cap Vert. Cela aura été un grand moment de vie avec de très nombreuses difficultés. Tout s’est bien passé. J’appréhendais le contournement de l’Afrique du Sud ainsi que la remonté au près entre le pot au noir et le Cap Vert. J’ai été servi mais j’ai réussi et ce soir je suis content et fière d’être ici. J’ai l’impression d’être presque rendu à la maison.
Je vous laisse lĂ car je suis mort de fatigue.
A bientĂ´t
Jean Louis |
"salut, j ai suivi avec attention et parfois inquietude ton periple, bravo, c est un exploit, te voila arrive, tant mieux, et le rein a l air de bien fonctionner, je pense que se donner pleinement a faire quelquechose qui plait a des vertus therapeutiques, en tous cas tu reviens de loin a tous points de vue, et tu ne le dois qu a ta tenacite et a ton courage dans ladversite, ceci merite le respect, tu l as. Bon retour, amities JL"
Envoyé par Pierrefeu Jean Louis le 05-04-2012 à 11:27
"bravo et bon repos chez vous bisous de roselyned"
Envoyé par roselyne demeestere le 05-04-2012 à 11:47
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