Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 4 Apr 2012 20:00:00 - 24° 59’W 16° 53’N N° 488 - Le dĂ©sarmement du navire
22H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
J’ai quelques jours pour stocker Harmattan et gérer tout ce que je dois faire à l’escale. Ce matin j’étais à 8 heures devant le bureau de l’immigration mais au bout d’une heure, n’ayant toujours vu aucun fonctionnaire, je m’en suis retourné et j’en ai profité pour effectuer une première visite de la ville. C’est mieux que Praia, il n’y a pas de mal mais je dois reconnaître que je m’attendais à mieux. C’est peut-être une première impression, je vais insister et essayer de voir d’autres endroits.
La marina est très récente, elle peut contenir plusieurs centaines de bateau mais pour l’instant il n’y en a qu’une trentaine. Des centaines de mètres de pontons sont vides. C’est propre, le personnel est extrêmement sympathique et une chose m’étonne, aussi bien dans la marina que dans les administrations, tout le monde parle français. C’est extrêmement agréable. Tuga, le « Port Captain », un cap verdien, me disait qu’il parle sept langues.
C’est lui qui va réparer mes voiles. Il va totalement retirer ce qui a été fait à Saint Hélène et refaire cela proprement et surtout dans les règles de l’art. Je lui ai porté le spi et le génois ce matin, le devis est très correct et je vais les récupérer avant de prendre l’avion lundi matin.
Tout contre la marina il y a une piscine, restaurant, bar, boîte de nuit. Mes voisins de ponton m’ont dit que le weekend c’est difficile. A partir du vendredi soir, toutes les nuits jusqu’à quatre heures du matin, les décibels jaillissent comme cela n’est pas permis et il est impossible de dormir. Cela m’inquiète, j’ai déjà connu cela en Grèce et en Turquie, c’est extrêmement pénible.
Il y a un vent terrible. J’ai l’impression d’être déjà de retour à Port Saint Louis du Rhône lorsque le Mistral souffle à plein poumons. L’Harmattan n’est pas beaucoup aimé ici, tout est recouvert de cette espèce de poussière de terre ocre qu’il transporte depuis l’Afrique, y compris les bateaux. Je vais avoir intérêt à fermer toutes les bouches d’aération avant de quitter le bateau si je ne veux pas retrouver l’intérieur dans le même état. Avant de repartir, je devrais rincer abondamment les chariots, poulies et autres mécanismes qui seront remplis de cette matière hautement abrasive.
J’ai passé l’après midi sur mes voiles, je les ai ferlées correctement et recouvertes de leurs housses. J’ai ouvert en grand le panneau de pont de la cabine avant pour qu’elle sèche, je pense que ce soir je vais pouvoir y dormir.
Je vais devoir plonger sous le bateau car la pendille s’est prise dans l’hélice. Il faut également que je contrôle les boulons de mon gouvernail. Je ne sais pas quand je vais le faire car ce n’est pas une partie de plaisir même si l’eau n’est pas sale comme dans certains ports. Et puis la mer n’est qu’à 24 degrés.
A bientĂ´t
Jean Louis |
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