Journal de bord de l'Harmattan |
Fri, 29 Jun 2012 19:00:00 - 28° 37’W 38° 32’N N° 520 - Les rencontres
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Lorsque l’on voyage en solitaire, dès que l’on arrive dans un port ou dans un mouillage, extrêmement rapidement on n’est plus seul, les rencontres sont immédiates, des amis, un copain, la communauté francophone ou non se crée.
Ici j’ai rencontré Jérôme, c’est un ancien militaire de la marine nationale, il a passé sa vie en mer et la retraite venue (à 46 ans), il a continué à parcourir les océans sur son ketch en acier. Son rêve était de passer le cap Horn, après un premier essai infructueux, il est reparti et cette fois il a réussi. Il a ensuite remonté les canaux de Patagonie. Il en garde un excellent souvenir, surtout des glaciers qui vêlent dans la mer mais il ne recommencerait pas. Trop dur, pas assez de voile, tout se fait au moteur et pour un solitaire c’est vraiment très difficile et très physique.
J’ai suivi son excellente idée de mettre la bôme sur le pont sans dégréer la grand voile. C’est beaucoup de temps de gagné, pas de voile à retirer et à plier, pas de lattes à démonter, pas de drosse à défaire … Je me suis levé de bonne heure, j’ai hissé la voile et je l’ai redescendue en la ferlant très soigneusement.
Ensuite il est venu m’aider, et à midi, grâce à la drisse de grand voile à l’avant et la drisse de voile d’étai montée sur l’artimon pour l’arrière, et grâce à l’aide des winchs également, nous avons descendu et posé le tout sur le passe avant tribord.
Fort de cette victoire, j’ai fait un saut au super marché et nous avons déjeuné à bord. C’était purée escalopes de veau. A 17h 45 nous étions toujours à table en train de refaire le monde et partager nos impressions sur nos tours du monde respectifs.
La proportion de voiliers français est impressionnante. Au mouillage il y a actuellement 5 voiliers français pour un hollandais et un anglais. Dans l’après midi j’ai vu un canadien et un polonais.
Sans sa bôme Harmattan fait un peu nu, demain nous nous occuperons du génois mais déjà un gros morceau a été fait.
Depuis deux jours, le vent du nord souffle et cette nuit j’ai dû ressortir la couette épaisse, j’avais vraiment froid. Ce matin, je suis sorti en short mais très rapidement j’ai fouillé dans mes affaires pour mettre un pantalon. Je ne me rappel plus la dernière fois où j’ai porté un pantalon. Ici c’est comme en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour. Mais la vie est agréable, on trouve à peu près de quoi vivre normalement et je pense arriver à gérer ce problème de mât sans trop de mal, ce qui est réconfortant c’est que je pense repartir en ayant totalement solutionné cette difficulté.
Tous les jours je fais tourner le groupe électrogène pendant deux heures et ce soir, comme l’eau de l’avant port est très claire, j’ai mis en marche le déssalinisateur. Cela devenait nécessaire car ma réserve d’eau de 250 litres commençait à être bien entamée depuis mon départ de Mindelo il y aura trois semaines lundi.
Je reçois un mail à l’instant d’un copain skipper qui me dit avoir déjà rencontré le même problème de mât sur un Wauquier avec un peu d’âge, il a réparé exactement comme je veux faire et cela à parfaitement fonctionné. Encourageant !
A bientĂ´t.
Jean-Louis |
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