Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 02 Jul 2012 19:00:00 - 28° 37’W 38° 32’N N° 523 - DĂ©mâtage
21H00 en France, 19H00 heure du bord
Bonjour Ă tous,
Harmattan fait tout piteux sans son grand mât. Rude journée mais au moins c’est fait.
Ce matin je me retrouve donc à la capitainerie à 8 heures comme convenu. Les spécialistes n’avaient pas pensés qu’il fallait faire avec la marée, aussi nous consultons les tables et il m’est demandé d’attendre 10h30 pour rejoindre le quai des pêcheurs.
Je baisse la capote et mets en place pare-battages et aussières puis à 10h15, mise en marche du moteur principal. Je vais chercher Jérôme et nous relevons l’ancre pour aller à quai. Personne ! Je monte dans l’annexe et file à la capitainerie : « Che m’echcuse, che ne fous ai pas dit, il faut que fous alliez au bureau du port et fous demandez Balthazar »
Je retourne au bateau puis nous allons au bureau du port. Le dénommé Balthazar fait celui qui ne parle ni français ni anglais. Il veut que nous parlions portugais. J’en suis bien incapable. Jérôme sort quelques mots d’espagnol et Balthazar fini par parler très bien le français pour nous dire que, puisque nous venons au Portugal nous devrions parler portugais. Mais comment parler les langues de tous les pays du monde ?
Ceci dit, malgré le rendez vous de huit heures, il faut encore attendre, ce ne sera pas possible avant 13 heures. Nous filons donc faire trois courses au « Continente » et déjeunons sur Harmattan afin d’être sur place si quelqu’un se présente.
A peu près à l’heure dite, un gars arrive, il demande si tout est prêt puis il part chercher une énorme grue sur camion. Il installe le camion, déploie ses patins, monte son crochet et nous dit « C’est bon, vous pouvez y aller ». Je comprends alors qu’il n’y a pas de manutentionnaires et que nous allons devoir tout faire. Je sors mon système pour grimper en haut du mât et, muni d’une grosse aussière, je me hisse pour aller la fixer en dessous du deuxième étage de barres de flèches. C’est physique et je redescends fatigué.
Ensuite nous n’avons plus qu’à finir de dévisser tous les ridoirs, enlever l’axe de l’enrouleur et le mât est suspendu dans les airs. Il faut le guider pour l’amener sur le quai. C’est toute une galère pour arriver à l’allonger au sol sans rien casser. Afin de les protéger nous démontons girouettes et antennes. Ensuite, à l’aide de deux chariots élévateurs, on le transporte dans une enceinte fermée et gardée puis on le pose en hauteur sur une remorque de camion. Je suis rassuré, il peut rester ainsi quelques jours sans que je m’inquiète.
Retour au bateau, je découvre la semelle de mat, effectivement la plaque en dessous est bien bombée. Je dévisse les deux boulons qui la tiennent et retire cette semelle. Incroyable ! Je m’attendais bien à cela mais quand même, c’est étonnant. L’épontille a traversé le rouf et elle était bien en train de rentrer dans le mât. C’est le pont qui supportait les efforts du gréement, je me demande comment j’ai pu faire 40 000 Miles avec ce système.
Aujourd’hui les épontilles sont toutes terminées avec une plaque horizontale sur laquelle sont soudés aux quatre coins un triangle de renfort. Si j’avais pu imaginer que cela n’existait pas sur ce bateau j’aurais conçu cette emplanture différemment.
Le mécanicien du coin va me faire une plaque en inox de 16mm d’épaisseur qui permettra de transmettre correctement les efforts du mât à l’épontille. Je l’aurais vendredi soir. Une fois rentré en France, je ferais subir un traitement similaire au mât d’artimon.
Ce soir je suis heureux car le mât est au sol et la réparation apparaît facile, ce n’est pas structurel, cela ne remet pas en cause la solidité même du bateau et une fois réparé, il n’y aura aucune séquelle. Demain je vais devoir étayer pour remettre mon pont à niveau.
A bientĂ´t.
Jean Louis |
"Je regarde votre blog de temps en temps pour suivre les évolutions de votre aventure. Quelle inspiration ! Même avec les petites ou grosse galères du bateau cela doit être une vie de rêve ! J'espère que la santé va aussi bien que le bateau et que les réparations tiennent ..."
Envoyé par Yannick LE NOAN le 04-07-2012 à 15:52
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