Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 15 Jun 2013 16:00:00 - 39°46N 19°57E A Corfou
N° 620 - Corfou

18H00 en France, 19h heure du bord.


Bonjour Ă  tous,

Après une nuit très calme, nous avons vu apparaître au petit matin le
relief élevé (852m) de l’île de Corfou. Très vite nos téléphones
portables ont retrouvé du signal mais il y a encore une longue route
pour arriver à la marina. En effet, il faut contourner l’île par le
sud (une vingtaine de miles) puis remonter jusqu’à Gouvia (environ 30
Miles).

Corfou est un endroit dont la magie attire sans cesse plus de
touristes. L’île ressemble à une faucille orientée Nord Sud au large
de l’Albanie et de la Grèce. Le détroit entre l’extrémité nord de
Corfou et l’Albanie ne fait qu’un mile de large et l’on voit très bien
les avants postes militaires. Il faut se rappeler en passant par ici
qu’un certain nombre d’actes de piraterie ont eu lieu au large de la
côte albanaise et qu’il est préférable de longer la côte de l’île.

J’adore Corfou. Tout au long de son histoire la ville a été colonisée
par des envahisseurs, en particulier les Romains, les Français, les
Anglais … L’architecture de la ville a ainsi bénéficié de ces
différentes influences et par exemple on retrouve ici une réplique de
la rue de Rivoli avec de magnifiques arcades.

Nous avons doublé le cap Asprokavos, la pointe Sud de l’île vers midi
et immédiatement tout a changé. Nous sommes passés de la période
hivernale au plein été, Maintenant nous avons réellement le sentiment
d’être en vacances. Nous sommes dans une véritable petite mer
intérieure, la houle n’existe plus, il fait une chaleur accablante et
la température de l’eau est de 29 degrés !!!

De nombreux voiliers et des bateaux à moteur sillonnent le plan d’eau
dans tous les sens, des ferries relient le continent à l’île en
permanence. Nous avons décidé de ne pas entrer dans la marina ce soir
et de prendre un mouillage dans l’une des belles petites criques du
chenal nord.

En attendant j’ai décidé de terminer le voyage par un déjeuner
gastronomique. Nous avions emporté trois magrets de canard et à chaque
fois j’ai pris soin de conserver la graisse générée par la cuisson. Ce
midi c’étaient ribs de porc à la provençale grillés sur le barbecue
situé sur la plage arrière d’Harmattan et frites maison (heu ! bateau
plus exactement) pommes de terre variété Caesar, réalisées à la
graisse de canard dans mon wok après avoir été lavées et séchées dans
un linge. Absolument sublime. C’était tellement bon que, pendant que
je faisais une sieste bien mérité, Jacky a décidé d’écrire un poème
que je vous recopie Ă  la fin de cette news.

Ce soir nous sommes donc ancrĂ©s dans Órmos Áy Stefanou, une belle
petite crique juste en face de l’Albanie. Au fond de celle-ci, un
petit débarcadère et un quai où sont amarrés les divers petits bateaux
multicolores des locaux ainsi qu’une plage de sable et des tavernes ou
des boutiques qui accueillent le plaisancier de passage. Tout autour,
sur les pentes de la crique de belles maisons sont planquées dans la
verdure, au milieu d’arbres de différentes essences.

Encore une belle balade qui se termine. Par contre cela n’a pas été un
grand moment de voile, comme souvent d’ailleurs en Méditerranée. Le
vent change en permanence de force et de direction et les semaines
entières sans toucher au réglage des voiles de mes traversées
transocéaniques vont me manquer. L’idée d’aller rendre une petite
visite au Brésil et plus si affinité commence à me titiller.

Encore une fois je me félicite d’avoir entrepris une remise à neuf de
mon moteur et je remercie Ă  nouveau Richard pour son aide.

169 Miles depuis notre départ de Crotone, 893 Miles depuis Port Saint
Louis du RhĂ´ne.

A bientĂ´t.

Jean-Louis


Poème écrit par Jacky pendant qu’il digère ses frites à la graisse de canard :

Chez Harmattan

Chez Harmattan, c’est vrai on affronte tous les vents
Chez Harmattan, à la manœuvre ça pisse le sang,
MĂŞme le Captain, par tous les temps est Ă  la peine
Dans l’Atlantique ou l’Pacifique, de Gibraltar à Gênes,
Par tous les vents de 7 à 9, même dans l’ouragan,
Rien ne l’arrête, il veille, et il est toujours content,
Et quand l’équipage épuisé et meurtri par les manœuvres
Du captain et sa bienveillance il en veut la preuve,
Alors tel le bosco va au boulot, captain se met aux fourneaux,
Tout l’équipage en silence hume les effluves de la cuisine,
En se disant quelle sera donc cette nouvelle recette divine,
Des ratatouilles aux nouilles ou des frites au jus de canard,
Des ribs, des magrets ? le tout arrosé d’un bon pinard,
Alors c’est la fête, ça ripaille, ça rigole et ça boit,
Et puis viendra la ration de Rhum et pas qu’un doigt,
Chez Harmattan, c’est vrai, on affronte tous les vents,
Mais ces grands moments on les savoure et on prend le temps…

Jacky


"je vois que tout va bien les amis et vous avez bien raison d'en profiter sauf que ce soir vous allez manquer le concert de johnny
qui "va allumer le feux "alors mettez un morceau de lui a fond sur le bateau et chantez...."


Envoyé par TARDIEU le 15-06-2013 à 20:50

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