Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 10 Jul 2013 15:00:00 - Sur Harmattan 38°22’N 22°02’E N° 631 - Dans le golfe de Corinthe
18H00 heure du bord, 17h en France.
Kalimera,
Finalement j’ai beaucoup aimé Missalonghi et la prochaine fois je m’y arrêterais à nouveau avec plaisir. Les habitants y sont extrêmement sympathiques et accueillants. Certains commerçants de notre belle île méditerranéenne feraient bien d’y prendre de la graine.
Pour vous faire une idée, je vais vous raconter le dîner d’hier soir. Nous nous rendons en ville (à pied, un kilomètre et demi) pour faire un petit restaurant. Il y a plusieurs cafés branchés pour les jeunes de la ville mais pas beaucoup de restaurants. Nous finissons par en dénicher un et, miracle, le patron fait l’effort de parler quelques mots de français et il nous détaille sa carte dans cette langue.
Deux petites bières pressions, des bouteilles d’eau très fraîches, une salade Grecque pour deux mais dans laquelle il a pris soin de placer deux tranches de Féta, deux gigots d’agneau accompagnés d’un pichet de vin rouge local. C’est excellent et je demande l’adition. Il nous dit alors qu’il y a une petite surprise et le serveur nous apporte deux desserts constitués chacun d’une grosse boule de glace vanille sur un moelleux au chocolat, c’est divin, quelle douce attention ! Je demande à nouveau l’adition, cela fait 33€ mais il nous dit « Trente euros ». Puis il nous demande si nous ne voulons pas un café offert par la maison. Nous nous quittons avec pleins de « merci » et pleins de sourires. Sur la route du retour je me dis encore une fois qu’il y a énormément d’endroits où les gens sont généreux et savent réellement être d’excellent commerçants. Je n’ai définitivement plus envie de m’arrêter là où je suis mal accueilli.
Hier soir j’ai joué mon psi et j’ai rabiboché le fond de l’annexe avec les boudins. J’espère que cela tiendra dans le temps et qu’ils resteront ensemble pour la vie. Ce matin départ à 9h45 sous un soleil de plomb sans le moindre souffle d’air. Mais en avançant un peu dans le golfe de Patras, le vent se lève de face à 12, 13 nœuds, et cela va beaucoup mieux.
Je voie le pont suspendu de Ríon – Andírrion, construit dans les annĂ©es 2000 depuis le milieu de la matinĂ©e, il fait 2300 mètres de long avec 5 travĂ©es et le tirant d’air pour les bateaux est de 45 mètres. Il relie la Grèce continentale au PĂ©loponnèse. La première fois oĂą je suis passĂ© sous ce pont, en 2007 (avant il n’était pas construit), j’étais un peu inquiet, d’autant que j’étais sous voile mais tout s’est bien passĂ©. La progression est difficile avec un courant de face qui atteint parfois 1,5N. En approchant du pont, le vent diminue et tombe autour de 7N.
A 14h16 je passe sous le viaduc, quelle superbe réalisation technique ! Le moment est impressionnant avec ce vent de face qui a forcit à nouveau et l’orage qui gronde dans les montagnes avoisinantes. En franchissant le viaduc, nous quittons le golfe de Patras pour entrer dans le golfe de Corinthe.
C’est ensuite la ville de Návpaktos qui dĂ©file, certainement le plus joli port de mĂ©diterranĂ©e. Je m’étais arrĂŞtĂ© ici en 2007, j’adore ce minuscule port mĂ©diĂ©val avec ses murs crĂ©nelĂ©s et ses tours de guet. Návpaktos, cela ne vous dit probablement rien mais si je vous dis qu’au Moyen Age cet endroit Ă©tait connu sous le nom de LĂ©pante cela vous rappelle peut-ĂŞtre quelque chose, la bataille de LĂ©pante. Ce fut la dernière grande bataille navale de galères Ă rames maniĂ©es par des esclaves. Les Turcs attaquèrent la flotte chrĂ©tienne composĂ©e de galères de Venise, de Gènes, d’Espagne, de Sicile, de Naples et des Etats Pontificaux près de l’île Oxiá. Ceux-ci dĂ©firent les Turcs, ils coulèrent ou saisirent leurs galères libĂ©rant 15 000 esclaves galĂ©riens.
Nous devrions atteindre Nisos Trisónia, notre prochaine escale vers 17h30.
A bientôt, Kalispéra.
Jean-Louis |
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