Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 11 Jul 2013 09:00:00 - 38°19’N 22°16’E N° 632 - Nisis Trizonia
12H00 heure du bord, 11h en France.
Kalimera,
Quelle surprise hier soir en arrivant sur l’île principale Trizonia ! Celle-ci est séparée du continent par un bras de mer d’environ 600 mètres de large et j’avais tracé ma route pour passer au milieu de ce chenal. J’avais coupé l’alarme radar car j’étais maintenant trop près de la côte.
Depuis un moment j’écarquillais les yeux et mon cerveau n’arrivait pas à comprendre car ce que je voyais ne correspondait nullement à ma cartographie. En fait, au lieu d’emmancher un large bras de mer, le bateau fonçait droit sur des récifs ! J’ai fini par couper mon pilote et mettre un bon coup de barre sur bâbord, il était grand temps.
Après avoir vérifié que la position donnée par mon GPS de navigation était la même que celle donnée par ma transmission satellite, j’ai compris que le problème venait de la carte elle-même. Elle a été mal référencée et c’est extrêmement dangereux. C’est la deuxième fois que je rencontre ce genre de problème, cela m’est déjà arrivé lors de mon tour de Méditerranée en 2007, en arrivant au port d’Hammamet par le sud au petit matin, j’étais face à la plage, devant une barre d’immeubles et j’apercevais au loin une forêt de mâts. Ce port est décalé de pile 2 Miles nautiques.
Il devrait exister un système de remonté d’informations et de correction de ces erreurs car en pleine nuit cela aurait pu être très dangereux.
L’île de Trizonia est un endroit étonnant, bien que le port soit rempli d’une centaine de voiliers, les habitants, des paysans, continuent à vivre tranquillement leurs vies sans trop s’occuper des touristes. S’il n’y avait ce port encombré de voiliers, on pourrait se croire au milieu du Morvan.
Lorsque j’écris « encombré », c’est réellement le mot approprié, au milieu du port sortent de l’eau, avec un angle de 45 degrés environ, les deux mâts d’un grand ketch qui a coulé ici. Et puis de nombreux bateaux sont là , de très grands ketchs de plaisance, souvent des constructions amateurs pas très esthétiques, les propriétaires vivent dedans, certains à l’année. Tous les jours des voiliers en route pour le canal de Corinthe ou bien en venant, s’arrêtent ici pour la nuit. Il y a bien quelques petits restaurants sur la baie, de l’autre côté du port mais le « mini market » n’a pas volé son nom, c’est effectivement très « mini », il ne vend que quelques boîtes de conserve, des bouteilles d’eau, du coca cola, quelques oignons, des pommes de terre, des citons, quelques brugnons, des œufs et c’est à peu près tout.
J’aurais beaucoup aimé passer quelques jours ici, me promener dans l’île, il y a beaucoup de français, certains ont construit de belles villas sur le flanc des collines surplombant la mer. Le contacte avec les paysans est difficile car ils ne parlent pas anglais et vous orientent aussitôt vers un des jeunes qui tiennent les petits cafés ou les restaurants.
J’ai levé l’ancre à 10h pour rejoindre la petite ville de Galaxidhi en début d’après midi et de là me rendre sur le site de la Delphes antique. Il est grand temps de déjeuner, aussi je vous dis à bientôt, kalispéra.
Jean-Louis |
"grosbisous enfindu soleil"
Envoyé par demeestereroselyne le 12-07-2013 à 10:46
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