Journal de bord de l'Harmattan
Wed, 17 Jul 2013 16:00:00 - 37°44’N 23°25’E
N° 636 - Toujours Ă  Egine



19H00 heure du bord, 18h en France.


Kalimera,

C’est un peu un problème, j’ai déjà fait de nombreuses fois ce
constat, si l’on reste quelques jours quelque part on s’enracine très
vite et le risque est de ne plus repartir. Combien de plaisanciers
partis pour faire le tour du monde se sont arrêtés quelque part pour
ne plus jamais reprendre la mer. On fait des connaissances, on prend
des habitudes, on découvre les commerces qui nous sont indispensable
et très vite on est reconnu, on devient un membre de la communauté
locale et on se sent chez soi.

Pour écrire ce blog je suis installé à ma place habituelle au café
Alexandros devant une orange pressée, lorsque je suis arrivé le patron
m’a serré la main avec un grand sourire en me disant « Kaliméra my
friend », puis il m’a préparé ma place en poussant les chaises et en
arrangeant les coussins de mon fauteuil. Je suis bien et la vie est
belle.

Ce matin j’ai découvert le grand supermarché de la ville, j’y ai
repéré les produits que j’aime. C’est important car j’ai besoin de
points de repères. Pour les biscottes sans sel, il n’y a pas eu de
problèmes, l’étiquetage obligatoire de la composition m’a permis de
comparer les pourcentages de « salt ». Il faut vous imaginer qu’à part
cela, ici tout est écrit en Grec bien sûr mais dans un alphabet
incompréhensible pour nous.

Par contre un problème s’est posé quant il a fallu repérer les
cubitainers de vin rouge. Ce sont les mĂŞmes cartons pour le Rouge, le
Rosé et le Blanc. Il y a trois cases avec dans chacune un ou deux
mots, je devrais plus exactement écrire « sigles », tellement cela ne
ressemble à rien. Seule une des cases est cochée d’un coup de feutre,
indiquant la couleur du vin. J’ai fait mon Champollion et j’ai passé
trois quarts d’heure, à comparer sur les différentes bouteilles de vin
si je retrouvais les mêmes hiéroglyphes. Je crois que j’ai réussi mais
je m’accorde encore une ou deux séances avant d’être sûr et de me
lancer dans cette acquisition. Heureusement j’ai encore deux
cubiténaires de Baron de Lestac en stock.

Au niveau météo, il y a une petite dépression et le Meltem souffle. Ce
n’est que du force 5 mais pour les plaisanciers d’ici (essentiellement
de français et des italiens), c’est tempête et ils ont l’impression
d’être bloqués dans le port. Tous ceux que je vois, même s’ils
naviguent dans le secteur depuis vingt ans n’ont jamais visité les
Cyclades Ă  cause du Meltem.

Hier j’ai fait de la mécanique et du bricolage. En particulier j’ai
fait la vidange du moteur principal et du moteur hors bord. J’avais
fait celle du groupe électrogène il y a quelques jours, cela me permet
d’être tranquille. J’ai également consacré du temps à mon association
« Vivre sous Dialyse ». Je suis en train de définir le contenu du site
Internet. Je voudrais que les futurs dialysés puissent y découvrir les
différentes méthodes de dialyse afin qu’ils puissent faire un choix
éclairé sur ce qui leur conviendra le mieux, sur ce qui leur
correspondra le mieux afin de garder une bonne qualité de vie. Puis,
je vais réunir des témoignages de patients qui ont su garder une bonne
qualité de vie dans les différentes méthodes. Tout cela pour aider le
futur dialysé à se projeter dans cette nouvelle partie de vie.

Ce midi, ma côte de porc est cuite, ma purée également et je suis en
train de dresser ma table de cockpit pour faire l’apéro lorsque je
vois un homme assez âgé qui regarde mon bateau sous toutes ses
coutures. Je comprends tout de suite qu’il connaît les bateaux et
qu’il se demande quel modèle est-ce ? Quel constructeur ?

Il finit par me poser la question dans un bon français teinté d’un
fort accent italien. Je le rejoins sur le quai et nous commençons à
parler. Il connaît parfaitement mon histoire car il l’a lu dans «
Voiles et Voiliers » et sa femme est médecin (Immunologue). Du coup,
ils mesurent parfaitement le niveau de l’exploit et comme nous avons
plein de choses à nous dirent, ils m’invitent à me joindre à eux au
restaurant d’en face. Je prends cependant le temps de couper le gaz.
Nous nous quittons à 15h30 après un café pris sur Harmattan (et une
visite de celui-ci). Ils habitent Rome et veulent m’organiser une
conférence dans cette ville.

Enfin, un dernier point à méditer. Ce matin je discutais sur le port
avec un vieux pécheur Grec en train de travailler sur ses filets. Il
se plaignait que la vie pour les Grecs est devenue très dure à cause
de la crise. Et surtout il me disait que ce sont les allemands qui
veulent à nouveau les tuer. Pendant la dernière guerre, la répression
allemande a été très dure dans ces îles au point que de très nombreux
grecs des îles sont morts de faim. Mes amis Italiens ont abordés ce
sujet également et m’ont confirmé la monté de ce sentiment anti
allemands. Inquiétant !

Kalispéra


Jean-Louis


"je me délécte tourjours en vous lisant grace à vous je commence à connaitre la GRECEdans le nord il fait frés chaud trés pénible à la dialysebonne continuation et grosses bises roselyned"

Envoyé par demeestereroselyned le 18-07-2013 à 21:39

Sommaire
Commentaire
Précédent
Suivant