Journal de bord de l'Harmattan |
Su, 03 Aug 2013 15 00 00 - 36°53’N 25°55’E N° 648 - Amorgos
23H00 heure du bord, 22h en France.
Bonsoir Ă tous,
Oui, bonsoir car nous sommes samedi soir, 20h30 et je ne peux résister au plaisir de vous faire partager ce moment d’émotion vraiment intense. J’ai fait halte pour la nuit au milieu de nulle part, dans une grande baie totalement protégée, presque entièrement fermée entre la côte d’Amorgos et l’île Nikouria. Le décor est grandiose, pour vous donner une idée ce plan d’eau doit faire environ 1,5 kilomètre de diamètre, je suis seul dans cette baie, j’ai retrouvé par hasard mon Ipod et un concert de France Gall à l’Olympia met une ambiance nostalgie dans le bateau.
Tout est calme, après une journée difficile en grande partie sous grand voile seule à trois ris dans plus de 35N de vent, j’apprécie cet endroit tranquille. L’île Nikouria, inhabitée, est assez haute (365 mètres) et elle présente sur la baie une longue plage de sable fin en arc de cercle. En face, Amorgos dévoile toute sa splendeur et sa majesté dans la lumière rouge du soleil couchant.
C’est l’île la plus à l’Est des Cyclades, étroite mais longue (environ 30 kilomètres), orientée SW/NE, elle est montagneuse, issue du volcanisme et constituée d’une succession de cônes presque parfaits atteignant entre 600 et 800 mètres. La côte nord, celle qui me fait face, est aride, c’est du rocher et il n’y a pas la moindre parcelle de terre. Seuls quelques petits arbrisseaux piquettent ses flancs pentus.
Une longue cicatrice horizontale plus claire, parfois jaune, parfois brun rouge défigure et relie tous ces cônes. Dans la journée, on peu y voir parfois un flash, un éclair rapide, le reflet du soleil sur la vitre d’une voiture. La nuit ce sont les phares qui parcourent la montagne et qui indiquent que cette route est assez fréquentée malgré l’impression que cette île est très peu habitée.
La côte sud est une falaise abrupte de 300m de haut, qui semble tranchée comme un bloc de jambon. C’est dans cette île que Luc Besson a tourné « Le Grand Bleu » et l’épave du caboteur « Olympia » y est toujours présente.
La nuit dernière je me suis arrêté également dans un petit paradis quoi que totalement différent. L’endroit se nome Mirsini, le « port » de l’île Skhinousa qui fait partie des petites Cyclades, au sud de Naxos. En fait c’est une profonde calanque terminée par une petite crique. Encore un endroit totalement calme après un après midi difficile. Dans ce petit bijou de crique, seuls trois petits voiliers (dont Harmattan) mais deux yachts de 20M environ, un super yacht de 50m, un autre de 60m environ et un grand voilier d’une cinquantaine de mètres !
Malheureusement j’étais au bout du quai du ferry. A une heure du matin, le Blue Star Paros, un véritable monstre, se positionne à côté de moi sans jeter l’ancre ni passer d’amarres. Il se tient stationnaire grâce à ses hélices et ses propulseurs. Les autorités m’avaient prévenu, quels remous ! Et ce matin à 7 heures, rebelote. Mon ancre a été arrachée et vers 10h30 je suis obligé de partir en urgence car Harmattan se couche sur le quai avec le vent qui se lève. Heureusement j’ai eu le temps de monter à la « Chora » et de faire quelques courses.
A bientĂ´t.
Jean-Louis |
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