Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 01 Feb 2015 21:00:00 - 10° 20 S, 35° 47 W
N° 771 - La lune compagne du marin

22h00 en France, 19h00 heure du bord.


Bonjour Ă  tous,

C’est encore une magnifique journée d’été qui se termine, une journée
comme on aimerait en avoir au mois de juillet ou au mois d’aout en
méditerranée. Grand ciel bleu, mer belle, soleil éclatant et grosse
chaleur tempérée par une petite brise d’une quinzaine de Nœuds.

Hier au soir, après un baroud d’honneur à 22h30 les orages se sont
calmés et le temps est repassé au grand beau. Avec un vent revenu à
16N en plein travers Harmattan a filé comme un dératé toute la nuit
mais le capitaine n’a pas beaucoup dormi, faute aux cargos et
pétroliers qui se sont tous donnés rendez-vous pour se retrouver à cet
endroit qui est un point de convergence de différentes routes
maritimes.

L’AIS a pu s’en donner à cœur joie, me signalant le nom, la position,
le cap, la longueur et la destination de tous ces navires. C’est
effectivement un complément au radar car il indique avec précision
leur trajectoire, ce que ne fait pas le radar, permettant ainsi de
mieux apprécier les risques de collision. Par contre c’est du travail
en plus pour valider les cibles dangereuses.

Depuis quelques jours nous avons une compagne. Timide au début, elle
s’est montrée de plus en plus entreprenante et cette nuit la lune va
me permettre de voir presque comme en plein jour. Lorsque
j’entreprends une navigation de nuit je regarde toujours si j’aurais
le bonheur d’avoir la lune avec moi.

Quoi qu’il arrive c’est toujours un énorme plus d’y voir clair.
Lorsque la lune n’est pas là, lorsque le ciel est rempli de gros
nuages, on ne distingue même pas l’avant du bateau et le moindre
problème devient vite une horreur.

Lorsque l’on fait du côtier la lumière de la lune est pratique mais
elle est également agréable, elle permet de distinguer les choses, de
rentrer dans une crique, de se repérer … Mais lorsque l’on fait une
grande traversée, elle apporte du bonheur, elle permet de voir la
beauté de la mer « sous un autre jour », elle incite au rêve et à la
méditation.

Lorsqu’on est seul, passer une soirée dans le cockpit alors qu’on n’y
voit rien n’est pas très intéressant mais passer une soirée en
observant la mer la lune et les Ă©toiles et un moment inoubliable.

Le soleil vient de plonger dans la mer, sous ces latitudes il
disparaît à une vitesse étonnante. Ce moment, renouvelé tous les soirs
est toujours porteur d’une grande émotion.

164 Miles au compteur journalier.

A bientĂ´t

Jean-Louis
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