Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 02 Feb 2015 21:00:00 - 11° 44 S, 37° 04 W N° 772 - La fin d’une belle ballade
22h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour Ă tous,
Depuis quelques jours nous longeons la côte du Brésil, la ballade se termine et je pense jeter l’ancre demain soir ou dans la nuit de mardi à mercredi ou peut-être même mercredi matin dans la mythique Baia de Todos os Santos, la fameuse Baie de Tous les Saints, devant Salvador de Baia.
Tout va dépendre de la bonne volonté d’Harmattan qui actuellement ne veut plus avancer. Il sent bien que c’est la fin de la ballade et ralentit au maximum pour ne pas arriver. Rester amarré au ponton n’est pas son truc, il ne se trouve bien qu’au milieu des océans, à jouer avec la mer dans de long périples sous voiles.
Même avec le spi nous ne dépassons pas les trois Nœuds mais pas de stress à bord, l’équipage n’est pas pressé non plus. Comme c’est pleine lune, nous pouvons arriver de jour comme de nuit.
S’il faut faire le bilan de cette traversée, en premier lieu je dois reconnaître qu’Harmattan se comporte bien mieux sans les 400 Kg de poches de dialyse que j’ai dû charger pendant toute la période où j’étais dialysé.
Tout s’est bien passé, nous entrons maintenant dans la quatrième semaine de navigation. Comme le temps passe vite ! Les jours défilent les uns derrières les autres à toute vitesse, nous nous levons le matin et le soir arrive déjà . Paradoxalement, comme il nous semble lointain notre départ de Las Palmas, ce n’est pas possible, c’était l’an passé ?
C’est la première fois que j’effectue une grande traversée sans être en solitaire. C’est différent, totalement différent, un moment de partage. Je navigue avec Jacky depuis 25 ans je crois et nous avons l’habitude de passer du temps ensemble. Harmattan est bien conçu pour ce genre d’aventure à deux, les espaces sont bien séparés et cet agencement préserve l’intimité de chacun.
Je suis très satisfait des travaux que j’ai effectués sur le bateau, de mon super frigo en premier lieu. Plusieurs mois de travail mais quelle réussite. De mon moteur également que j’ai refait entièrement chez mon copain Richard et qui est prêt pour un second tour du monde. Et aussi de mon pilote automatique que j’ai entièrement vidangé et purgé à Las Palmas.
Je ne dois pas oublier mon alternateur d’arbre d’hélice qui palie à la défaillance de l’alternateur moteur ni mes super panneaux solaires qui sont un énorme plus. Une autre énorme évolution est la résolution des problèmes de réservoir de gasoil qui duraient depuis la construction du bateau il y a 45 ans. Plus d’odeurs de vieux bateau, c’est un bonheur.
Cette aventure va se terminer mais une autre va commencer immédiatement, la découverte d’un nouveau continent, et pour commencer d’un nouveau pays en attaquant par un endroit rêvé, Santiago de Baia.
Nous arrivons au bon moment car le carnaval a lieu du 13 au 17 février. Cela nous laisse une grande semaine pour effectuer les réparations et visiter la fameuse baie. Francine arrive le 12 avec les beaux parents de mon fils Didier et ils repartent le 27. Jacky repars le 15 et pour ma part je pense rentrer tout début mars. Cela va me laisser un peu de temps pour m’acclimater.
En milieu d’après-midi l’alizé lâche un peu du Nord pour de l’Est, Harmattan se réveille et aiguillonné par ce vent de travers se met à galoper nous permettant de finir la journée avec 134 Miles au compteur.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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