Journal de bord de l'Harmattan |
Fri, 10 Apr 2015 02:00:00 - MouillĂ© au pied de Morro do Sao Paulo N° 787 - SoirĂ©e MĂ©lancolie
2H00 TU, 4h00 en France.
Bonsoir Ă tous,
Je suis bien ce soir, j’aime la mélancolie, j’aime la solitude, j’aime la liberté, tout est lié et pour vivre ces moments là il faut les vouloir, il faut les organiser, cela demande un certain nombre de sacrifices.
J’ai mouillé dans trois mètres d’eau, au fond d’une petite baie tranquille au pied de la forteresse de Morro do Sao Paulo. Des écueils m’entourent et en fonds sonore la légère houle qui berce Harmattan en passant fait entendre son ressac en remuant le sable fin de la plage à quelques dizaines de mètres. Je suis seul, étonnamment il n’y a pas d’autre bateaux.
Je suis là depuis hier après midi après avoir passé une nuit à Gamboa et visité Bom Jardim. L’endroit est paradisiaque et je pèse mes mots mais je vous parlerais demain de Morro do Sao Paulo. Ce soir je veux savourer avec vous ce moment unique, ce moment de plénitude. Il est 22h, il fait nuit et j’ai du mal à distinguer les lettres sur mon clavier.
Depuis un bon moment je suis en manque de solitude, ma dernière navigation en solitaire remonte à Octobre 2013 lorsque j’ai ramené Harmattan de Turquie. C’était il y a bien trop longtemps. J’ai du retard à rattraper. Si je m’écoutais je partirais dès maintenant sur la Namibie. J’ai trop envie de traverser un océan, de me retrouver 3, 4 ou 5 semaines en solitaire à savourer ce bonheur d’être en autonomie totale.
Ce soir tout est calme, on pourrait dire que le beau temps est revenu. Il fait bon, je suis torse nu en short, la température nocturne se situe autour de 25 degrés. Derrière moi la colline est ponctuée des lumières du village et au sommet le phare indique sa position aux éventuels marins.
C’est l’automne et il a plu à verse toute la journée. Ce n’est pas grave, j’ai du travail. Didier a reçu les commissaires aux comptes et maintenant je peux attaquer la consolidation de toutes les sociétés du groupe. C’est un gros travail, plusieurs jours sur l’ordinateur mais j’adore cela. Puis vers 18 heures, la pluie s’est arrêtée et j’ai pu aller à terre. Passage à l’Internet café puis une petite Caïpirinha au bar branché.
C’est bon d’être ici, la Play liste de la clef USB qui contient tous mes morceaux préférés est en train de passer. Je ne me souvenais plus combien ces chansons, ces musiques peuvent être belles et émouvantes. Il y a Balavoine, Berger, Peter Kingsbury, Goldman, Lionel Ritchie, les Eagles, Suzanne Véga … Chacune de ces musiques et de ces paroles éveille en moi des sentiments forts, des souvenirs, des idées que j’aime, ou tout simplement cadrent parfaitement à mon style de vie.
Je ne me souvenais plus à quel point le fait de voyager en solitaire provoque les rencontres. Je les provoque parfois en demandant mon chemin ou bien un renseignement mais souvent les gens viennent naturellement vers moi. Est-ce mon look de « Papa Noël » comme j’entends tous les jours, je ne sais pas mais dès que je suis assis quelque part, dans un bus ou ailleurs des contacts se nouent, les gens viennent à moi.
C’est un psychologue brésilien, un architecte allemand marié à une brésilienne, une fleuriste brésilienne, une vieille française encore très belle qui vie à New York, des navigateurs Suisse … La barrière de la langue même si elle n’empêche pas le contact ne permet pas toujours d’approfondir mais à chaque fois la séparation est difficile, on a l’impression de perdre un ami et l’on n’a qu’une envie : se revoir.
Je vais passer plusieurs jours ici, je dois attendre que le vent arrête de souffler du Sud. Je pourrais repartir mercredi ou jeudi, pas avant. Je vais avoir le temps de savourer cette tranquillité, cette solitude que j’aime tant. Pourtant je suis loin de ceux que j’aime et ils me manquent. Comment expliquer cela ? Peut-être comme le prétend Maurice Laville, je suis un aventurier et pour moi l’aventure est une drogue qui passe par-dessus tout ?
Mais peut-être est-ce tout simplement un besoin d’équilibre, équilibre entre la vie trépidante d’une entreprise dynamique et la tranquillité de la solitude absolue, équilibre entre le vide total de l’océan et la foule d’une station comme Morro do Sao Paulo, d’un parc d’attraction ou du métro parisien ? Je ne sais pas, ce qui est sûr c’est que j’adore les gens, j’adore les rencontres et j’adore autant la solitude, les espaces vierges et la nature. Mais par-dessus tout j’aime l’équilibre, jamais je ne pourrais me passer ni de la solitude ni du contact avec les autres.
A bientĂ´t
ean-Louis |
"Mon cher JL, je suis exactement comme toi, je suis une folle aventuriere et en ce moment j ai du mal avec la vie sendentaire, je ne fais que planifier un nouveau grand voyage.Je suis d'accord avec toi en ce qui concerne la notion d'équilibre, j'irai meme plus loin en parlant d'harmonie, en effet on aime être seule avec nous meme, face et avec notre âme pour completer harmonieusement ces moments la on aime plus que tout être avec les gens, les rencontres sont toujours excitantes. J ai tout de meme une question pour toi mon cher JL, comment expliques tu tout cela alors que tes 9 premiers mois étaient avec ton frère jumeaux, tous les deux tellement proches ? Je remercie mon destin de t avoir rencontre Jean Louis, impossible de te d écrire les merveilleuses sensations de te lire, nous sommes très très similaires, il faut que l on se retrouve! peut être sur la route ! Enjoy every minute in Brazil, I love so much Brazil, one of my favourite country. Bises de Sydney, nous sommes en automne maintenant, toujours aussi magnifique, les frangipaniers sont encore en fleurs. Delphine"
Envoyé par Delphine le 12-04-2015 à 12:14
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