Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 14 Apr 2015 12:00:00 - MouillĂ© au pied de Morro do Sao Paulo N° 789 - Des saveurs retrouvĂ©es
12H00 TU, 14h00 en France. Mouillé au pied de Morro do Sao Paulo
Bonjour Ă tous,
Quel bonheur, j’ai retrouvé ici une saveur que je recherche depuis de nombreuses années !
Certains pensent que les bébés naissent avec des goûts bien précis et que ceux-ci n’évolueront pas durant toute leur vie. Je suis persuadé qu’il n’en est rien et que le goût s’éduque. C’est de la responsabilité des parents et surtout de la mère puisque dans notre société c’est souvent elle qui nourrit le bébé au début de sa vie d’éduquer le goût de l’enfant. Malheureusement, si elle-même n’a pas été éduquée, elle ne peut transmettre.
Pour ma part j’ai reçu cette éducation et je porte ceci au crédit de mes parents. Je ne les remercierais jamais assez de m’avoir transmis cette richesse. Pourtant ce n’a pas été facile, mon père me racontait qu’au début, je pouvais mâcher pendant de longues minutes le plus petit morceau de fromage.
A la maison il y avait une règle, on pouvait choisir un plat (et un seul), que l’on ne nous forcerait pas à manger. Pour moi c’étaient les endives cuites alors qu’aujourd’hui j’en mange, je ne me régale pas mais je suis capable d’en manger. Nous ne pouvions refuser aucun autre plat.
Résultat, j’ai appris à apprécier les différentes saveurs et aujourd’hui, que j’aille n’importe où, je me régale, c’est un plaisir intense, un véritable bonheur et je trouve que ceux qui passent à côté de ces sensations merveilleuses ratent énormément.
Ceci dit, depuis de nombreuses années je regrette cette société de consommation qui nous impose des standards pour les viandes, les légumes, les fruits qui ne me conviennent pas. Un exemple, les côtes ou bien le rôti de porc. Je me souviens lorsque j’étais gamin de viande de porc délicieuse, la fidélité de mémorisation des saveurs est assez impressionnante.
Mes grands parents paternels élevaient dans le Morvan un ou deux porcs. Ceux-ci étaient nourris des restes de repas, de patates, du petit lait qu’il restait lorsque ma grand-mère avait fabriqué la crème après la traite des quatre ou cinq vaches, et de différents produits de la petite fermette qu’ils exploitaient en étant retraités. Mais même à la charcuterie du coin, c’était une autre viande que celle que l’on trouve aujourd’hui.
Aujourd’hui la viande de porc est pleine d’eau et lorsqu’elle cuit celle-ci s’évapore la viande devient sèche, sans saveur et je ne me régale plus. Au brésil il n’y a pas grand-chose en termes de viande. En arrivant à Gamboa, dans la petite épicerie du port, surprise, je découvre un gros tas de côtelettes de porc. J’en prends trois et j’en cuisine une aussitôt. Je n’y fais pas très attention et cuisine comme nous le faisons maintenant.
C’est en la dégustant que je découvre que c’est de la viande exceptionnelle comme nous n’en trouvons plus en France. La viande n’est pas sèche, l’animal a eu le temps de grandir et de faire du gras, la preuve est cette couche de graisse délicieuse de près de deux centimètres sur le pourtour extérieur. Du coup les fois suivantes je retrouve naturellement la façon de cuire ces merveilles.
Après avoir saisi à feu vif les deux côté, je sale, je réduis et pose un couvercle pas tout à fait fermé sur la poêle. Pendant que ma côte mijote doucement, je prépare une purée de vraies patates. Au bout d’une demi-heure, la viande a cette couleur que je ne connaissais plus, dorée, blonde comme une bonne baguette qui sort du four, elle n’a pas séchée et a rendu un jus délicieux que je verse sur ma purée. C’est divin !
Maintenant je suis à la recherche d’une autre saveur perdue, des œufs de vraies poules, avec ce jaune presque rouge et très épais …
Hier soir j’ai fait la connaissance de Pierre, un Suisse de 71 ans qui vie sa retraite ici. Aujourd’hui il m’emmène visiter Valança, la « grande » ville du coin.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"vive la bonne viande;;;; bisous de roselyned bonne continuation bonjour a tous"
Envoyé par roselyne demeestere le 16-04-2015 à 11:17
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