Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 15 Apr 2015 22:00:00 - 13°31’S 38°23’W N° 790 - Au large de la Costa Do Cacao
22H00 TU, 24h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Ce matin encore l’ancre était très lourde à remonter, et pourtant il faut bien reprendre la route en abandonnant ici mes amis Pierre et Cybele. Comment peut-on se créer des amitiés aussi fortes en quelques jours seulement ? Je connais Cybele depuis exactement une semaine mais se séparer a été vraiment difficile.
C’était mercredi dernier, j’étais assis sur un banc au Terminal Nautico de Salvador de Bahia en train d’attendre mon ferry pour retourner à Itaparica où étais mouillé Harmattan. Je vois arriver une grande et belle femme, mince, bronzée et très distinguée (Pierre l’appelle « La Dame » et c’est vrai que c’est une Dame). Elle me demande un renseignement en brésilien avec un grand sourire, elle va sur Morro do Sao Paulo. Je ne comprends pas mais nous nous apercevons que nous sommes compatriotes.
Nous discutons, comme à chaque fois chacun raconte un petit peu de soi, puis un petit peu plus et très vite je comprends que c’est une aventurière, une vraie, une comme on n’en fait plus. Elle me raconte qu’elle a vécu six ans à Bahia après être arrivé sur un voilier de 9 mètres à l’âge de 30 ans, dans les années 1975. Elle avait trouvé ce voilier et son capitaine en faisant du bateau stop.
Mais les ferries arrivent, nos chemins se séparent et nous nous promettons de boire ensemble une Caïpirinha à Morro do Sao Paulo, au café commençant par la lettre « A » en haut de la montée.
Mais les premiers jours pas de Cybele, en fait elle a fait une mauvaise chute et a dû passer deux jours au lit. Nous nous retrouvons par hasard dimanche. Elle me raconte tout son parcours, depuis la traversée de l’Afrique en combi Volkswagen du nord au sud, sa vie au Botswana pendant plusieurs années, ses vingt ans passés à New York …
Avant-hier soir, je vais boire une Caïpirinha à notre café habituel et un client me demande si je suis français, c’est Pierre, un retraité Suisse de 71 ans qui vit ici depuis 5 ans, passionné de photos. Nous lions immédiatement amitié et il me propose de venir avec lui le lendemain visiter Valença. J’accepte avec plaisir et fais immédiatement un mail à Cybele pour lui proposer de se joindre à nous.
C’est ainsi que nous avons fait hier une superbe balade en Lancha (Bateau en bois) traditionnel pour aller et en Lancha Rapida (plus de 30 Nœuds) pour le retour. Nous avons également pris le bus à travers une sorte de savane. Le midi nous avons déjeuné sur place dans un restaurant où l’on paye la nourriture au kilo. J’aime beaucoup visiter ces petites villes de province, on y découvre le vrai Brésil, pas celui pollué par le tourisme.
Nous avons fini la journée au restaurant tous les trois et je n’ai rejoins Harmattan qu’à minuit. Malgré tout ce matin j’étais à 6 heures sn train de gratter la sous marine du bateau pour la débarrasser des algues et coquillages qui l’avaient colonisé.
Après quelques courses, un tour à l’Internet café pour consulter une dernière fois la météo, un dernier café pris ensemble, nous nous sommes quittés et j’ai relevé l’ancre à 11 heures ce matin. Je sais que Pierre étais sur la colline avec ses appareils photo de folie pour shooter Harmattan en train de sortir de la rivière. Hier soir il nous a montré quelques photos, c’est époustouflant de beauté.
Je tire un grand bord au large pendant que le vent est toujours orienté Sud et j’espère qu’il va tourner à l’Est pas trop tard cette nuit pour plonger plein Sud. La météo va être difficile ces prochains jours, surtout par l’absence de vent. Il va falloir remonter la petite houle au moteur et ce n’est pas terrible.
40 Miles au large ce soir.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
|
© 2009-2024 Jean Louis Clémendot |