Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 18 May 2015 22:00:00 - 23°02S 44°10W N° 808 - Une pĂŞche miraculeuse
19h00 heure du bord, 22h00 TU, 24h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Ce soir je suis comme le pêcheur revenu avec ses soutes pleines de poissons. J’ai fait réellement une pêche miraculeuse à laquelle je ne m’attendais pas.
A cause de la limitation de séjour à 180 jours par an que nous impose la règlementation brésilienne (je crois d’ailleurs savoir que c’est une mesure de réciprocité par rapport à ce que l’Europe impose au peuple brésilien), Il fallait absolument que je trouve un endroit pour stocker mon bateau 5 ou 6 mois.
L’équation était ardue car d’une part je souhaitais toute la sécurité possible aussi bien au niveau des vols et dégradations qu’au niveau météorologique et d’autre part je ne pouvais accepter un tarif prohibitif.
Aussi j’ai décidé de visiter toutes les marinas pour essayer de trouver ce que je cherche. Et en tout premier lieu aller voir à l’Est de la baie. Il y a deux avantages, il y a un gros port de commerce tout au fond et de ce fait les plaisanciers ne fréquentent pas trop cet endroit ce qui doit pousser les prix à la baisse. Le second est que plus je vais vers l’Est et plus je me rapproche de Rio.
Au Brésil les transports en commun sont vraiment bon marché et ce matin j’ai pris le taxi collectif. J’ai décidé de visiter la marina Porto Itacuruça dans la baie de Sepetiba. J’adore ce mode de transport, c’est encore mieux que le bus, plus convivial. Tout le monde se connaît, tout le monde discute.
C’est un tarif unique quelque soit la distance, 3 R$ soit un peu moins d’un Euro. Le taxi s’arrête en permanence pour charger ou décharger, au bout du compte le chauffeur encaisse un véritable petit pactole. Avec moi, pas de chance pour lui je fais toute la ligne, de Mangaratiba à Itacuruça. Dans ce petit minibus à 15 places et il n’y a pas d’amortisseurs, après une heure j’en ressors totalement moulu mais, service en plus, il me dépose juste devant la marina.
Elle est gigantesque, j’ai du mal à trouver l’entrée. C’est une énorme résidence hôtelière avec piscines (vous avez remarqué le « s »), bar et restaurant haut de gamme. Le tout est super sécurisé, de nombreux bateaux à moteurs sont stockés à terre et trois pontons, peu remplis pendant cette saison hivernale, accueillent des bateaux à moteurs et quelques voiliers dont un de taille respectable.
Je trouve le gars qui gère cette marina. Très sympa, il suit des cours d’anglais depuis un mois et ce n’est pas facile mais nous arrivons à nous comprendre. Je lui demande le tarif pour un stationnement de six mois. C’est la saison creuse et il accepte de me faire la moitié du tarif annuel. C’est 460€ par mois, je n’en reviens pas, c’est un très bon prix, un des meilleurs que j’ai connu partout dans le monde. Cela fait 15€ par jour à comparer au 70€ de la baie de Rio.
Je lui dis que je vais réfléchir car je veux tout de même continuer ma quête mais je pense avoir trouvé la perle rare car ce prix, ce service à une heure de Rio en bus c’est l’idéale. Bon, j’aurais préféré pouvoir sortir Harmattan de l’eau mais est-ce possible ?
Je rentre sur Mangaratiba tout heureux, c’est une excellente journée. Cette opportunité m’enlève un fardeau important que je porte en moi depuis plusieurs semaines. Au moins maintenant j’ai une bonne solution.
Je vais continuer à me promener dans cette baie mais en étant beaucoup plus décontracté. Ce soir je suis devant une plage sympa, derrière une petite île qui me protège, dans l’Enseada de Jacarei, c’est très agréable.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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