Journal de bord de l'Harmattan |
Sat, 21 Nov 2015 22:00:00 - 22°56S 43°54W N° 832 - Les giboulĂ©es de Mars
23h00 en France, 20 heures au Brésil.
Bonjour Ă tous
Ce matin je suis réveillé par un énorme orage. Mais énorme de chez énorme ! Le temps de réagir pour fermer capots et hublots, tout baigne à bord. Ce n’est pas très grave, lorsque l’on vit en bateau on est habitué, avoir de l’eau à bord n’est pas rare. Pour faire simple, si l’on n’aime pas l’eau, il vaut mieux oublier le bateau.
Bassines, éponges, serpillère, deux heures plus tard l’orage s’est calmé et les choses vont beaucoup mieux. Encore une fois la boîte d’allumette est ma chouchoute, elle fait preuve de toutes mes attentions pour sécher dans les meilleures conditions. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Hier il faisait une chaleur épouvantable, résultat aujourd’hui c’est l’orage.
Cet après-midi nous avons perdu 10 degrés, à seulement 25°. C’est une journée pluie avec maintenant un crachin persistant. Je trouve que je ne m’en sors pas trop mal, les cordages sont un peu verts mais, même si Harmattan sentait un peu l’humidité lorsque je suis arrivé et que les cloisons étaient recouvertes d’une légère couche de duvet, cela n’a rien à voir avec l’état dans lequel je l’ai retrouvé à Tahiti. Là -bas ce n’était plus un duvet mais un véritable tapis vert de 3 cm d’épaisseur partout, y compris sur les coussins.
Humidité permanente et grosses chaleurs ne font pas bon ménage. Lors de la reconstruction du bateau j’ai pris soin d’installer six manches à air. La meilleure façon de lutter contre l’humidité est de ventiler. En cas de très gros temps je peux obturer ces ouvertures par l’intérieur. Néanmoins, Il était temps que je passe faire un tour pour tout remettre en ordre. A l’avant j’ai dû changer une amarre.
Je regarde, je teste tout, un peu de graisse par-ci, deux pschitt-pschitt de WD40 par là , un coup d’éponge ici, un peu de bombe pour le bois par là , j’aime bien m’occuper ainsi de mon fidèle compagnon. Je fouille, je range, je découvre des choses dont je ne me souvenais même plus et que je prends bien soin de ranger dans un coin de ma mémoire pour le cas où. Mon aspirateur à main fait merveille, dans un bateau il ne faut rien d’autre. C’est un Dustbuster à effet cyclonique de chez Black&Decker.
J’ai démonté mon groupe froid en panne et je vais le rapporter en France pour essayer de le faire réparer. J’ai encore quelques petits travaux mais l’essentiel est fait et Harmattan est prêt à repartir. Il va falloir cependant que je me décide à démonter la grand voile pour prendre ses mesures et en commander une nouvelle car elle est totalement en fin de vie. Il faut dire qu’avec plus de 51 000 Miles elle a grandement méritée la retraite.
A l’instant Michel Berger et France Gall chantent sur la radio du bord « La petite de Calmette ». Après ces horribles attentats que la France vient de subir cette chanson est en pleine actualité. L’homme est réellement un loup pour l’homme et je me demande si, dans l’échelle de l’horrible on peut classer des enfants arrosés au napalm à Phnom-Penh avec des gens sans défenses rafalés à la kalachnikov dans une salle de spectacle parisienne.
En fait la guerre sera toujours la guerre, y a-t-il réellement des bons et des méchants ? Il y a surtout des loups affamés de sang et de pouvoir qui souhaitent que le reste du monde adopte leurs idées, quelles soient religieuses ou politiques. Je me souviens, sur les bancs de l’école primaire, ma maîtresse nous expliquait les croisades, ce bon roi Charlemagne avec ses bons chevaliers qui partaient « héroïquement » faire la guerre aux Sarazins pour les « Evangéliser ». Etait-ce mieux qu’aujourd’hui ?
Hier j’ai emporté mes bouteilles de gaz à Angra Dos Reis, littéralement « La Crique du Roi ». Je les ai laissées à la Marina Pirata’s. J’adore cet endroit. Les capitaux sont les mêmes qu’ici et que dans beaucoup de marinas de la région. C’est une belle et grande marina avec piste pour hélicoptère et surtout une grande galerie marchande avec un supermarché où l’on trouve entre autre beaucoup de produits français. Mais attention les prix !
Contrairement à la dernière fois ou j’y suis passé, ce n’est plus la saison creuse. Il y a un quai ou peuvent venir s’amarrer les plaisanciers le temps d’y faire les courses, en fait les bateaux à moteur car je n’ai vu qu’un seul voilier. Hier c’était une véritable noria de yachts plus ou moins gros avec la bousculade dans les restaurants et dans la galerie.
Comme ici à Itacuruça, les touristes sont uniquement brésiliens. Je n’ai vu aucun étranger depuis que je suis là . Il faut dire que le Brésil est grand comme l’Europe et que cet endroit, la baie d’Ilha Grande, Angra Dos Reis et Paraty correspond à notre Côte d’Azure.
J’ai profité de cette ambiance de fête pour faire un bon restaurant et, comme j’ai passé une très bonne journée, j’y retourne demain avec le même programme pour reprendre mes bouteilles de Camping-gaz remplies. Encore une belle plancha de Picanha à la Brésilienne en vue !
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"salut capitaine, Désolé de n'avoir pas répondu à ton dernier coup de fil... Je viens de lire ton blog et je suis heureux de lire que les retrouvailles avec Harmattan. Un peu de ménage, de bricolage, de réappro et ton fidèle coursier sera prêt à de "nouvelles aventures" ici à Lyon 0 degré ce matin le changement est brutal nous étions habitués depuis aout aux temoératures estivales... c'est l'hiver. J'espère que tu es en pleine forme et, je pense que tu vas revenir pour Noel. A très bientôt mon ami, bernard"
Envoyé par lannion bernard le 23-11-2015 à 09:50
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