Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 01 Feb 2016 20:00:00 - SĂŁo Paulo N° 846 - Une journĂ©e Ă SĂŁo Paulo
18h00 heure locale, 20hTU et 21h00 en France.
Bonjour Ă tous,
J’étais sûr de me faire tirer les oreilles et je ne me trompais pas. J’ai écris un peu rapidement suite à une information piochée dans un guide touristique que São Paulo était la deuxième ville du monde mais il n’en est rien. Depuis hier cela me travaille car je me suis déjà promené en Asie et là bas la densité de population est époustouflante.
Le premier problème concerne la définition que l’on donne au mot ville et en particulier la définition des limites même de la ville. En Chine, on utilise le mot « Municipalité » pour délimiter des villes dont la superficie peut faire deux fois la taille des Pays Bas ! Ville, agglomération, zone urbaine, tout cela n’est pas la même chose.
Il y a ensuite la réalité des chiffres que l’on ne peut contrôler. Bien entendu chaque pays aura à cœur d’avoir des villes les mieux classées possible dans le palmarès annuel.
Un site, PopulationData.net sort une statistique non pas de villes mais d’aires urbaines !!! Ce qui n’est pas la même chose et que met-on la dedans ? Ce site prétend s’appuyer sur des recensements de 2015 et même de 2016. C’est tout à fait impossible, il faut du temps pour faire un recensement puis le dépouiller.
Malgré tout, la « ville », au sens de ce site, la plus peuplée au monde serait Tokyo avec 42,8M d’habitants, puis en numéro 2 Jakarta avec 30,3 M d’habitants et sur la troisième marche du podium Séoul avec 25,6 M d’habitants. São Paulo n’arriverait qu’en treizième position avec 20,9 M d’habitants. Paris arrive 29ème avec 12,4 M d’habitants !
Mais d’après le dernier recensement connu (2011) la ville même de São Paulo (et non l’aire urbaine) ne comptait que 11,3 M d’habitants et arriverait donc en neuvième position des plus grandes villes du monde. Peu importe la place, c’est une très grande ville et pour l’instant pas la deuxième plus grande ville du monde. Mea-culpa.
Nous sommes arrivés un peu après 18 heures à la Rodoviãria de Tiété. Quel gigantisme ! Cette gare de bus est mixée avec une station de métro et sa taille est celle d’un grand aéroport. Heureusement notre hôtel se trouve à 30 mètres de la sortie. Après avoir pris notre chambre, nous retournons visiter cette gare qui préfigure les gares routières à construire en France. Nous en profitons pour prendre nos billets de bus pour l’aéroport.
Une journée à São Paulo c’est peu. Il ne faut pas se tromper. Finalement cette ville est avant tout le siège social de toutes les multinationales qui travaillent dans le pays et il n’y a pas de grand classique à visiter, d’endroits mythiques, d’incontournables comme à Rio ou encore plus à Paris.
Premier challenge, acheter des tickets de métro. La queue fait une centaine de mètres, il y a plus de 200 personnes ! J’ai faillit faire un refus à l’obstacle. Mais non, après une vingtaine de minutes nous avons les fameux sésames.
Le métro nous emporte en centre ville et nous partons pour une grande journée de marche à pieds en passant par la fameuse Avenida Paulista, le boulevard le plus grandiose de la ville où se mélangent des immeubles d’architecture du passé avec des immeubles d’une grande modernité. Nous nous imprégnons de l’ambiance, j’aime bien.
Puis nous descendons en traversant de nombreux quartiers jusqu’au numéro un des « à ne pas manquer », le « Parque Ibirapuera ». Nous passons plusieurs heures à marcher et flâner dans ce grand parc au cœur de la ville. Nous longeons des lacs en regardant les cygnes blancs et noirs, nous parcourons des sentiers serpentant à l’ombre des feuillages d’arbres gigantesques. L’endroit est d’un calme reposant, c’est la douceur de vivre, par moment un petit stop à une « lanchonette » nous permet de déguster un café ou bien un « Suco abacaxi » (Un jus d’ananas frais).
En ce lundi matin je suis étonné de voir autant de Paulistes (habitants de São Paulo), énormément de jeunes. Certains courent équipés de l’électronique permettant de mesurer leurs performances, d’autre sont équipés de machines, vélo de route, vélo de location, vélo tout terrain, planches à roulettes …, mais tous parcourent le circuit avec la volonté de faire du sport.
Le temps est splendide, la ville est construite à une altitude de 800 mètres et malgré un grand ciel bleu la chaleur n’est pas étouffante. Le thermomètre marque pourtant les 32 degrés mais il y a un peu d’air.
Pour le peu que j’ai vu j’aime beaucoup cette ville et c’est encore un endroit du monde où je pourrais m’installer sans aucun problème. C’est totalement différent de Salvador de Bahia, ici l’ambiance est aux affaires et cela ne peut que me convenir.
Ce soir je dois retrouver un vieux copain d’armée. Nous avons fait ensemble le peloton de sous-officier. Un an ensemble à crapahuter entre nos dix huitième et dix neuvième années. Cela fait 47 ans, nous ne nous sommes pas revus depuis, il vit ici.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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