Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 04 Feb 2016 21:00:00 - Le Paraguay et l’Argentine
N° 848 - Le Paraguay et l’Argentine



19h00 heure locale, 21hTU et 22h00 en France.

Bonjour Ă  tous,

Gros programme ce mercredi, nous avons mis à l’ordre du jour la visite
des villes de Ciudad del Este au Paraguay et Puerto do Iguazu en
Argentine. Pour commencer il faut trouver le moyen de nous rendre dans
ces pays.

Comme toujours, la chance me sourit et lorsque nous descendons de
l’hôtel et que nous pénétrons dans la Rodoviaria un bus marqué «
PARAGUAY » se prépare à partir. Coût du voyage, un peu moins de un
Euro par personne ! Après avoir traversé la ville nous empruntons le
Ponte da Amizade surplombant le Rio ParanĂŁ.

Premier étonnement, la frontière est totalement perméable, nous avons
l’impression d’être en Europe. Mais lorsque nous arrivons sur la berge
opposée quelle grande surprise nous attend. Nous arrivons dans un
autre monde, une autre culture, un tout autre pays. Tout, absolument
tout est différent. Les couleurs ne sont pas les même, les gens ne
sont pas les mêmes, l’ambiance n’est pas la même.

J’ai tout d’un coup l’impression d’avoir fait un grand bond vers les
Andes. La terre est encore plus rouge que de l’autre côté. Ou plus
exactement ici elle envahie tout. Les bus et tout ce que l’on peut
voir est couvert de cette poussière rouge gluante. Je finie par
comprendre qu’au Brésil les bus sont lavés en permanence alors qu’ici
ils ne le sont jamais. C’est une question de culture, ici l’entretien
laisse à désirer, les bus ne sont qu’un exemple.

Je réalise tout à coup, ce que je voie s’appelle « la pauvreté ». Les
rues sont remplies de petites Ă©choppes faites de toile de jute ou de
bâches en plastique. Malgré tout il y a beaucoup de monde, des gens
qui vont et qui viennent, dont des norias de motos taxi jaunes avec
des motards équipés de casque jaune.

En réalité la grande ville brésilienne de Foz do Iguaçu bénéficie à
fond des retombées du tourisme grâce à sa position de spectatrice
vis-à-vis des « Cataratas ». La ville argentine de Puerto Iguazu voit
déjà beaucoup moins de retombées mais la ville Paraguayenne de Ciudad
Del Este n’a pratiquement aucune retombée, ce qui explique en partie
la misère relative qui règne ici.

Avec le bus nous effectuons le tour de la ville, un petit café à la
gare de bus Paraguayenne, ici on oublie « Obrigado » et on remercie en
prononçant « Graçias », les prix ne sont plus en Réal, tout change et
l’on ne va pas prendre le temps de s’habituer car à midi nous sommes
de retour au Brésil, dans notre cantine churrascaria barbecue. Parfois
j’entends avec quelques rides moqueuses au coin des yeux cette
expression prononcée par les bobos : nous avons « fait » la Paraguay.
Un seul regret, aucun tampon ne vient décorer notre passeport.

Encore un coup de chance, nous avons découvert l’arrêt du bus
international pour l’Argentine pas loin de notre cantine. Sitôt
déjeuner nous nous précipitons et, miracle un bus portant
l’inscription « ARGENTINE » est prêt à partir. Encore une fois tout
change, c’est maintenant un bus hyper luxe tout propre avec fauteuils
grand confort et climatisation. Le tarif par personne n’est que d’un
peu plus de un Euro.

Nous traversons la ville dans l’autre sens pour arriver au Ponte
Tancredo Neves qui franchit le Rio Iguaçu. C’est maintenant la rigueur
et l’ordre argentin. Le bus s’arrête devant le poste frontière, tous
les passagers descendent et passent en file indienne devant les agents
de l’immigration. Nous avons droit à un bon coup de tampon sur le
passeport cette fois.

A nouveau nous venons de changer de pays et immédiatement nous savons
que nous ne sommes plus au Brésil et encore moins au Paraguay. Tout
est propre, entretenu, il y a des petites maisons, nous pourrions nous
croire en Allemagne ici. Nous faisons un tour de ville en bus puis
nous nous retrouvons Ă  la gare de bus de Puerto do Iguazu.

Nous n’avons pas envie de retourner aux chutes, nous avons eu notre
dose et je ne souhaite pas être à nouveau trempé. Aussi nous nous
installons dans un café et comme nous n’avons pas encore les mots nous
commandons des « Orange juices ». Nous utilisons tout de même le «
Graçias » espagnol et payons en Réal brésilien. J’attendrai Buenos
Aires pour découvrir l’argent argentin.

Retour au Brésil en fin d’après-midi avec arrêt au poste de police et
coup de tampon de sortie. Pour tous les fans qui ne vont pas manquer
de me poser la question : Non, je n’ai pas encore rencontré Florent
Pagny.

A bientĂ´t


Jean-Louis
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