Journal de bord de l'Harmattan |
Sat, 06 Feb 2016 23:00:00 - 23°13 S 44°42 W N° 850 - Carnaval Ă Paraty
21h00 heure du bord, 23hTU et 0h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Le Carnaval a débuté hier et c’est la fête à Paraty. Une toute petite fête cependant comparée au Carnaval que j’ai vécu l’an passé à Salvador de Bahia. Une des traditions locales est d’aller se baigner dans la boue et d’en ressortir noir de chez noir. Très peu pour moi.
D’autant plus que j’ai déjà donné. Hier j’ai donc trouvé un pêcheur qui, moyennant 30 Réals (environ 7 Euros, le prix d’un repas avec une bière) m’a transporté avec ma valise jusque sur Harmattan. Après avoir ouvert tous les capots et les hublots je suis retourné en ville, à la rame cette fois, pour effectuer quelques courses.
Au retour c’est marée basse, l’annexe est échouée sur une espèce de vase noire et gluante. Comment faire pour la remettre à l’eau ? Soit je m’y colle, c’est le cas de le dire, soit je passe une partie de la nuit sur le quai à attendre que la mer remonte. Je n’hésite pas très longtemps mais ma première jambe enfoncée jusqu’à mi-cuisse dans la vase je ne sens toujours pas le fond.
Lorsque je la remonte elle est aspirée comme par une ventouse et cela fait un bruit de succion pas très sympa. Je fini par m’allonger sur un des boudins de l’annexe et par battre des pieds dans la vase. C’est la solution, l’annexe progresse doucement vers les eaux libres.
Aujourd’hui j’ai passé la matinée à parcourir à pieds Paraty de long en large pour trouver une solution à mon moteur hors-bord. Mais en fin de matinée le challenge est gagné, j’ai un réservoir plus un tuyau et une poire d’amorçage. Je suis au bout de la ville et hasard, je tombe sur Michel.
Autre hasard, nous sommes juste en face de sa cantine, il est midi tout rond et nous décidons de déjeuner ensemble. C’est un restaurant au kilo, Michel me conseille, la salade, la viande, les frites pèsent moins lourd que le riz ou la farine de manioc ! Michel vit ici, sur son ketch en ferrociment de 30 tonnes. Il a 70 ans et ne changerait de vie pour rien au monde. Il est heureux ici.
Pour entretenir son bateau il travail avec « R B and B » (je ne garantie pas l’orthographe). C’est-à -dire qu’une fois par semaine il reçoit un couple qui passe trois jours sur son bateau. Il peut aller dans les îles, le petit déjeuner est inclus. Le « travail » est sympa et il fait ainsi de nombreuses rencontres. Cette semaine il avait un couple de suédois. Il gagne ainsi environ 2 500 € par mois net de tout.
Ce soir je suis prêt à repartir, mon moteur hors-bord fonctionne parfaitement, j’ai fait les courses, trouvé un distributeur de billets… J’ai bouclé ce que j’avais à faire. En fait je vais dormir ici et je repartirais demain matin direction un autre lieu hautement touristique Ubatuba.
Je suis prêt à envoyer ce blog lorsque j’entends quelqu’un m’appeler. C’est Pierre qui vient me voir. Il est arrivé hier matin, c’est un breton de 24 ans, il voyage en solitaire depuis 6 ans sur son ketch de 11 mètres. Il est sympa, nous dégustons une Caïpirinha pendant que nous échangeons. J’aime ces rencontres. Nous discutons comme si nous étions de vieux amis, sans aucune retenue et nous ne nous reverrons certainement jamais.
Il est charpentier de marine, il me fait penser à mes fils. Ses parents viennent passer 15 jours sur son bateau à la fin du mois, cela fait deux ans qu’il ne les a pas vu et il attend ce moment avec énormément d’impatience. Il travail ici ou là et surtout il profite à fond de l’alcool et des filles qu’il rencontre. Il me quitte pour aller faire Carnaval en ville.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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