Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 20 Feb 2016 22:00:00 - 28°30 S 48°47 W N° 860 - Le dĂ©but du Sud
20h00 heure du bord, 22hTU et 23h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Bien qu’étant crevé, hier au soir je n’ai pu m’empêcher d’entamer l’opération délicate destinée à envoyer un messager dans ma bôme. De toute façon je n’aurais pas pu dormir sans avoir réussi ce travail délicat. Ensuite une pomme en guise de dîner puis extinction des feux.
Réveil matines pour terminer le travail et remettre en place cette drosse de bordure. Avant de partir j’ai encore une chose à faire, nettoyer mon loch. Puis à 7h45 je remonte l’ancre, la mer est d’huile, les pêcheurs commencent à rentrer, l’instant est magique.
La différence est nette, c’est bien la fin de la « riviera » et de ses sports nautiques dans une chaleur estivale. Hier soir j’ai dû enfiler une chemise, il faisait un peu frais et cette nuit j’ai dû tirer la couette sur moi. Il est vrai que je suis maintenant 800 kilomètres plus au Sud qu’à Itacuruça. Et puis on s’habitue à tout, à l’instant il fait 28° dans le bateau et je viens de remettre la chemise.
C’est le début du Sud, la fin du climat tropical. La mer est vide, il n’y a plus tous ces bateaux de plaisance que je croisais en permanence depuis deux semaines. Pour l’instant la côte est faite de collines abruptes avec par ci par là de somptueuses résidences. Et puis en bordure de plage, ce qui ressemble à un Club Méditerranée.
Je dois faire un complément de gasoil avant mon grand saut de 300 Miles et depuis quelques jours cela me travail. Il n’y a plus que deux endroits possibles, le port de marine marchande d’Imbituba à 25 Miles au Sud de Ilha Santa Catarina ou Laguna, 20 Miles plus bas.
J’essaye Imbituba mais, comme je m’y attendais, les quais sont très haut et de l’autre côté il y a la plage, pas possible. Je passe donc mon chemin. Par contre l’entrée dans Laguna est très compliquée.
Je vous traduis ce qui est inscrit sur la carte et repris dans le guide : « Entrée entre deux rangées de vagues déferlantes, impose des précautions et une parfaite connaissance locale sur la position des bancs de sable et la profondeur, sujet à des changements fréquents ». Verdict dans deux heures maintenant.
Effectivement c’est assez chaud dans l’entrée, d’autant plus qu’il y a 3,5N de courant sortant. Les bancs de sable ont bougés mais pas trop. La digue est un lieu de rassemblement et lorsque je passe le bout de la digue pour entrer c’est l’euphorie, cris, vivats, grands gestes, flash, que d’émotions ! Je suis ému, j’ai l’impression d’être un coureur qui rentre d’une longue course. Après tant de tension, je lâche brusquement et je verse une petite larme.
Mais il y a encore 2 Miles de rio à remonter et là c’est autre chose, la carte des fonds n’a absolument rien à voir avec la réalité du moment. Je dois avancer prudemment, les yeux rivés sur le sondeur et essayer de comprendre la tendance pour trouver un passage.
A un moment, la route est tellement improbable que deux Ă©normes bacs partent du quai pour me pousser dans le droit chemin. Un grand merci Ă ces vrais marins.
Finalement à 20h10 je jette l’ancre épuisé mais très heureux d’avoir réussi ce challenge.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"salut mon ami jean louis, de Calella ou il fait un temps splendide et température estivale (21°) marie et moi reprenons le rythme de nos petits échanges épistolaires Je viens de lire le récit de tes mésaventures digne d'un polar. Cette fois là encore le dieu de la mer était avec toi amiral. Comment trouves-tu l'Amerique du sud par rapport à tes précédents voyages en Asie ? Nous partons en Colombie le mois prochain voir Marin et nous irons faire un tour à Carthagène visiter la cote Caraibes. J'espères que tout va bien pour toi et que tu es en bonne santé Nous t'embrassons tous les deux bernard et marie "
Envoyé par lannion bernard le 20-02-2016 à 22:51
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