Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 09 Mai 2016 22:00:00 - A Piriapolis (Uruguay) N° 883 - Grand carĂ©nage Ă Piriapolis
20h heure du bord, 22hTU et 1h J+1 en France.
Bonjour Ă tous,
Pendant une semaine j’ai eu du mal à m’y mettre, je pédalais dans la semoule mais depuis une dizaine de jours je suis à fond, je me régale à travailler sur mon bateau et rien ne m’arrête. Une grande partie de mon plaisir est d’imaginer mon bonheur au moment où je vais le remettre à l’eau, tout beau, tout révisé, en parfait état de fonctionnement afin d’aller affronter le grand Sud.
Mes journées sont très occupées, je me lève vers 7h30. Entre les coups de téléphone au bureau, quelques affaires à traiter, me laver, petit déjeuner, refaire ma couchette, aller vider le seau de pipi, lancer une lessive éventuellement … je commence ma journée vers 9 heures.
Tous les deux ou trois jours il y a les courses, souvent le shipchandler, le supermarché, une ou deux quincailleries, un stop à la banque pour retirer des Dollars et des Pesos, une visite chez Movistar pour recharger ma carte SIM locale, il est vite onze heures.
Une petite précision s’impose. En Uruguay deux monnaies circulent et lorsque vous tirez de l’argent la machine vous demande si vous désirez des Pesos ou des Dollars. En fait il faut sans cesse avoir les deux. Les Pesos (30 Pesos pour un Dollar) servent pour toutes les petites dépenses au quotidien. Par contre les Dollars servent en générale pour les achats un peu plus importants. Il faut s’habituer car dans le même magasin il y a des prix en Dollars (U$) et des prix en Pesos ($).
Journée courses ou pas je travaille jusqu’à 13 heures. Puis il faut préparer le repas, c’est entre 20 minutes et une heure selon mon menu du jour, le temps de déjeuner et je redémarre entre 13h45 et 14h15. Je fais un petit stop entre 16 heures et 17 heures pour me préparer un thé. Vers 18 heures il fait nuit mais avec les lampadaires je peux encore travailler jusqu’à 19 heures.
Le temps de tout ranger, d’enlever la tenue de travail, de me laver un peu avant de mettre un short (j’ai un chauffage électrique dans le bateau) et une chemise puis de faire la vaisselle de la journée il est 19h20. Je m’accorde alors une demi-heure pour lire ou pour écrire. Tous les quatre jours cette demi-heure est amputée d’une dizaine de minutes, le temps de préparer les médicaments. Il faut sélectionner les 64 ou 65 petits cachets de toutes formes et de toutes couleurs et de les ranger dans les huit petites cases correspondants aux 4 matins et aux 4 soirs.
Enfin il est temps d’essuyer la vaisselle, de préparer le dîner et de le prendre. Il est 20h45, je lis une demi-heure avant de me jeter sous la couette, de mettre mon masque contre les apnées du sommeille et de partir pour une nuit peuplée de rêves et d’éveils pendant lesquels je pense, je médite, je cogite, je réfléchie, je prends des décisions et j’organise.
C’est ainsi 7 jours sur 7, weekends et jours fériés compris. Je me régale mais vous comprendrez qu’après un mois et demi ou deux mois de ce traitement je suis content de rentrer en France afin de changer de paysage.
On ne peut absolument pas comparer un bateau de grand voyage avec le bateau de plaisance qui ne fait que des sorties du weekend. De plus j’ai choisi d’équiper totalement ce bateau. Je ne pourrais pas comme certains, partir pour un tour du monde sans même un réfrigérateur. Mais le confort se paye en heures d’entretien et de réparation. Un seul exemple : j’ai voulu un vélo, le dérailleur mal réglé s’est pris dans les rayons et s’est totalement tordu, résultat une journée complète de travail pour démonter toutes ces petites pièces et tout remettre en état.
De plus, à voyager en permanence, à empiler les dizaines de milliers de miles, le bateau s’use énormément et il faut sans cesse réparer, régler, refaire. Hier et aujourd’hui j’ai passé deux jours à reprendre la sous-barbe. C’est la chaîne à l’avant du bateau qui relie l’extrémité du bout dehors avec le point de l’étrave qui fend l’eau. C’est un élément du gréement qui permet à l’étai de se raidir.
Bernard Moitessier l’avait déjà constaté, une chaîne finit toujours par s’allonger. Il vaudrait mieux un Rod (tige ronde pleine) d’inox mais une chaîne (en inox) c’est tellement plus jolie ! Aussi j’ai dû tout détendre mon gréement, libérer la chaîne, couper un maillon et remettre tout en place. J’en ai profité pour réviser totalement l’enrouleur de génois, réduire la longueur de l’étai et régler à nouveau tout mon gréement.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"Salut Captain,
ça fait des bonnes journées et là on voit bien qu'Harmattan aspire à un grand toilettage. Bon courage et je sais que tu en as... A bientot, Jacky"
Envoyé par PEUDEVIN JACKY le 10-05-2016 à 11:36
"Je suis impressionné par tout ce que tu fais sur Harmattan. Quand prévois-tu de pointer l'étrave vers le Grand Sud Tu nous fais revivre ces moments intenses que nous avons connus dans le coin. Un grand merci"
Envoyé par Masurel le 11-05-2016 à 15:25
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