Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 15 Mai 2016 19:00:00 - A Piriapolis (Uruguay) N° 884 - Les temps modernes
17h heure du bord, 19hTU et 22h en France.
Bonjour Ă tous,
Dans la plaisance au long court, autrement appelée « La Grande Croisière », on trouve des bateaux plus ou moins équipés. Par goût, par conviction philosophique ou tout simplement par manque de moyens il y a ceux qui naviguent dans le plus complet dénuement et qui partent pour quatre semaines de traversée sans même un frigo. Il y a également ceux qui souhaitent le confort maximum et puis il y a toutes les nuances entre ces deux extrémités.
Pour ma part, sans aller jusqu’à la climatisation que je trouve ridicule sur un bateau si il est normalement isolé, je fais quand même partie de la seconde catégorie. Mon goût de la navigation en solitaire et mon exigence de sécurité m’ont fait équiper Harmattan d’un pilote automatique et d’un radar. J’aime bien une bonne bière glacée, un Pastis à midi dans la baie du Langoustier à Porquerolles et je n’imagine pas traverser les océans sans le confort indispensable d’un frigo (j’en ai même deux à bord pour la sécurité), ajoutez à cela le déssalinisateur et le groupe électrogène était indispensable.
Mais, à chaque fois que l’on ajoute un élément de confort, on doit s’infuser tous les problèmes qui vont avec c’est-à -dire l’entretien et les réparations. J’achète un vélo et deux jours après je passe une journée à réparer le dérailleur et cette semaine j’ai explosé un pneu sur une calle en bois, résultat : aller en ville à pieds pour acheter un pneu, une chambre, une pompe et une heure de travail pour changer ce pneu !
J’adore le film de Charlie Chaplin « Les temps modernes » et nous y sommes totalement. Nous passons notre temps à courir car nous ne pouvons pas nous passer du confort de notre temps : voiture, télé, tablette, téléphone portable, bateau ou même avion pour certains … alors que dans des régions reculées du monde des hommes vivent dans le dénuement le plus total et semblent satisfait de leur sort.
J’adore l’émission de Frédérique Lopez, « Rendez vous en terre inconnue » qui montre bien le décalage entre leurs vies et la notre. Le problème majeur est bien sûr la santé. Tout serait idyllique s’ils n’avaient pas énormément d’enfants qui décèdent en bas âge. Un autre exemple : combien de personnes dans le monde décèdent car ils n’ont pas accès à la dialyse ? Nous sommes tout de même condamnés à « faire de l’argent » pour nous payer la santé !
Sur Harmattan tout se passe à merveille, j’avance vite et comme en France l’été arrive j’ai pris un billet d’avion pour rentrer mercredi prochain, le 25.
Concernant les travaux, ma chaudière est enfin en marche. Depuis ce matin il fait une douce chaleur dans le bateau. C’est une circulation d’eau chaude avec un radiateur dans le carré, un dans la cabine arrière et un dans le toilette arrière, plus un convecteur soufflant dans la cabine avant et un autre dans le toilette avant. En plus elle me produit de l’eau chaude pour la cuisine et la douche et chauffe le bloc moteur pour démarrer s’il fait très froid.
Adriana a enfin débuté la réalisation de la capote et j’ai bien avancé le nettoyage de la coque. Toute la partie au dessus de l’eau est terminée et Harmattan a fière allure à nouveau. Merci l’acide phosphorique ! Je vois certains plaisanciers frotter leur coque comme des damnés alors qu’il suffit de quelques coups de pshitt pshitt puis laisser agir (j’adore cette expression) quelques minutes avant de rincer à grandes eaux. Les traces de rouille même les plus marquées disparaissent, la coque redevient blanche et les inox tout pourris redeviennent neufs. C’est absolument magique !
J’ai gratté plus de la moitié de la carène pour enlever toutes les traces de petits coquillages, c’est un travail de bagnard mais quelle satisfaction !
Et puis j’ai remonté mes réservoirs, mes planchers et je n’ai plus qu’à remonter mon frigo. J’ai constaté qu’il n’y avait rien de très grave. Cela fait 19 ans que je travaille sur ce bateau et je viens de comprendre enfin. Ce sont les barres d’Inox qui traversent les réservoirs. Dans les tempêtes la coque joue énormément et il se produit des fissures au niveau de la traversée de la paroi du réservoir.
Hors, lorsque j’étais à Itacuruça, j’avais rempli mon réservoir de gasoil afin que la condensation ne s’y mette pas. Par contre j’avais vidé le réservoir d’eau pour qu’elle ne croupisse pas. Résultat, la nature ayant horreur du vide, le gasoil s’est infiltré à travers la coque pour aller se déverser dans le réservoir d’eau.
Je ne peux rien faire ici car je ne trouve pas le matériel nécessaire. Il va falloir mettre une sorte de tuyau sur chaque tige et stratifier l’ensemble de façon à sortir réellement ces tiges des réservoirs. Gros travail que j’entreprendrais à Port Saint Louis du Rhône. Puis je repasserais une couche de peinture alimentaire dans le réservoir d’eau pour supprimer les odeurs.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"bonsoir JEAN LOUIS j'ai eu des ennuis de santé ce qui explique mon silence. j'aimerais a votre retour avoir de vos nouvelles.BISOUS à tous. R.D"
Envoyé par roselynedemeestere le 19-05-2016 à 19:40
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