Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 24 Jul 2016 21:00:00 - A Cormeilles en Vexin N° 892 - Une seconde vie pour ma survie
21h heure locale, 19hTU.
Bonjour Ă tous,
La loi française est très pointilleuse à juste titre sur le radeau de survie équipant les voiliers et en particulier sur ceux qui traversent les océans.
J’ai ainsi débarqué en 2001 le bib acheté avec Harmattan et qui avait atteint sa date limite d’utilisation. Depuis il traine au fond d’un endroit de stockage et je me suis toujours promis de faire l’expérience de le percuter. Mais les années ont passées, il a vieillit et je n’ai jamais mis ce projet à exécution.
Vendredi soir nous sortons du travail, un beau weekend est annoncé et je file avec Francine extraire cette relique de sa cachette oubliée. Que c’est lourd ! Il est d’une génération précédente et une grille apparaît avec plusieurs options. C’est le « Modèle Lourd » qui est coché. Nous confirmons.
Samedi matin après avoir balayé la terrasse je demande à Francine de tirer sur le bout de déclenchement pendant que je filme. Impressionnant ! L’emballage se déchire et, progressivement, le bateau se déploie et prend forme. Deux gros boudins noirs se gonflent en donnant à la survie une forme hexagonale puis un arceau commence à se dresser qui, pour finir forme une espèce de tente de protection de couleur orange.
Le tout dure environ une minute et demie, malheureusement ma caméra n’a pas assez de batterie pour finir l’enregistrement. Je suis furieux de cette négligence. Les valves de surpression sifflent et je dois aller mettre les bouchons en place car je ne veux pas perdre d’air. On dirait que je suis déjà dans l’action.
C’est un modèle 6 places. Je m’installe à l’intérieur, sur le plancher gonflable, j’ai de la place mais à 6 là dedans bonjour l’ambiance ! La règlementation définie un espace vital de trois personnes au m² !!!!
Première constatation ce radeau vieux de 25 ans, réformé au bout de dix ans fonctionne encore très correctement. Je commence à faire l’inventaire de ma demeure en m’imaginant au milieu de l’océan. Ce n’est pas un cinq étoile mais c’est vivable. Tout, absolument tout est sécurisé au bateau par des petites garcettes.
Je trouve tout d’abord trois lourdes poches pleines chacune de petits sachets scellés de 100 ml d’eau potable, le tout représentant 1,5l d’eau par personne. Si l’on est seul c’est pas mal mais à 6 ? Il y a également des boîtes de « biscuits » faits de blé, de graisse et du glucose. 500 gr par personne seulement! Il est vrai qu’il faut plusieurs semaines avant de mourir de faim.
Puis je trouve une poche remplie de nombreux « trésors » pour le naufragé que j’imagine au milieu d’un océan. Il y a d’abord une ancre flottante équipée d’une très longue sangle qu’il faut amarrer immédiatement au radeau afin de le stabiliser. Pour se signaler à un cargo qui croiserait notre route je trouve deux fusées parachute rouge, six feux de bengale rouge et quatre bâtons lumineux. J’ai trop envie de les essayer mais j’arrive à me retenir tout de même car j’habite à 300 mètres des pistes d’aviation.
Il y a également deux pagaies d’enfant mais j’imagine que le naufragé est bien content de les trouver, 3 couvertures de survie, un anneau bouée orange au bout d’un long cordage orange également.
Super, je trouve un gonfleur, une belle lampe étanche sans piles et une écope cassée remplie de tout un tas de petit matériel, piles, nécessaire de réparation de la survie, miroir de signalisation, sifflet, un nécessaire de pêche, deux petites éponges et une toute petite boîte à pharmacie comportant essentiellement quelques cachets contre le mal de mer.
A quoi peut bien servir ce tout petit godet gradué 20, 40, 60, 80 et seulement 100 ml lorsqu’il est plein ? A rationner l’eau bien sûr ! Dur, dur ! Par contre je vais lire avec attention la notice de survie et le « Manuel pratique de survie en mer » accompagné de cartes du monde. C’est assez copieux, je vous raconterais.
Pour finir je trouve un système de récupération d’eau de pluie avec deux poches de un litre, deux poches étanches qui peuvent servir de seaux et un couteau flottant dont la première mission est de couper le bout reliant la survie au voilier si celui-ci s’enfonce dans les flots. Enfin un petit feu de position est alimenté par une batterie à l’eau de mer.
Je suis content d’avoir fait cette découverte. Je jette au fond du radeau la manche à eau et le remplie jusqu’en haut du premier boudin. L’eau chauffe très vite et quelques seaux d’eau chaude supplémentaire permettent à mes petits enfants d’adorer la vie de naufragés volontaires.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"salut jean louis, un petit coucou de calella ou toute la famille est réunie a bientôt bernard"
Envoyé par Bernard LANNION le 08-08-2016 à 07:52
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