Journal de bord de l'Harmattan |
Wed, 19 Oct 2016 22:00:00 - Dans le bus entre le glacier Perito Moreno et El Calafate N° 910 - Le glacier Perito Moreno
19h heure locale, 22hTU, 24h en France. Dans le bus entre le glacier Perito Moreno et El Calafate
Bonjour Ă tous,
Pour la première fois nous avons passé la nuit dans une chambre d’hôtel. Hostel de Las Manos est un hôtel en bois sympa. Les chambres sont grandes, le lit confortable, la salle de bain spacieuse. Comme ce n’est pas cher il est fréquenté uniquement par les backpackers. Un grand espace commun avec cuisine et salle à manger permet de se retrouver. Nous sommes les seuls « vieux ».
Le bus part à neuf heures ce matin, c’est presque une grasse matinée. La visite du glacier représente l’étape importante de ce voyage en Patagonie. Je n’aurais voulu manquer cette occasion pour rien.
Sans être le plus grand glacier au monde c’est tout de même autre chose que notre Mer de Glace ou que le glacier des Bossons à Chamonix. Son front qui s’étend sur 5 kilomètres se termine dans le lac Argentino et juste en face se trouve un promontoire, la « Peninsula Magallanes », permettant d’observer le monstre sous tous les angles. C’est cette particularité qui a fait la réputation touristique de ce glacier.
Avant d’arriver sur le site j’ai relevé quelques données. Les passerelles d’observation se trouvent à environ 80 kms d’El Calafate. Le glacier fait parti du « Parc national Los Glaciares » qui se situe lui-même dans l’immense champ de glaces Sud Patagonie s’étendant entre l’Argentine et le Chili, au cœur de la Cordillère des Andes. Cette calotte de glace est composée de 48 glaciers.
Au niveau du front le Perito Moreno a une hauteur de 170 mètres mais une grande partie se trouve immergée dans le lac et seuls 74 mètres dépassent la surface de l’eau, ce qui est tout de même énorme. Dans sa plus grande longueur il mesure 30 kilomètres et sa surface totale est de 250 km² environ. A certains endroits son épaisseur atteint 700 mètres !!!!
Ce serait le seul (ou l’un des seuls) glaciers au monde qui continue d’avancer. Sa progression est de 2 mètres par jour soit environ 700 mètres par an. Il vêle en détachant d’énormes blocs de glace dans le lac.
Notre chauffeur est également un guide, il n’arrête pas de nous décrire les paysages, son pays, le glacier …. Malheureusement c’est uniquement en espagnol, langue que je ne comprends pas. Malgré tout il arrête le car régulièrement pour nous faire découvrir la faune et la flore. Surprise, lors d’un arrêt nous pouvons observer notre premier rapace posé sur le talus au bord de la route. Qu’il est majestueux !
Nous arrivons à l’entrée du parc et après avoir versé notre cotisation nous roulons encore une vingtaine de kilomètres avant que le tant espéré se dévoile. Il est beau, majestueux, comme une très large rivière de glace qui descend la vallée entre deux hautes montagnes. Quelques kilomètres plus haut il fait une grande boucle et disparaît derrière un vallon élevé.
Il est blanc, il scintille au soleil et on aperçoit facilement sa face supérieure couverte de milliers d’éperons de glace verticaux. Le bus fait un premier arrêt dans la zone des services et le chauffeur nous incite vivement à acheter des billets pour un tour de bateau au pied du glacier.
Ensuite le bus nous emporte tout en haut du promontoire, là où partent plus de 4 kilomètres de passerelles métalliques équipées de promontoires d’observation. Le glacier gronde, craque et même parfois fait entendre de véritables coups de canon tellement les forces en présence sont importantes. On découvre qu’il vit et avance en permanence.
Dans la masse générale du front on peut voir par endroits, là où il y a des cassures dans la glace, des teintes de bleu magnifiques.
Puis soudain, à l’heure de l’apéro un grand grondement se fait entendre et, dans un nuage de neige sale, un énorme glaçon s’écroule dans le lac. Une petite ondulation part de l’endroit de la chute pour se perdre dans l’infini.
Grace aux passerelles nous pouvons observer le glacier sous différents angles puis nous retournons à l’aire de services pour la pause déjeuner. Nous embarquons à 14h30 pour une heure de ballade sur le lac, c’est l’occasion de faire de belles photos mais le bateau reste prudemment assez loin du front. C’est tout de même un avant goût de ce que je vais connaître avec Harmattan dans les canaux de Patagonie.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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