Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 19 Oct 2016 22:00:00 - Dans le bus entre Puerto Natales et El Calafate N° 909 - El Calafate
19h heure locale, 22hTU, 24h en France.
Bonjour Ă tous,
Le bus pour El Calafate (prononcez El Calafaté) quitte le terminal de Puerto Natales à 8h30 mais il faut arriver une demi-heure avant. Encore une fois nous tirons nos valises en respirant avidement l’air vif et froid du petit matin dans les rues bétonnées typiques des bourgades sous les hautes latitudes. Le soleil est déjà haut, le ciel tout bleu découpe avec précision les sommets enneigés tout proches.
Avant 9 heures nous atteignons déjà la frontière, nous sommes au printemps mais des névés sont encore présents autour de ce poste d’altitude. Nos passeports sont tamponnés côté Chili puis nous arrivons côté Argentine. De nombreux panneaux montrent les deux îles sur lesquelles tant de jeunes argentins ont été sacrifiés. Ils portent l’inscription « Las Malvinas son Argentinas ». C’est un point de discorde supplémentaire avec les Chiliens qui s’étaient positionnés à côté des anglais.
Nous passons maintenant à Rio Turbigo devant la centrale électrique reliée à la montagne par d’immenses tapis roulants de plusieurs kilomètres de long. Des pans entiers de montagne sont ainsi transformés en énergie électrique.
Progressivement nous remontons au Nord, ce sont toujours des paysages de steppes, d’herbes rases, de désert, d’immensité. J’aime énormément, j’ai l’impression de traverser un océan. Il y a de légers vallons et par endroit les moutons doivent partager avec des vaches rouges et blanches.
La route directe doit être fermée car sur la cartographie de mon téléphone je vois que nous faisons un détour de plus de 100 kms. C’est l’occasion de pouvoir observer les nandous d’un peu plus près. Leur forme, leur couleur fait qu’ils sont difficiles à voir. Il faut être le nez dessus pour les découvrir.
Du coup nous arrivons à 13 heures 45 avec près d’une heure de retard. Le temps de prendre les billets pour le glacier Perito Moreno ainsi que les billets de retour pour Puerto Natales, nous dégringolons les escaliers et nous nous retrouvons en centre ville.
Il est 14 heures trente et je rêve d’un bon restaurant comme un chien rêve d’un os. Nous poussons la porte du San Pedro. Le cadre est sympa, la serveuse accueillante trouve un coin pour nos valises et nous apporte la carte.
Depuis le temps que nous les voyons gambader dans ces steppes couvertes de plantes aromatiques, nous ne pouvons résister à un rôti d’agneau patagon aux champignons et au Malbec accompagné d’un écrasé de pommes de terres aux herbes. C’est absolument divin !
Pour l’accompagner j’ai choisi un « Vino Tinto » Cabernet Sauvignon de la vallée de Mandoza. Je sais que je ne peux pas me tromper, pour seulement quelques euros ces vins sont tout ce que j’aime.
Vers 16 heures nous partons en tirant nos valises prendre possession de notre chambre d’hôtel qui se trouve au bord de la lagune, à environ 1,5km après avoir traversé la ville.
Après une petite heure de repos nous ressortons et partons à la découverte d’El Calafate. Nous sommes sur une autre planète, ici tout s’est développé très vite exclusivement autour du et pour le touriste. L’argent coule à flot et les prix doublent d’une année sur l’autre. Un exemple, le prix du billet de bus pour se rendre au parc est passé de 120$ en 2013 à 560$ aujourd’hui.
Comme dans toutes les stations touristiques, les rues sont bordées exclusivement de boutiques de luxe, de souvenirs, d’articles de sport, de restaurants, de bars, d’hôtels … Dès que l’on s’écarte du centre des hôtels de luxe se font concurrence, tous les établissements rivalisent de bois vernis, rondins et planches type chalet de montagne sur des murs de parpaings.
Le climat a beaucoup changé lui aussi. Si à l’ombre il fait encore très frais (13 degrés environ) en plein soleil c’est presque intenable. Il ne faut pas oublier que le soleil se lève de plus en plus tôt et se couche de plus en plus tard.
Il est 19h30 et bien qu’il fasse encore grand jour, nous allons vite organiser un petit pic nique dans la chambre avant de se jeter au lit pour être reposés en vu de la grande journée de demain qui s’annonce.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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