Journal de bord de l'Harmattan |
Fri, 18 Noc 2016 22:00:00 - Dans le Club de Veleros Barlovento N° 923 - Piètre bilan
19h heure locale, 22hTU, 23h en France.
Bonjour Ă tous,
Il y a deux mois jour pour jour j’étais de retour à Piriapolis avec l’intention d’en découdre. Prêt pour l’aventure, j’étais loin de m’imaginer que non seulement aujourd’hui mon bateau ne serait pas dans le grand Sud mais que j’ai même reculé de quelques dizaines de miles par rapport à mon objectif en m’enfonçant dans le delta du Rio de la Plata.
Piètre bilan, j’ai passé mon temps à gérer des problèmes, à botter les fesses des « transporteurs Express », à tanner sans cesse Adriana et finalement à attendre, obligé de patienter encore et encore.
J’ai passé tout de même quinze jours merveilleux à visiter la Patagonie, Santiago du Chili et Buenos Aires. Les souvenirs sont engrangés et vont encore me faire rêver pendant de longues années. Ce séjour dans la marina de Barlovento restera également dans ma tête avec ses journées et ses nuits de canicule entrecoupées de journées très fraiches, ses barbecue-partys si sympathiques et ses centaines de kilomètres parcourus en vélo dans les banlieues chics de San Fernando, San Isidro et Tigre.
J’ai également progressé dans le préparation et l’entretien du bateau, beaucoup d’éléments importants sont neuf ou totalement révisés. Malheureusement l’entretien du bateau est un travail de Pénélope, ça ne finit jamais. Mais malgré tout ma « to do list » est totalement vide de « A faire impérativement avant de repartir ».
Mercredi soir j’ai préparé Harmattan pour sa mise à terre et à huit heure hier matin Flo du bateau Sonate m’a rejoint à bord. J’aime bien ce garçon dynamique et travailleur. Il est passionné de bateaux et de mer, il a navigué avec le Père Jaouen sur le Bel Espoir. A 9h10 Harmattan était à terre et à 10h10 il était remis à l’eau !
Nous avons été hyper efficaces. Mon ami Richard m’avait expliqué comment faire et j’avais tout préparé. Flo a le sens inné des choses et nous nous sommes très bien entendus. Dès le bateau sorti de l’eau je teste le jeu de la bague hydrolube, surprise pas de jeu !
En fait je teste en essayant de bouger l’arbre par des mouvements horizontaux perpendiculaires à la quille. Mais dès que j’essaie de bouger l’arbre par des mouvements verticaux, ce que je n’ai pas l’habitude de faire, je découvre un jeu énorme. Peut être qu’à Piriapolis ce jeu existait déjà . Finalement on apprend à tout âge ! Une fois la bague changée et l’hélice remontée nous nous sommes occupés du joint tournant.
En repartant nous prenons le temps de faire le plein de gasoil. Je dis « prenons le temps » car la pompe débite au compte goutte et il nous faut presque trois quarts d’heure pour charger 260 litres ! Du coup, lorsque nous amarrons Harmattan à sa place il faut déjà penser à déjeuner.
Il est l’heure de prendre des décisions. J’avais envisagé de partir immédiatement en profitant d’une bonne fenêtre météo pour rejoindre Mar del Plata mais le bateau est bien ici, y aura-t-il une bonne place là -bas ? Les tarifs ne seront-ils pas plus cher ? Au bureau les choses s’accélèrent et pour de nombreuses raisons je dois rentrer au plus vite.
Aussi je mets mon ordinateur portable dans mon sac à dos et j’enfourche mon fidèle vélo pour rejoindre le café de la gare de Punta Chica qui possède un excellent WIFI. Deux heures plus tard j’ai tranché, je décolle dimanche à 13 heures et je serais lundi matin au bureau. Je reviendrais à Buenos Aires le samedi 7 janvier au matin.
Soit des veinards auront convoyé Harmattan à Ushuaia pendant la saison où les baleines viennent de mettre bas et où les grands mâles font d’énormes bonds hors de l’eau et je reprendrais un avion pour descendre soit je rejoindrais mon bateau et je prendrais aussitôt la mer.
En attendant je peaufine un mode d’emploie du bateau qui de toute façon servira un jour, pour mes enfants et mes petits enfants j’espère.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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