Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 12 Mar 2017 22:00:00 - 51°37S 72°40W N° 980 - Les Ă©quipiers
19h00 heure du bord, 22h00 TU et 23h00 en France. A Puerto Consuelo
Bonjour Ă tous,
Mais quelles passent vite ces journées ! Déjà 4 jours depuis mon dernier post. Non, je ne vous ai pas oublié, j’ai l’impression de courir sur un tapi roulant. Je cours et pourtant rien n’avance.
A chaque escale j’ai l’impression d’être dans un tunnel, un obstacle me barre le chemin et avant de pouvoir avancer il faut résoudre ce problème. Après l’opération chirurgicale de ma bobine de pilote automatique j’ai dû m’occuper de l’annexe.
Dans les canaux de Patagonie l’annexe est un élément du bord des plus importants, je dirais même qu’une annexe en bon état est capitale pour la sauvegarde du bateau lui-même. En arrivant dans les mouillages le soir, même si le vent piaule, il faut être capable de porter les amarres à terre afin de sécuriser le bateau.
Plusieurs des bateaux que j’ai rencontrés emportent deux annexes. Pour ma part j’ai surveillé la mienne comme le lait sur le feu. Malheureusement il y a les équipiers. C’est bien un équipier, c’est sympa, ça fait la conversation et surtout j’ai plaisir à lui faire la cuisine.
Mais, c’est également une énorme source de soucis. L’équipier moyen, par négligence, par manque de concentration, par manque d’attention, par manque de réflexion ou par inexpérience ne prend pas soin du matériel, est négligent, ne réfléchit pas, n’essaie pas de comprendre le matériel. Je peux paraître un peu dur mais c’est l’expérience qui parle.
Le résultat est qu’a chaque fois du matériel est perdu, endommagé, abîmé, détérioré, cassé. Hors, la pratique de la mer est, tout comme celle de la montagne, un sport à risque qui ne tolère aucune approximation.
Aujourd’hui c’est l’état de l’annexe qui m’a vraiment chagriné pour ne pas dire plus. Une rame avait été perdue à Bahia San Blas. Par une chance extraordinaire l’Armada nous l’a récupérée alors qu’elle était partie à plusieurs centaines de mètres. Puis c’est le bouchon de gonflage de la quille qui a été détérioré, du coup on ne peut plus la gonfler et l’annexe se comporte comme une savonnette.
Mais, plus grave, dans le dernier mouillage une dame de nage a été cassée et l’autre gravement abîmée. Il est hors de question de reprendre le voyage dans les canaux sans un fonctionnement parfait des deux rames.
Pour vous la faire rapide, les clips de blocages n’ont pas été mis et les rames ont été utilisées ainsi en travaillant en porte à faux car à moitié sorties de leurs logements. Quelle connerie ! Casser du matériel à cause d’une telle négligence est inadmissible.
Quoi qu’il en soit j’ai encore une fois dû me creuser afin de trouver une solution. Ce n’était pas facile car à A Puerto Natales on ne trouve rien. J’ai dû me débrouiller avec les moyens du bord, percer les dames de nages et les renforcer par de longues vis. Maintenant que c’est réparé, je me sens un peux mieux et ma colère s’estompe.
Vendredi nous avons accueilli Milo One. Comme c’était l’anniversaire de Sabrina le 6 et le mien le 8, nous avons fait une grande fête. C’était très sympa de se revoir. Ce soir nous sommes ensemble à Puerto Consuelo où nous sommes venus nous abriter.
Malgré l’abri mon ancre vient de déraper dans des rafales à 40 Nœuds. Celle de Milo One également. Nous allons certainement passer une nuit pas trop tranquille même si l’alarme de mouillage est enclenchée.
J’espère repartir mardi car les prévisions météo sont favorables.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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