Journal de bord de l'Harmattan |
Sat, 01 Apr 2017 22:00:00 - 39°51’ S 73°27’ W N° 998 - Quelle ballade !
Samedi premier Avril 2017, Ă 19h00 heure du bord, 22h00 TU et 24h00 en France. Bahia Corral
Bonjour Ă tous,
Ce soir marque la fin d’une longue ballade, certainement la plus excitante de tout ce que j’ai vécu jusqu’à présent. Je suis en train d’entrer dans Bahia Corral, la baie dans laquelle se jette le rio Valdivia sur les bords duquel est bâtie la ville éponyme. J’arrive ici au terme de trois mois de mer, après le passage du Cap Horn, la remontée des fameux Canaux de Patagonie et surtout le tutoiement des énormes glaciers qui vêlent dans la mer.
J’ai l’impression que mon arrivée sur Harmattan à Buenos Aires sous une chaleur écrasante début janvier en compagnie de Cyril et Nico se situe à une autre époque, il y a bien longtemps. Que d’aventures, que d’émotions, que de paysages inhabituels, que de découvertes, que de grands moments qui m’auront marqués à jamais.
Mais le plus grand, le plus fort, celui qui restera gravé dans ma mémoire à tout jamais est bien entendu ce mouillage réellement au pied du glacier Pia le 18 février, à quelques mètres de la monstrueuse falaise de glace, sur la morène elle même.
Et puis il y a eu ce déjeuner, les Darwin Blended Scotch Whiskys, et surtout juste à la fin du repas ce grand pan de glace qui s’écroule dans un fracas de tonnerre et Harmattan qui se retrouve entouré d’une mer de glaçons. Quelle journée inoubliable !
C’est également la fin des quarantièmes rugissants puisque j’ai coupé la ligne en milieu d’après-midi pour retrouver les trentièmes parallèles. Ce fait marque également la fin d’une très grande aventure.
Lorsque je vous ai quitté hier soir au milieu du Canal Chacao, l’impression d’être dans un manège à sensations a encore durée plus d’une heure. Puis j’ai dû affronter les énormes vagues le temps de retrouver des fonds plus importants. A bord tout s’est rangé, tout a pris la configuration haute mer. Dans le vaisselier les verres et les bouteilles se sont couchées, dans le carré tout ce qui a put changer de bord sans rien demander l’a fait.
Mais le reste de la nuit a été calme. Aujourd’hui il n’y a pas de vent, le ciel est bleu et le soleil brille mais ce n’est pas encore la canicule. La mer est plate, seule la longue houle du Pacifique fait un peu rouler Harmattan.
J’ai retrouvé le bonheur de naviguer en solitaire. Que c’est bon ! J’ai retrouvé ma tranquillité, j’ai retrouvé la liberté de vivre à mon rythme, sans contraintes d’aucune sorte. Je vais laisser le bateau ici, à Valdivia et rentrer retrouver ma famille et mon travail.
Je reviendrais après le 15 Mai pour continuer à remonter le bateau le long des côtes du Chili. Je vais devoir trouver un endroit pour le mettre en lieu sûr le temps de visiter le Nord du Chili puis la Bolivie et le Pérou. Que de beaux projets en perspective, que d’aventures excitantes à venir !
A bientĂ´t |
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