Journal de bord de l'Harmattan |
Thu, 02 Nov 2017 21:00:00 - 8°55’N 79°32’W N° 1062 - ArrivĂ©e Ă Panama Pacifique
17h00 heure du bord, 21h00 TU et 23h00 en France.
Bonjour Ă tous,
Mercredi premier Novembre
La nuit est lumineuse, j’y voie comme en plein jour ! Malheureusement avec les orages et cette grosse activité électrique est venu un vent du Nord de 17N qui a rapidement levé la mer. Harmattan se met à planter des choux, même avec le moteur il ne veut plus avancer.
Mon ami Richard me dit souvent qu’il faut régulièrement faire tourner le moteur à plein régime, c’est bon pour lui. Je dois me forcer mais par étapes successives j’y arrive presque. Heureusement en milieu de matinée le vent tourne au Nord Ouest en faiblissant à 9N, je peux continuer voiles et moteur mais la mer reste formée et la vie à bord est difficile.
Je vais jeter l’ancre dans quelques heures devant l’entrée du canal de Panama, il et temps de faire un bilan. Grâce au courant favorable la distance entre Valdivia et Panama s’est un peu réduite mais elle dépasse largement les 3000 Miles. Il m’aura fallu 26 jours, presque 4 semaines pour relier ces deux villes.
Ces 4 semaines resteront pour moi un grand moment de vie, un grand moment de bonheur, un grand moment de liberté. Ce n’est ni trop, ni trop peu, juste la bonne mesure. Je suis comblé, j’ai ma dose, j’ai trouvé ce que je suis venu chercher, tout va bien. Je vais être content d’arriver, mais je n’ai pas hâte d’arriver. Ce parcours est un des plus beaux de ceux que j’ai déjà vécu grâce à des conditions météo très favorables.
23 heures. Je suis debout sur le pont accroché aux haubans et je profite du spectacle. La lune me sourit, elle est très belle, presque pleine avec ses deux joues bien rebondies. Elle ne m’accompagne que depuis quelques jours. La brise caresse ma peau nue, il fait chaud et c’est bon. J’adore naviguer de nuit et encore plus lorsque la lune est là .
Encore une quarantaine de Miles mais ils vont être difficiles car le vent est revenu au Nord en se renforçant et Harmattan recommence à planter des choux. Dans 25 Miles je serais à l’abri des îles et cela ira mieux.
Jeudi 2 Novembre, 3 heures Nuit blanche : les écluses crachent des navires à un rythme régulier et soutenue. Je les croise alors qu’ils partent dans l’océan. Lorsqu’un sort de la zone de garde le suivant y entre, du coup je passe la nuit à la table à cartes.
Je veux arriver de jour aussi vers 4h45 je sors un peu de la route, réduit la zone de garde et mets au ralenti. J’en profite pour dormir 20 minutes. Je me réveille en pleine forme, je suis requinqué. A 5h15 je remets en route.
Le jour se lève à 6h30. Je dois maintenant enlever une heure à toutes les horloges du bord afin de me mettre à l’heure du pays.Maintenant je dois m’occuper des pavillons. Je cherche le drapeau de Panama dans mon sac qui en contient quelques dizaines. Des carrés bleus et rouges sur fond blanc avec une étoile rouge et une bleue. Je le hisse à tribord et le drapeau jaune à bâbord pour demander la douane. Je le descendrais une fois les formalités accomplies.
Je jette l’ancre devant Panama à 7h45, j’ai parcourue 3146 Miles depuis Valdivia. Je repense à mon départ, c’est très, très, très loin. J’ai l’impression que c’était dans une autre vie. Le plus facile est fait, maintenant il va falloir passer ce foutu canal.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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